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2007 - C- Lc 10, 1-9 -Timothée et Tite -

Vendredi 3ième semaine ordinaire (litco03v.07)
Luc 10, 1-9  Timothée et Tite 

Deux par deux parce que Dieu est communauté; parce que« malheur à celui qui est seul. S’il vient à tomber, il n’y aura personne pour le relever (Qu4, 7). » Deux par deux pour être plus que ce nous sommes. Pour être Évangile. « Pour nous souvenir que nous sommes frères (Voltaire).» Deux par deux non pas pour ajouter de la qualité à notre être mais pour vivre entre nous de la confiance que Dieu nous fait en nous envoyant sur la route. Deux par deux, contre vents et marées, pour offrir à nos contemporains un témoignage unanime non de rivalité mais d’unité : « que tous soient un afin que le monde croie que tu m’as envoyé (Jn 17,21). »Toute parole est crédible disait la Tora, s’il y a au moins deux témoins (Dt 19,15).

Deux par deux, vivant entre nous de confiance, d’égard, de respect de nos différences, d’écoute mutuel, voilà qui rend crédible l’Évangile. Deux par deux pour montrer en acte que nous sommes experts en communion avec Dieu, experts en unité entre nous, experts en fidélité irréprochable (Heb12, 14-29) « sans laquelle personne ne verra le Seigneur (v.14). »  L’authenticité de notre attention prolongée à Dieu se confirme dans l’attention que nous portons à ceux et celles qui nous entourent. Deux par deux, c’est une force libératrice de toute forme d’égoïsme, de toute compétitivité si présente dans nos communautés. Cette mission là n’est pas facile. Thérèse d’Avila écrivait dans ses fondations : « plus un groupe est petit, plus ses membres doivent être équilibrés ».  

Avant d’être un moyen d’évangélisation, la mission d’aller deux par deux est un lieu théologal, un lieu - et cette semaine de l’unité nous le rappelle,- pour dépasser la peur de l’autre, de nos différences, pour  éviter d’être sourds à leur besoin; un lieu « Eglise » où nous faisons l’expérience de la présence mystique du Seigneur ressuscité (Vitae consecrata # 142). L’unité, l’harmonie, la bonne entente, doivent prendre corps entre nous avant de dire Jésus. Ce pacte est son choix pour nous. Il nous veut ensemble, « habiter ensemble tous en frères » (Ps132), » comme chemin d’annonce de son Évangile. Pour souligner cette importance, nous célébrons Timothée et Tite, deux inséparables qui accompagnaient Paul et à qui Paul se délectait à faire confiance jusqu’à leur adresser des lettres dites pastorales.
  
L’annonce de l’Évangile supporte mal que nous fassions cavalier seul. Il faut d’abord être Église, capable comme les deux compagnons d’Emmaüs, d’échanger, de verbaliser « en chemin » sur les événements que nous vivons,  les inquiétudes que nous habitent et que le grand théologien de l’unité, le Père Tillard, exprimait un peu avant sa mort par sa question à la fois bouleversante et dynamisante : « sommes-nous les derniers des chrétiens ? » C’est dans la force du partage- et vous qui vivez ensemble le savez bien – que nos cœurs se réchauffent, que nous sommes rejoints par une Présence qui nous redit avec une confiance sans limite et sans fin, après avoir écouté nos inquiétudes, d’aller «dans toutes les villes et localités où il devait lui-même aller (Lc 10,1) »

Contemplatives, contemplatifs, dans toutes les villes où nous sommes attendus comme dans celles qui ne nous attendent pas, deux par deux pour annoncer non la fatalité mais avec nos « riens », « sans prestige, sans bagage » que nous sommes habités d’une espérance. Ne rien apporter d’autre que la Bonne Nouvelle. Il ne s’agit pas d’éblouir les destinataires du message par nos richesses, par le prestige de la parole. L’envoyé que nous sommes – ici dans ce monastère ou dehors dans le monastère du monde- doit se présenter, deux par deux, démuni de tout, sauf de l’Esprit, pour que l'attention de notre monde se tourne vers le Christ et que son regard se porte sur Dieu lui-même et non sur le prestige de nos paroles. Ensemble, démontrer qu’il y a une issue heureuse à l’aventure humaine. 

Il nous faut, c’est la mission que Jésus nous confie dans ce deux par deux, consentir à la vulnérabilité, à la fragilité de n’avoir « rien », de reconnaître que la faiblesse peut devenir une puissance de vie. Quelqu’un écrivait « que l’amour qui domine est un amour blessant ». C’est en étant plus petits, sans puissances que nous pouvons le mieux rejoindre les êtres blessés sans qu’ils se sentent diminués.   Ceux qui se croient forts ne peuvent véritablement annoncer Jésus.

À votre contemplation : il nous faut réaliser que prendre la route sans bâton, sans superflu, ne fait qu’accroître les pleins pouvoirs de Celui qui nous envoie être un agneau, un être de paix au milieu des loups. C’est le dépossession de tout, de nous-même qui seule peut vaincre la force qui fait violence. Rien n’est petit, rien n’est faible quand l’enjeu est si grand. Pour vous maintenant, un petit rien qui est trésor pour nos cœurs. AMEN

 
  
  

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Samedi, 1 septembre, 2007

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