Année B vendredi de la 22 e semaine ordinaire (litbo22v.03)
Luc 5,33-39 s'habiller de nouveauté
C'est même pas pensable, envisageable d'entrevoir ne serait-ce qu'un instant une publicité de régime minceur qui s'adresserait à des sans-abris ou à des régions en voie de développement. Inviter ces gens à se priver de repas pas nécessairement fastes mais nourrissants, serait un non-sens. Pas difficile à comprendre.
C'est la même logique ici. « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-t-ils pas ? » Comment parler de jeûne à des personnes « affamées » de Jésus ? Comment parler se demande St Bonaventure de jeûne à des disciples qui sentent bien dans leur être profond toute la nouveauté de Jésus mais qui demeurent habillés d'attitudes anciennes, fragilisés par les jugements sévères à leur endroit par les docteurs de la Loi? Pour appuyer cela, Jésus ajoute une double image « Personne ne coud une vieille pièce de vêtement sur une pièce neuve ». « Personne ne met du vin nouveau dans des outres anciennes ». Évidence !
Jésus, l'image du Dieu invisible, premier né et en qui tout a été crée, tête du Corps et accomplissement total ( 1 ière lecture) n'est pas venu instaurer un régime « minceur » ni inviter à des attitudes « amaigrissantes » des disciples encore tout imbus de mentalité ancienne. Jésus est venu instaurer dans les cœurs du neuf. Offrir de bâtir, d'introduire en nous un « nouveau contenant » capable de ne pas laisser écouler le vin de la nouveauté. Des rapports de tolérance, de justice, de respect, de solidarité où le puissant ne l'emporte pas sur le faible. Projet d'envergure que de devenir « nouveau » « peuple nouveau » « création nouvelle ». Projet qui passe par l'obligation de manger beaucoup du Christ et non par des régimes minceurs. Par l'obligation d'avoir l'Époux avec nous. En nous.
Jésus ne s'accommode pas de l'ancien, d'habitudes pharisaïques. Il a tué l'ancien « le vieil homme », tout ce qui s'appelle exploitation, misère, haine. Difficile aujourd'hui de percevoir qu'un monde neuf est né il y a deux mille ans. Jésus appelle la fin du « vieux » qui refuse le « neuf » Contemplatives, le temps des chants, le temps des noces est arrivé. Ma question : comme Église, comme chrétiennes savons-nous inciter à devenir un nouveau type de personnes, agentes de transformation parce que transformées en nouveauté.
A votre contemplation : faire éclater l'ancien, revêtir l'homme nouveau passe par une rencontre, vraie, avec le Christ. Par l'audace de l'accomplissement de cette nouveauté en nous. Accomplissement qui n'est pas aboutissement, sorte d'arrêt mais ouverture sur l'avenir. Que cette eucharistie qui en nous fait toute chose nouvelle, nous fasse goûter à la joie d'avoir comme maître un tel Époux qu'est Jésus. AMEN
Accueil : Qui entend aujourd'hui la nouveauté de l'Évangile ? Et pourtant ce jour un appel à s'habiller de neuf, un appel à nous donner des comportements aux us de l'Époux
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