Année B : Vendredi de la 4e semaine ordinaire (litbo04v.03)
Fête de sainte Colette 1 cor 7,25-35 Lc 12,32-34
Votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. (Lc,12,32) Voilà l’engagement séculaire de Dieu à notre endroit. Dieu s’est attaché à nous, il nous a fait sortir de la maison de servitude non à cause de notre dignité mais simplement par respect pour son serment fait à nos pères (Dt7,8). Pédagogue, pour s’assurer de nous faire tout miser sur ce Royaume, Jésus a fait suivre cette promesse d’une règle de vie très exigeante pour ses disciples : vendez ce que vous avez, donnez-le en aumône. Faites-vous une bourse qui ne s’use pas, offrez vous un trésor inépuisable car là où est votre trésor là aussi sera votre coeur.
Contemplatives, se laisser posséder par la grâce de l’émerveillement en ces Paroles de Jésus - offrez-vous un trésor inépuisable - à la manière de François, de Madame Claire, de Colette. Quelle beauté, quel trésor, quelle belle vie que celle de tout quitter ! Vivre libéré de la hantise de l’avoir; vivre transfiguré par la Lumière d’une Présence qui comble au delà de tout. Plus que tout. Il y a une autre manière de vivre que celle de s’accrocher, de coller à nous-mêmes, d’être suspendu à nos biens et qui consiste à se perdre dans un Autre. Se déposséder pour posséder un Autre. Notre époque a perdu le sens de cette manière de vivre, de l’émerveillement d’un appel admirable à tout miser sur le Royaume.
N’avoir en tête qu’une seule affaire, qu’un seul désir, celui de voir se réaliser en nous et autour de nous ce Royaume. François à une époque troublée de l’Eglise, a entendu cet appel. Il a fait sienne cette règle de vie très exigeante et libératrice de tout quitter comme chemin pour construire son Eglise. Malgré la relative nouveauté, la fraîcheur originale, la jeunesse attirante de cette manière de vivre qu’il a voulu partager avec d’autres, très tôt des signes d’assouplissement,- des égoïstes désirs de la nature humaine, désirs de l’orgueil de la richesse - (1ère lecture) se faisaient voir et risquaient d’entraver la prise au sérieux de cet appel à refuser l’amour du monde (1ère lecture)
Dieu éveilla Colette a entendre, accueillir, toute la beauté de cet appel et à la diffuser à nouveau dans plus de 17 demeures, fondations qui aujourd’hui continuent à tressaillir dans les monastères réformées. Comme Colette, ne jamais entendre ses paroles sans en ressentir des tressaillements en nous. Comme elle, entrer par la prière si intimement dans l’écoute de cette invitation jusqu’à dégager - parce que désencombrer de l’avoir - une odeur suave.
Cet appel à vivre le Saint Évangile dans toute sa nudité n’est tellement pas évident que Jésus, dans les versets qui suivent, invite à la vigilance. Soyez comme des gens qui attendent le retour du Maître. Être vigilant à faire refleurir, à demeurer en état de pauvreté. En état de libération. Il n’y a qu’un chemin dit Maurice Zundel pour que la personne atteigne toute sa grandeur, c’est qu’elle se vide. En Jésus, cette évacuation du moi humain est totale. (Ton visage, ta lumière, p.216 )
À votre contemplation : tes exigences resteront mon héritage, la joie de mon coeur. Mon coeur incline à pratiquer tes commandements, c’est à jamais ma récompense. Oui heureux, heureuses ceux et celles qui font leurs, ces paroles du psaume et qui y demeurent fidèle. Dans l’attente de posséder cette promesse d’entrer dans ce Royaume promis aux pauvres, offrons à Dieu le pain de son Fils qui nous a tout donné pour que nous possédions Tout. AMEN
Accueil : Ne pas se laisser séduire par la gloire éphémère de notre monde, par l’esprit du monde et demeurer comme Jésus dans l’amour de son Père, pour ce chemin qu’a emprunté Colette, rendons gloire à Dieu
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