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2007-c- Lc 12, 54-59-Vendredi 29e semaine ordinaire - quand vous voyez un nuage

Année C : Vendredi 29e semaine ordinaire (Litco29v.07)
Lc 12, 54-59  quand vous voyez un nuage

« Le moine –c’est vrai aussi de tout chrétien – doit être comme les chérubins : tout œil », lisons-nous dans l’un de ces Apophtegmes des Pères du Désert. Le poète Blaise Pascal écrivait dans ses Pensées, « J’ai découvert que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, ne pas savoir voir ». Nous sommes faits pour voir. Mais que voyons-nous ?

Pour paraphraser Paul tantôt (1ière lect), nous avons envie de voir (faire) le bien mais nous ne voyons que les « nuages » qui obscurcissent nos regards. Luc vient de préciser avec beaucoup de réalisme, que nous sommes experts à comprendre le « visage de la terre et du ciel ». « Quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera beau ».  Il ajoute – c’est une question à notre foi –« et ces temps-ci, comment ne le comprenez-vous pas ? ». Dans une chanson d’ici Luc Plamondon  écrit : « les nuages n’empêchent pas le soleil de briller ». Dit dans un langage évangélique ou théologique, « ce temps-ci » avec ses nuages,  ne devrait pas nous empêcher de saisir que nous vivons aussi des moments de kairos. Des moments de grandes beautés inédites dans notre histoire. Nous avons l’œil de nos mass médias.

L’urgence en ce temps où les nuages abondent – ne soyons pas aveugles non plus – est d’exorciser nos habitudes de ne voir que des nuages. « Durant que nous sommes en chemin » (Ev) il faut nous efforcer de voir les bourgeons de vie qui poussent autour de nous. Il est de notre intérêt de nous réconcilier avec notre temps avant qu’il nous déprime. Luc vient de dire « avant qu’il te jette en prison ».

Je le répète avec beaucoup d’émotion : être moniale, être chrétien, c’est être « tout œil ». Le défi du chrétien en ces temps de perturbation, est de modeler nos regards sur le regard du Christ. C’est sans doute le plus beau fruit à offrir à notre temps. Ce regard-là naît quand nous savons contempler, chercher, travailler, incarner, prier. Quand nous savons « imiter Jésus ». Devenir un vrai fils de l’Homme.

Des signes à voir :

Vous connaissez l’environnementaliste Stephen Guilbeault. Interviewé dimanche dernier dans LA PRESSE à savoir si Ad Gore était son idole, il répondit que c’était le Christ. « Dans ma jeunesse, mes parents m’ont montré son humanisme ». Cette déclaration ne fait pas de bruit. Elle fait du bien.

Ce groupe de jeunes envoyés par l’évêque d’Ottawa évangéliser d’autres jeunes en allant de paroisse en paroisse.  Cette « année pour Dieu » qui permet à d’autres jeunes de vivre ensemble, partageant leurs espoirs et leurs enthousiasmes. Ces jeunes n’attendent rien de la «grosse machine institution». Ils débordent de vie.

Regardons les commencements des Marguerite d’Youville, des Émilie Gamelin. Elles n’avaient autour d’elles que quelques compagnes. Regardons la 1ière équipe pastorale qui a entouré Jésus : une poignée de personnes, pas les plus en vue.

Contemplatives, contemplatifs, « ne voir que calamités et ruines » disait Jean XX111, « c’est nous conduire comme si l’histoire n’avait rien à nous apprendre et comme si dans les temps passés, tout était parfait ». Les « signes » que nous sommes ne rayonnent pas assez. Nous consacrons du temps à l’adoration. Il faut aussi rayonner d’un regard qui fait vivre. Nous sommes des gens de Pâques. Le désespoir et même la mort ne peuvent avoir le dernier mot. Chaque « nuage », chaque crise dans notre Église nous fait discerner comme Paul l’exprimait tantôt que le mal – ce regard de ténèbres – est à notre portée. Il ajoute : le bien – ce regard de lumière, reste souvent caché « au plus profond de moi-même ». Le texte ajoute : « je prends plaisir » à le saisir. C’est quand ce mêle nuage et soleil, regard déprimant et enthousiasmant qu’apparaît l’arc-en-ciel.  Le psaume disait tantôt : « apprends-moi à bien saisir, à bien juger, je me fie à ton Regard (tes volontés) ».

À votre contemplation : ces mots d’un mystique soufi Rûmi  « L'homme est un œil; la vision est en toi la seule chose qui compte; transforme ton corps tout entier en vision; deviens regard, deviens regard. […] L'oreille est une entremetteuse, seul l'œil connaît l'union». Il nous faut demeurer « éveillé »pour ne pas nous laisser tromper par les « nuages ». Interviewé sur Radio France, l’archevêque et futur cardinal Mgr Vingt-Trois déclarait que l’urgence pour les chrétiens de France était de montrer qu’ils sont « des hommes et des femmes qui vivent de l’espérance dans un monde apparemment menaçant ». Que notre regard sur ce pain nous le fasse reconnaître comme Présence de Dieu au milieu de nous. AMEN

 

Accueil : changer nos habitudes. Au lieu de voir le mal qui nous entoure, développer un regard qui voit des bourgeons de Pâques naître autour de nous.

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Samedi, 1 septembre, 2007

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