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2007 - C- Lc 10, 1-12-Dimanche 14e dimanche ordinaire - Deux par deux

Année C- dimanche 14e semaine ORDINAIRE ( Litco14d.07)
Luc 10, 1-12

Allez deux par deux.

« Il ne s’agit pas d’avoir la réputation d’être chrétien, il faut l’être. Si je le suis, je pourrai en avoir la réputation et d’être un vrai disciple » Ces mots sont d’Ignace d’Antioche (lecture 10e sem. Lundi) en route vers son martyr.  Pour nous donner non pas la réputation d’être chrétien mais de l’être, il faut que toute notre vie, par toute notre vie, nous soyons des évangélisateurs. Dans l’avion l’amenant au Brésil récemment Benoît XV1 répondait à une question d’un journaliste sur les défis de la mission : « nous devons devenir davantage missionnaire et plus dynamique pour offrir des réponses à la soif de Dieu ».

Mais ce n’est pas facile de « faire connaître avec assurance le mystère du Christ » ce n’est pas facile « d’être (des) ambassadeurs du Jésus (Eph 6, 19) ». Ce n’est pas facile présentement au Québec d’affirmer notre foi. De proposer la foi sans risquer se soulever des rires septiques. Pas facile parce que nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Parce que nous aussi avons nos doutes de foi. Pas facile de vivre « en véritables adorateurs de Jésus (JMJ Cologne 2006) » Pas facile de nous montrer croyants dans une société pour qui l’Évangile est loin d’être une bonne Nouvelle. Pas facile parce que la foi en Jésus ne s’invente pas. Il ne s’agit pas de présenter un menu à la carte. « Nous sommes des co-croyants dans le grand Moi de l’Église, dans son Nous vivant (Benoît XV1) ».   Pas facile de transmettre l’intransmissible comme l’exprimait le thème de la  semaine sociale de France en 2006. Au lieu de nous lamenter sur la panne de transmission de la foi, regardons le Christ. Il nous apprend que personne ne peut croire à la place d’un autre. Il nous apprend que la foi en la vie est un chemin de Béatitudes.

Deux par deux, justement parce que ce n’est pas facile. Deux par deux pour montrer que nous vivons entre nous la Bonne Nouvelle.  « Voyez comme ils s’aiment ». Le motif d’orgueil dont parle Paul en conclusion de sa lettre aux Galates ce n’est pas ce qu’il est ou ce qu’il a fait mais c’est ce qu’Un autre, Jésus a fait par lui. Paul a eu foi en Dieu plutôt que dans ses moyens humains. Dans sa personne, il confirme  que ne rien emporter est la seule richesse de l’évangélisateur.

Comment  faire naître Jésus dans les cœurs ? Luc vient de nous suggérer la prière. Pas prier pour les autres. Prier pour que nous ayons l’audace d’éveiller à la foi les membres de nos familles.  Luc suggère aussi un autre moyen : créer des liens. Annoncer Jésus commence d’abord en faisant « la paix entre nous ». Commençons pas écouter les pétillements de foi dans les cœurs, par discerner l’existence de la braise qui réchauffe le fonds des cœurs, là où dort le règne de Dieu. Impossible de connaître l’autre sans qu’il s’ouvre à moi. Quand cette terre là existe, quand il y a une connaissance mutuelle, quand nous pouvons demeurer « dans cette maison »,   dans l’amitié, alors nous pouvons éveiller, proposer la foi.

Luc envisage la possibilité que la beauté de ce message soit refusée parce que le monde est un immense champ de lutte pour la richesse la puissance. Parce trop de souffrances et d’atrocité leur cachent le visage de Dieu. Il ne faut surtout pas en allant deux par deux que nous apparaissions comme une nouvelle espèce de compétiteurs. D’où l’invitation à n’argent, ni rien. Le monde attend notre amitié, un amitié qui leur fasse sentir qu’ils sont aimés de Dieu et sauvés en Jésus-Christ.

A votre contemplation : nous avons mission de semer une bonne nouvelle. Non de la récolter.  Nous avons mission de montrer que nous sommes heureux d’être chrétien. Heureux d’être au service de la foi en dehors de la foi. Mais cela commence qui nous évangélisons nos vies, quand nous savons évangéliser nos profondeurs (Pacot)  «  Si notre témoignage  est souvent médiocre c’est que nous ne réalisons pas que pour être témoin, il faut le même héroïsme que pour être martyr (Madeleine Delbrêl). » « Qui parle sans le vivre risque toujours de le trahir au maximum ce qu’il vit quand il prétend le révéler (Maurice Zundel). » « Il est préférable de rester silencieux et d’être que de parler et de ne pas être (St Ignace d’antioche). »

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Date: 
Samedi, 1 septembre, 2007

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