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2005-A-Jn 21, 1-14- Vendredi octave Pâques -A la base de notre foi, un doute.

Année A : Vendredi de l'octave de PAQUES –A-

Jn 21, 1-14 manifestation sur le bord du Lac, A la base de notre foi, un doute.

"Il y eut un matin et Jésus se tînt sur le rivage" ainsi s'ouvre une homélie pascale de Pierre Chrysologue. Après le choc des événements des derniers jours, Jésus – toujours le même, sans haine dans son coeur même après avoir été abandonné, renié sur la route de la Croix- revient visiter des disciples ébranlés qui ne voyaient que ténèbres parce que " tout était fini " pour eux. Jésus, nourriture, Jésus l'eucharistie en personne, vient leur demander à déjeuner. À manger. Il avait faim.

Le grand paradoxe de cette manifestation de Jésus sur le bord du Lac demeure que pour les disciples, Jésus est vraiment mort, qu'il n'est plus là avec eux. Ils reprennent leur métier de pêcheur. Jésus est tellement mort dans leur esprit, tellement absent qu'ils ne Le reconnaissent pas. Qu'ils ne peuvent pas identifier sa Voix. Pas étonnant puisque la Résurrection est une expérience de foi, faite de doute, d'incertitude. Mais ce qui est étonnant, c'est le fait que les évangélistes n'ont pas cherché ni désiré atténuer leur manque de conviction.

Eux, les premiers témoins d'un événement produit sans témoin, ont montré à la face de l'Histoire comme preuve de la Résurrection, leur doute. C'est lentement, progressivement que la résurrection s'est imposé aux disciples comme un fait accompli. Pour eux comme pour nous, le Christ ressuscité est une réalité ni évidente, ni éclatante, ni manifeste. Au coeur de notre foi, au centre de notre credo, le doute ( celui de Thomas dimanche prochain ) devient la seule véritable preuve de l'authenticité historique de la résurrection. Inimaginable pour une société dont la preuve d'authenticité repose uniquement sur la puissance du "voir", du " toucher".!

Nous voyons ce matin un exemple parmi d'autres de ce doute, de ce peu d'empressement à jeter à nouveau leurs filets et de leur joie retenue en songeant que " c'est le Seigneur ". Ce récit dit simplement et ouvertement l'expérience personnelle de témoins avec tout ce que cela peut comporter de flou, d'indémontrable, de contradictoire. Un récit qui nous livre à l'état brut la fragilité des "voyants" et témoins, leur lenteur à croire malgré l'abondance de la pèche. La résurrection ne va pas de soi. Y croire présuppose un long cheminement. On hésitait, par doute, par crainte de se tromper, à lui demander " qui es-tu? "

Cette fragilité des preuves de la résurrection, le fait que les évangélistes ne s'entendent pas, qu'ils ont des divergences irréconciliables sur des événements aussi importants que le lieu de la naissance de Jésus, sa performance au temple alors qu'il n'avait que douze ans, son baptême au Jourdain, font dire à Tom Harpur dans son récent livre " Le Christ païen " que nous sommes en présence de " la plus grande imposture de tous les temps ". Pour lui, ce Christos incluant sa naissance, sa vie et sa mort, ne serait qu'une copie conforme, une réédition à la moderne de l'antique dieu égyptien HOROS. " Nous pouvons affirmer sans risque de réfutation que la vie de Jésus avait déjà été écrite, en substance, au moins cinq mille ans avant sa venue (p115).. Le christianisme, nous en avons la preuve, n'a été que le retour d'une sagesse ancienne sous une forme littéralisée et hautement exclusiviste (p121)… La grande vérité qui est que ce Christos devait s'incarner dans l'homme devint l'affirmation irréfragable qu'il s'est incarné en un homme (p25)… Le christianisme a floué l'histoire. La résurrection n'est qu'une reprise de la légende égyptienne ancienne d'Osiris qui se leva le 3 e jour ".

Contemplatives, contemplatifs, à notre époque de remise en question, de telles affirmations nourries d'un ésotérisme évident confirment que l'événement qui a bousculé l'histoire ne s'impose pas. En se manifestant, Jésus nous donne simplement la capacité de choisir, de décider librement. Nous avons des yeux pour voir ou ne rien voir. Des oreilles pour entendre ou ne rien entendre. Ce signe près du Lac peut éveiller à la foi comme il peut accroître nos doutes. Que ce soit avant ou après sa résurrection, Jésus choisit de nous faire signe dans les choses les plus simples – un déjeuner – et banales de la vie quotidienne.

À votre contemplation: en cette année de l'Eucharistie, nous faire la joie de dire : c'est le Seigneur . C'est le premier bonheur, le suprême bonheur que de nous savoir inviter à déjeuner. Comme Pierre, nous tenir debout pour clamer que cet homme rejeté est notre pierre angulaire, notre pierre d'angle . Il est le seul qui puisse donner sens à nos vies. Pour vous maintenant un sacrement- l'eucharistie- qui ressuscite ceux et celles qui y voit la-dedans : " c'est le Seigneur " . AMEN

 

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Date: 
Vendredi, 1 avril, 2005

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