Année B : vendredi de la 1ere semaine du carême ( litbc01v.00)
Matthieu 5 : 20-26 AMENDEMENT VERSUS CHANGEMENT
Toujours plus haut, toujours plus loin, mais aussi toujours plus en profondeur; voilà ce que vient de nous redire Matthieu à nous qui entrons à peine en carême. Jésus est allé jusqu’au bout de sa mission de nous faire comprendre que la vie, la vraie vie, vient du dedans. Nous vivons à partir du dedans. Avec autorité vous avez appris moi je vous dis Jésus proclame que la vérité est à l’intérieur, dans les intentions du coeur et non seulement dans ce qui paraît. Que d’investissement dans le paraître, dans la recherche de la pôle position !
Avec une liberté politiquement incorrecte, Jésus n’a jamais refusé de prendre la parole au risque de sa vie. Il n’a jamais cédé aux pressions sociales, religieuses. Il n’a jamais mesuré ses gestes de compassion et de souci de l’autre, allant jusqu’à guérir le jour du sabbat. Jésus a affirmé que l’accomplissement avait comme fondation ce qui était dans le coeur le plus profond. Aucunement question d’apporter des amendements mais plutôt de changer notre relation à la loi.
En sauvant les apparences, nous sauvons la face mais l’évangélisation de nos profondeurs est d’un autre ordre. Jésus est venu évangéliser, convertir nos profondeurs. Un comportement acceptable entre nous ne se limite pas à être correct mais exige la générosité du coeur. Jésus enseigne le passage de l’éthique de la loi à l’amour de l’autre. Et cette loi d’amour est toujours à bâtir à partir de son coeur, du regard d’amour posé sur soi, sur les autres et sur le monde. Notre vie chrétienne, votre vie en communauté ne sera jamais une question éthique mais une question de profondeur d’amour. Quand j’aime une fois, j’aime pour toujours chante-t-on de nos jours.
Contemplatives, Je suis le chemin. Voilà la loi des lois. Venu au nom du Père qui nous a aimé, Jésus instaure en nous une loi nouvelle, celle qui consiste à évangéliser nos profondeurs. Devant la femme adultère, la samaritaine, les publicains, Jésus n’a jamais pris position au nom de la loi, il a préféré rejoindre le coeur des personnes pour les éveiller à la liberté profonde. A la froideur juridique de la loi, presque sans coeur, Jésus a substitué le visage humain du Père.
Pierre se croyait généreux quand il avait demandé de pardonner jusqu’à sept fois. Il se croyait de mentalité libéral....et nous connaissons la réponse de Jésus. Nous n’avons jamais fini d’être chrétiens. Il nous faut toujours se donner plus de profondeurs dans nos relations avec Dieu, nos compagnes, avec nous-même. S’il nous arrive de fléchir, de connaître des périodes d’engourdissement, disons-nous que la conduite du Seigneur est étrange. Répétons-nous ce qu’Ezéchiel clamait à son peuple: si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Jésus refuse d’ajouter une once de mal au mal.
A votre contemplation : Vivons ce que nous prions. En nous un potentiel humain appelle à se réaliser. Notre coeur fournit une petit pourcentage de ce que notre foi contemple. Mais nous savons qu’à notre OUI Dieu répond en complétant le reste. Jésus ne nous demande pas des choses extraordinaires mais nous interdit la médiocrité. Mieux vaut trébucher que de rester assis sur la médiocrité. Une eucharistie pour laisser Dieu accomplir en nous ce que pauvrement et maladroitement nous lui offrons. AMEN
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Pour que des changements arrivent, il n’est pas suffisant de faire des lois. Il faut changer les mentalités. Il faut se changer soi-même en profondeur. Pour entrer plus à fond dans ce carême, une page-invitation à la promotion de l’autre. Oui mon bonheur c’est la loi de ta bouche, plus qu’un monceau d’or ou d’argentDemandons pardon pour ne pas laisser la loi du Seigneur s’inscrire en nos coeurs
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