Année B : Vendredi de la 6e semaine ordinaire (litbo06v.00)
Mc 8: 34-9,1 suivre le christ souffrant Jac 2:14-24 : la foi sans les actes est morte
Si vous voulez posséder le Christ, ne le chercher jamais sans la Croix. Je fais mien ces mots de Jean de la Croix qui exprime bien qui suivre le Christ comporte - l’affirmation fait peur aujourd’hui - un choix entre s’attacher à soi-même ou renoncer à soi-même, entre perdre sa vie ou se donner une autre vie. Impossible de choisir les deux. Ce serait se donner une double vie.
Ce n’est pas l’amour qui rend aveugle. C’est l’attachement qui m’apparaît à l’heure actuelle l’un des principaux assassins de la vie, le premier obstacle à toute croissance humaine. J’ajoute de notre union à Dieu. Si nous faisions une liste de tous nos attachements, de nos croyances, de nos peurs, nous découvririons qu’ils sont des obstacles, des fils qui nous retiennent au sol et nous empêchent d’être libre, dégagé de tous soucis. Saint Jacques vient de nous le dire. C’est quand nous mettons la parole en application qu’elle sauve. Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, prenne sa croix. Dans les mots de François, il s’agit de se vaincre soi-même. Le détachement, se vaincre soi-même ne sera jamais facile. Il faut du temps, toute une vie pour y arriver.
Nous avons à choisir entre l’attachement et le bonheur. L’attachement à ses idées, à ses habitudes de faire nous prive d’être sensible à Dieu. La vie offerte aux disciples est infiniment plus belle que ces bagatelles auxquelles nous sommes attachés et qui nous plongent dans l’inquiétude et la peur de les perdre. Bagatelles parce que ce à quoi nous sommes attachés aujourd’hui, il est fort probable que demain, nous n’y porterons même plus attention. Nous avons des attachements passagers.
Marc nous propose ce matin de se donner comme premier réflexe : Dieu plutôt que moi. Perdre sa vie, c’est vivre une autre vie. Contemplatives, la Croix est la plus grande oeuvre du Christ (Jn de la Croix) Et pour plusieurs aujourd’hui, la croix, suivre Jésus, consiste à accepter les sarcasmes, les moqueries de ceux et celles qui nous disent tu crois encore à ça. Si quelqu’un a honte de moi le Fils de l’homme aura aussi honte de lui. C’est le détachement même de son fils qui a conduit Abraham à l’offrir en sacrifice à Dieu. Il est père de tous les croyants.
L’apôtre Paul exhortait les romains à ne pas se conformer à la mentalité du monde mais plutôt à offrir leur existence en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu( Rm12, 1-2). Suivre le Christ comporte un itinéraire d’oubli de soi. Que personne ne se fasse d’illusion aujourd’hui comme hier, cela signifie aller à contre-courant- à la manière des saumons dont nous admirons le courage et l’habileté à remonter le courant- de la mentalité de ce monde, en ne cherchant ni son propre intérêt ni l’approbation, ni la louange. Tout mouvement où nous pensons à nous doit être dominé par celui où nous pensons à Dieu. Contempler, vous le savez conduit à s’habituer à Dieu, se donner des automatismes qui feront que nos vies seront élévation de nos coeurs, de nos pensées vers Dieu
A votre contemplation : Le plus difficile c’est de s’abandonner soi-même (Maître Eckhart) Voilà notre programme de vie, pas seulement le nôtre, mais celui de l’Eglise. Dieu nous a confié un grand ministère : Le suivre en proclamant non pas nos personnes mais Sa personne et SON chemin. Une eucharistie pour entrer, faire nôtre son chemin pascal. AMEN.
ACCUEIL
Pour donner tout l’espace souhaité au Christ en nous, cela exige que nous sortions de nous-mêmes, que nous nous dépossédions pour le posséder. Un travail de tous les instants. Une croix. Une eucharistie pour s’abandonner soi-même, pour vivre uniquement de Toi.
Ajouter un commentaire