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1997-B- Lc 12, 54-59-Vendredi 29e semaine ordinaire - ne pas juger soi-même

Année B : vendredi de la 29e semaine ordinaire (litbo29v.97)

Luc 12 : 54-59 ne pas juger soi-même  Paul au Rom 7:18-25a je ne fais pas le bien que je veux.

J’ai comme l’impression qu’en vous appelant “mes saintetés”, je suscite un certain malaise. On m’a même dit que je manquais ma cible. Je le fais par politesse. Si je vous appelle “ mes démones” est-ce que je vais manquer ma cible ?  Vous savez comment l’habit ne fait pas le moine. Le seul avantage, c’est qu’il sert à couvrir et cacher ses péchés  (S.bernard,  le Cantique, 55,2). Plus ça fait longtemps qu’on porte cet habit là, moins immunisé nous sommes contre le péché. L’enthousiasme du début nous aide à éviter la routine.

C’est aussi vrai de dire “mes saintetés” que “mes démones”. Nous avons deux solidarités : solidarité avec le mal, les rivalités ; solidarité avec le bien et l’Amour. En nous, la solidarité avec Eve est aussi attrayante que celle avec le Dieu de Jésus-Christ. La pomme a bien meilleur goût que le pain de Vie.

Paul  nous informe que ce qui est à notre portée, c’est le mal.  Face à Dieu, nous sommes acculées à faire l’expérience de nos limites, de nos finitudes. Nous sommes confrontées à notre incapacité d’embrasser l’infini. Notre progrès dans cette  “science de l’amour” se fait à partir de nos tendances de “démones”, de nos faiblesses. Ma force, c’est ma faiblesse.  Etre déclaré “ démone”, c’est une chance qui permet à la grâce de Dieu de terminer son oeuvre de conversion en nous. (Thérèse de Lisieux - Bernard de Clair veaux, Cath. De Sienne, Marie de Incarnation, Paul etc).

Depuis le fameux combat de Jacob (Gn28 : 12) nous avons toutes une blessure à la hanche qui nous rend infirmes devant Dieu. Pour parvenir à la contemplation, à la sainteté, il faut se prévaloir ni de nos forces, ni de nos savoir-faire, ni de nos mérites. Ma grâce te suffit. La pédagogie divine est de nous abaisser pour nous élever.“Abaisse-toi, fais-toi tout petit”. C’est le cri de tous les docteurs de l’Eglise.  Quand nous trébuchons, nous ne tombons pas (ps 36:24) parce que les mains de Dieu sont là pour nous recevoir.

J’ai l’impression que si Dieu nous proposait la grandeur, on se bousculerait à la porte. Mais il nous propose de reconnaître que nous sommes “démones”. Heureuse faute. Heureuse démone qui en se relevant devient plus forte qu’avant. Catherine de Sienne exprimait que le péché est naturel mais se relever est grâce de Dieu.  Il est bon que tu t’humilies (Ps 118). C’est un signe des temps difficiles à lire par les temps qui courent.

A votre contemplation. Reconnaître que nous sommes “ démones”, c’est exprimer autrement la petite voie qui nous conduit entre les mains du Père prodigue. Il ne s’agit pas de se réjouir du mal que l’on fait mais d’y voir là LE chemin pour porter des fruits de sainteté. Hier ce chemin fut celui Moise, Job, David, la Cananéenne, Marie-Madeleine, Simon-Pierre. Aujourd’hui c’est le nôtre. Ambitionner des choses élevées passe par le poids de notre faiblesse. C’est la preuve que la grâce est là toute proche de nous. Un chemin douloureux. Un chemin qui Jésus le premier a fait sien pour le Salut du monde. Amen.

 

ACCUEIL :

 

Il n’y a pas personne qui est tombé plus bas que le Christ, plus bas dans la honte et dans l’humiliation. A quelques jours de la fête de la Toussaint, sachons que reconnaître nos bas-fonds est l’étape essentielle pour accéder à la sainteté. Demandons pardon.

Évangile: 
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Date: 
Lundi, 1 septembre, 1997

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