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2007- C-Lc 8, 28-36 - Transfiguration « ne voir que Jésus seul »

Année C : TRANSFIGURATION DE JÉSUS (Litco18l.07)
Lc 8, 28-36 : « ne voir que Jésus seul »

« On ne vit plus que Jésus seul ». C'est par cette simple remarque que s'achève le récit de la Transfiguration, dans l'Évangile selon Saint Luc, que nous venons d'entendre. Une petite phrase que nous pourrions comprendre comme une simple constatation. Les disciples retrouvent leur réalité. Ils sont à nouveau plongés, replongés dans la banalité du quotidien.  Ils redescendent de la montagne. Il retrouve la visage familier de leur quotidien. La scène de Moïse, Elie, la nuée et la voix ont disparu. Jésus est là, seul devant eux.

Nous pouvons aussi interpréter tout autrement cette finale de Luc. Avant cet épisode, cette expérience transformante, les disciples avaient été séduits par les signes et les miracles réalisés par Jésus. C'est la raison pour laquelle, ils ont tout quitté  pour Le suivre. Ils avaient aussi été impressionnés par ces foules immenses qui, chaque fois plus nombreuses et plus ferventes, venaient rejoindre le Maître, de jour comme de nuit. Tout cela avait dû retenir leur attention, les conforter mais aussi les distraire du véritable enjeu.

Mais désormais, après la Transfiguration, ils ne verront plus que Jésus seul. Tout le reste, l'admiration des foules, les miracles et les prodiges, passeront au second plan. C'est le mystère de Jésus, son secret qu'Il porte dans son corps fragile, qui maintenant les fascine. En quelques minutes, sur la montagne, ils ont perçu - distance sans doute mais perçu-  le mystère de son être, le mystère de Sa relation au Père. Devant cette scène de Jésus en gloire conversant avec son Père, désormais c’est Jésus seul qui les intéresse, qui concentre toute leur attention, toutes leurs questions, toutes leurs attentes. Ils L'avaient suivi, parce qu'ils attendaient le royaume de Dieu, et voilà qu'ils réalisent qu’ils sont en présence de bien plus qu'un royaume, mais du Fils même de Dieu.
La Transfiguration représente donc pour les Apôtres un véritable renversement sur le chemin de la foi. Désormais, c'est Jésus qui est au coeur de leur recherche. Il n'est plus le porteur d'un message. Il est Lui-même le message. Ils perçoivent, même si c'est encore de façon obscure, que ce n'est pas ce que Jésus accomplit, ni même ce qu'Il dit, qui compte, mais surtout ce qu'Il est, qui Il est.

Contemplatives, contemplatifs, cette expérience des apôtres, nous sommes appelés, nous aussi, à la vivre un jour. Comme les disciples, au début de notre vie de foi, nous cherchons des signes, des preuves, des certitudes. C’est normal. Comme les disciples, nous avons besoin de voir, de toucher, d'être confirmés dans la foi. Puis vient le jour où c'est Jésus Lui-même qui devient le coeur de notre vie. Ce ne sont plus les consolations, les expériences spirituelles, aussi fortes et aussi belles soient-elles, ce ne sont plus les réussites et les joies de notre vie chrétienne qui nous portent, mais c'est Lui, « Jésus seul », qui devient peu à peu notre raison de croire, notre raison d'aimer, notre raison d'espérer.

Cela n'exclut ni les nuits, ni les tempêtes, ni les moments de découragement et de lassitude, ni même l’acédie qui nous affecte à un moment ou l’autre dans notre vie contemplatives. Mais quand cette expérience étonnante, incommunicable, malgré tous nos manquements, toutes nos faiblesses, devient nôtre, ici sur cette montagne monastique, c'est Lui qui devient notre Centre et nous nous laissons porter par sa Présence qui transfigure nos vies. Il  nous donne d'être. Il devient notre raison de vivre!

A votre contemplation, avec simplicité Jean nous dit qu’un jour nous lui serons semblables « parce que nous le verrons tel qu’il est » Nous serons des « créatures nouvelles », transformées en Lui. Aujourd’hui, sur le mont Thabor, le Christ a recréé l’image de la beauté terrestre et il l’a transformée en icône de la beauté céleste. C’est pourquoi il est juste et bon d’affirmer que cette fête est redoutable parce qu’elle préfigure toute la beauté qui sera nôtre et que nous entrevoyons dans cette eucharistie. AMEN
 


 

Évangile: 
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Date: 
Samedi, 1 septembre, 2007

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