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2007-C-Mc 7, 31-37- Vendredi 5ième semaine ordinaire - effata, ouvre-toi

Anné3 C- Vendredi 5ième semaine ordinaire (litco5v.07)
Mrc 7, 31-37 effata,  ouvre-toi

L’essentiel ce matin n’est pas du coté des gestes un peu étranges : deux doigts dans les oreilles, humecter la langue avec de la salive, pas très hygiénique ! –mais du coté du regard de Jésus. « Les yeux levés au ciel » pour bien nous faire entrevoir que la puissance de Dieu va se manifester. Marc ajoute que Jésus « soupira ».Ce n’est sans doute pas un soupir de fatigue. Jésus ne fait que reprendre à son compte les gémissements de chacun de nous qu’exprimait Isaïe : « ce sont nos maladies qu’Il portait. » 

Puis vient cette parole, véritable épiphanie de Dieu « en plein territoire de la Décapole» que Marc a conservé dans l’araméen populaire que parlait Jésus : Effata. Ouvre-toi. C’est tout un programme de vie. Ce petit mot ramasse l’essentiel de toute vie contemplative. Ici vous désirez vivre ce programme jusqu’à la perfection. 

Ce programme de vie, « effata », Benoît l’insérait au centre de sa Règle. Madame Claire, dit-on, écoutait volontiers François. Jean-Paul 11 l’offrait à des jeunes en Suisse en 2004 : « Mon invitation, écoute, ne te lasse jamais de t’entraîner dans cette difficile discipline de l’écoute ». La vie nous est donnée pour que nous puisions apprendre à nous ouvrir, à entrer en relation avec nous-mêmes, avec les autres, avec Dieu. Le chemin : avoir des oreilles pour entendre. Des mots pour le dire et le chanter.

Dès nos origines, « nous sommes capables de Dieu. » Capable de L’entendre. «Éveille chaque matin ton oreille(Is 50, 4-5).» Dès nos origines aussi, la 1re lecture nous le rappelle, comme Adam plutôt que d’entrer dans cette écoute qui nous divinise,nous éternise, nous prêtons l’oreille à ce qui nous sépare de Dieu, nous ferme sur nous-mêmes.  Notre écoute de Dieu est perfectible.
 
Effata, Jésus l’a prononcé une fois sur un païen. Depuis qu’il est descendu dans les profondeurs de nos enfermements, il re-prononce sur chaque humain, croyant ou pas, cet effata éternel qui ouvre à la vie. Sans cette « écoute nue » (Maurice Bellet), il devient presque impossible de développer cette capacité d’accueil mutuel qui est au cœur de toute vie monastique. Impossible aussi de nous maintenir en état de veilleur attentif qui guette l’arrivée de Maître. Effata, pour que dit la règle de Benoît « les frères s’obéissent entre eux » (RB 1,1) 

Effata. « Éveille-toi toi qui dors ». « Vous n’avez pas tendu l’oreille, vous ne m’avez pas écouté ». « Je leur ai parlé sans qu’ils m’écoutent, je les ai appelés sans qu’ils répondent (Jr 35, 15.17)».   

Effata, nous écouter entre nous, nous donner ici cette grâce d’une écoute nue pour éviter de tout ramener à nous-mêmes, à nos idées. C’est le chemin pour apprendre à écouter Dieu. Même ici le risque d’imposer nos manières de vivre l’Évangile, nos us et coutumes, par insécurité personnelle, existe.

Effata à celle ici ou ailleurs qui s’enferme dans sa solitude et qui porte toute souffrance avec rancœur, qui devient misérable et qui rendre aussi les autres misérables. Effata à celle ou celui qui a déjà trop souffert, qui ne veut plus rien entendre parce trop souvent déçu.

Effata pour briser nos propres surdités. Oui, il y a des choses que nous ne voulons pas où refusons d’entendre.  C’est à travers nos consoeurs que nous entendons Dieu. Oui, nous pouvons aussi nous tenir hors d’écoute. « Prête l’oreille de ton cœur ».  Ce qui vous a amené ici dans cette vie contemplative, c’est « de prêter l’oreille de ton cœur » jusqu’à renoncer à vos propres volontés.  Ici tout l’espace existe pour n’être qu’écoute. Ouverture.

Effata parce que nous avons besoin d’entendre comme le dit la liturgie avant de communier : « dis seulement une parole et je serai guéri ». Effata à la nouveauté liturgique pour donner un souffle nouveau, pour respirer des gestes qui ont du sens parce qu’il n’est pas facile d’abandonner une « surdité commode» (L’expression est de Benoît XV1). 
 
Cet Effata est celui prononcé sur nous le jour de notre baptême. Il nous faut chaque jour l’accueillir pour qu’il ait en nous toute son efficacité. Pour que soient levé en nous les obstacles à devenir des êtres capables de Dieu.
 
  Au nom de Jésus, et je prononce pour vous, pour vos proches, pour notre Église, notre monde, effata, que nos oreilles, nos cœurs, tout notre être s’ouvre aux merveilles de Dieu que nous laisse voir ce pain et notre bouche annonce ta louange. AMEN

 

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Date: 
Jeudi, 1 février, 2007

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