Année B : Vendredi de la 33e semaine ordinaire (litbo33v.00)
Jn 6, 37-40 office des défunts de l’ordre de sainte Claire
Loué sois-tu mon Seigneur pour notre soeur la mort à qui aucun vivant ne peut échapper. Des mots d’un incontournable réalisme de François d’Assise. Madame Claire ajoute : le parfum du ressuscité fera revivre les morts. La liturgie de ce jour laisse deviner que ce chemin de tout le monde (Job) ouvre sur une meilleure part que personne ne peut nous enlever.
Quant au soir de sa vie, Madame Claire murmurait de devenir amante de son âme, elle avait la nette perception qu’au plus profond d’elle-même, quelque chose ne pouvait pas mourir. Elle ressentait que dans son être profond, son âme, habitait un amour, une vie qui ne peut mourir. Devenir des amants de cette Vie qui, en nous, ne peut mourir. Les heures précédant sa mort furent des heures de paix, de grande paix. Ils étaient dans la paix. Ce qu’ils ont eu à souffrir était peu de chose auprès du bonheur dont ils sont comblés.
Le poète Augustin Guillerand écrit: notre temps est court mais Dieu offre de l’allonger en le faisant entrer dans le sien. De nos pauvres jours qui s’envolent, Dieu offre de les introduire dans la vie éternelle. Un enfant de six ans me disait au sujet de Pâques : une fois Jésus est mort puis après il n’était pas mort. Tout est dit. Voilà la merveille. Il y avait la mort. Elle n’est plus là. Il est grand ce mystère de foi. Saint Jean vient de nous dire que la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donné mais que je les ressuscite au dernier jour(Jn6,38)
Notre vie consiste à être-avec-Dieu. L’homme ne vit pas seulement de pain. En nous une faim est là, au creux de notre coeur, au centre de notre vie individuelle, collective; une faim de vivre pour toujours. Pourquoi la vie si tout se termine avec la mort?. Jadis Nietzsche écrivait dans Zarathoustra ces mots éblouissants : En mourant je veux leur offrir le plus riche de mes dons. J’ai appris cela du soleil, quand il descend, il déverse dans la mer, l’or à profusion, inépuisable, alors même le pêcheur le plus humble rame avec une rame d’or. Offrir le plus riche de notre foi sur notre vie qui se transfigure en rame d’or. Offrir et se donner une vie emportée dans l’éternité comme l’ont éprouvé les disciples sur la montagne de la transfiguration! O Dieu, Trinité que j’adore, aide-moi à m’oublier entièrement comme si mon âme était déjà dans l’éternité.
Parce que Jésus, semence de vie, chemin de vie, premier-né d’entre les hommes, est descendu dans nos tombeaux, pour en ressortir, remonter comme le Vivant, désormais pour ceux et celles dont la vie est une longue descente dans leur soubassement, la mort nous transforme dans le Christ lui-même (3LA14) Les premiers disciples n’ont rien proclamé d’autre :Jésus de Nazareth, cet homme que vous avez mis à mort, Dieu l’a ressuscité. Affirmation non marginale, affirmation au coeur de tout. Qui n’adhère pas à cette nouvelle n’est pas chrétien. Il faut relire ce que dit Paul aux Corinthiens :Si le Christ n’est pas revenu à la vie, nous n’avons rien à prêcher et vous n’avez rien à croire (15,14) Sans résurrection, tout est vide. Il est ressuscité pour nous, pour que nous ressuscitions avec lui.
A votre contemplation : Lorsque prendra fin notre pèlerinage sur la terre, accueille-nous dans la demeure où nous vivrons près de toi pour toujours. Ces mots d’une prière eucharistique sont maintenant les nôtres dans l’attente de ce grand rassemblement dont cette célébration anticipe la réalisation. Oui nous le croyons un jour viendra où nous le verrons face à face. AMEN.
Accueil : Jésus nous le croyons est mort est ressuscité.(Antienne d’ouverture) Il est grand ce mystère de foi. Une eucharistie pour nous redire que la mort, c’est la vie qui se recueille, recueillons-nous. (Magdaleth)
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