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2008- A : Jeudi 4e semaine Pâques -Jn 13, 16-20 le service par en bas

Année A : Jeudi de la 4e semaine Pâques (litap05j.08)
Jn 13, 16-20 le service par en bas

Nous avons accueilli, écouté la semaine dernière le chapitre 6 de Jean sur la multiplication des pains. Sa conclusion débordait de clarté : Jésus est Pain descendu du Ciel. Ce chapitre nous parlait que l’eucharistie comme mémoire du « salut par en haut ». Ce matin, Jean ajoute à ce « salut par en haut », celui du « salut par en bas » qu’est l’abaissement de Jésus, son agenouillement en se faisant serviteur. En se mettant, comme une escale à notre service. Quel geste « fou »  pour un Dieu ?

« Si vous savez cela, heureux êtes-vous? » vient de nous dire Jean. Savoir que Dieu est service. Savoir qu’Il n’est tellement QUE service qu’il tombe en EXTASE devant l’humain. Ce «salut par en bas », son agenouillement,- et c’est l’inconcevable mystère de ce JE SUIS- Jésus l’a offert à « celui qui partageait mon pain (et) a voulu me faire tomber. »  Par ce geste, Jésus nous a appris que nous étions « le sanctuaire de Dieu ». « Jésus s’est agenouillé pour nous laver les pieds pour nous apprendre que le sanctuaire de Dieu, c’est l’homme. L’union avec Dieu ne peut se réaliser sans notre union avec l’homme. » (Maurice Zundel, un autre regard sur l’eucharistie p.97).  « Ce que vous avez fait au petit, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mtt). « Heureux êtes-vous, si vous savez cela », mais Jean s’empresse d’ajouter « pourvu que vous le mettiez en pratique. » Il s’agit chez Jean, des dernières recommandations de Jésus. Nous sommes non devant un langage diplomatique, mais bien testamentaire.

Ce geste de Jésus – se faire service, geste qu’il a poussé à l’extrême dans le lavement des pieds - n’est pas une attitude de diminution- Jésus ne se diminue pas-  mais une attitude respectueuse de l’autre. Servir nous dit la nature de Dieu. Jean ajoute « le messager n’est pas plus grand que son maître. » Appel à une transformation radicale de nos manières d’agir. Appel à nous donner un comportement mystique qui montre notre respect, la grandeur de l’autre. Ce geste de Jésus est son chant du Magnificat qui nous relève.

Cette page de Jean se réalise aujourd’hui, ici. Que de gestes du « salut par en bas » vous posez entre vous!  Ce sont des petits gestes anodins qui révèlent en acte vos « saintetés ». Vous êtes « mutuellement » - le mot de retrouve autant dans l’ancien que dans le Nouveau Testament -l’une pour l’autre des « envoyés » de Dieu. Votre vie communautaire est une « ordination » au service de l’autre. Que serait « communier » au « salut par en haut » sans faire nôtre cette communion au « salut par en bas »! C’est dans la pratique de cette page, du « salut par en bas » qui nous rend heureux.  « Recevoir celui que j’envoie, c’est me recevoir moi-même, me recevoir, c’est recevoir celui qui m’envoie ».

C’est le message de Mère Marie Rose. C’est celui percutant de Marie Anne Blondin qui a été remisée à l’écart durant plus de 36 ans de sa vie que nous entendrons demain.

À votre contemplation : ce «salut par en bas»,  «voilà le mystère de Dieu»  (1 Cor 2,1).  «Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages ; ce qu’il y a de faible, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort» (1 Cor1,25).  Cette page de Jean est l’institution, la consécration du « secours mutuel » du « secours catholique»(Jean Eudes) comme chemin de communion à Dieu. Le document final sur le synode sur l’eucharistie déclarait  «Ne nous faisons pas d’illusion, c’est dans le service mutuel et, en particulier, à la sollicitude que nous manifesterons à ceux qui sont dans le besoin que nous serons reconnus comme de véritables disciples du Christ» (Jn13, 35).

Nos paroles, nos eucharisties  risquent d’être du ″déjà entendues″.  Nos gestes ne seront jamais du ″déjà vus″. La manière de vivre l’eucharistie (par en bas) demeure le plus puissant langage pour dire Jésus. Pour être crédibles, nous devons accepter de n’avoir plus rien à dire – tout a été dit – sinon de dire en acte que nous sommes «communauté», tous fils et filles du Père. Que cette eucharistie alimente en nous notre extase du service mutuel. 
  

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Jeudi, 1 mai, 2008

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