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2025-C-Lc 23, 35-43- fête du Christ-roi- roi ou non-roi?

2025-C- fête du Christ roi.

Lc 23, 35-43 : roi ou non-roi ?

Où est le roi des juifs qui vient de naître ? Et les rois mages le reconnurent dans une crèche.
Es-tu le roi des Juifs demande Pilate à un homme condamné et sans armée pour le défendre ?

Aux deux extrémités de sa vie, celle de l’enfance et celle de la mort, la crèche et le calvaire, Jésus se voit et se reconnait dans des lieux non ordinaires pour un roi. Mon étonnement est de voir qu’un humain, Jésus, refuse de prendre le chemin de la puissance et de la gloire. Son lieu de naissance est une crèche. Il s’enfuit quand on veut le faire roi (Jn 6, 15).

Le seul moment où Jésus accepte de se reconnaître comme roi, c’est quand il est totalement réduit à l’impuissance et qu’il va être condamné au supplice de la croix. Jésus refuse de se présenter comme le Messie attendu parce qu’à l’époque, on attendait un roi puissant qui redonne-rait à Israël sa souveraineté perdue. Il fut plutôt un Messie, un roi « inattendu ».

Nous sommes en présence d’un roi « différent », d’un roi soucieux d’être un berger pour son peuple plutôt que d’être ce loup redoutable. D’un roi qui est bon pour tout le monde, qui s’assoit à toutes les tables. Sa puissance est son imprenable charité. Si quelqu’un vient à moi, il sera sauvé. Ce fut l’expérience du larron qui reconnut de la bonté dans ce condamné et l’entendit lui dire aujourd’hui, tu seras avec moi au paradis. Inimaginable, celui qui est sans beauté, sans éclat, sans apparence (Isaïe, 53, 2-4) agit avec beauté.

Toute sa vie, Jésus a agi comme un roi. Roi « différent », il s’abaisse pour laver les pieds de ses disciples. Son trône était les taudis du monde, les cœurs exécrables. Roi « discret », il empêchait les gens de le louer, de le faire connaître. Va te montrer aux prêtres. Il refusait ce qu’on appelle aujourd’hui la popularité. Roi « berger », il préférait se dévouer corps et âme pour les gens.  Quand il enseignait, exhortait, prenait pitié de ses auditeurs ignorants et priait pour eux, jamais il ne leur manquait de respect ni les écrasait.

Saint Paul parle de ce roi comme le premier-né de toute créature. Le premier-né d’une nouvelle manière de vivre. Il accueille tout le monde. Paul pousse loin quand il ajoute le premier-né d’entre les morts. Jésus a traversé toute la condition humaine. Il a traversé toutes les atteintes du mal, les soubresauts du cosmos. Il a traversé en homme libre, en homme debout, sans violence, avec amour la mort. Et au bout de cette immense traversée, il y a la vie. Il est devenu le premier des ressuscités, le premier-né d’au-delà de la mort.

Cette manière d’agir de Jésus est notre horizon comme Église, comme chrétiens. Que ton règne vienne ! Jésus est notre frère premier-né qui nous demande d’éviter d’user un langage de puissance, de domination et de favoriser des chemins de paix entre nous. Jésus n’a-t-il pas dit je suis le chemin.

Une question en terminant. En ce dimanche du Christ Roi, pour quels royaume ou paradis tra-vaillons-nous ? Celui de tout voir à partir de la puissance ou celui de voir germer de chemin de paix et bâtissant des espaces de fraternité ? 

La liturgie utilise trois mots qui risquent de nous détourner du sens profond de cette fête. Après la récitation du Notre Père, nous ajoutons à toi, le règne, la puissance et la gloire. Ce sont des mots de domination. De Pouvoir. Ne faudrait-il pas préférer dire : à toi la paix, l’amour et la lumière ?  À toi un règne de justice, d’amour et de paix (Préface).

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Jeudi, 20 novembre, 2025

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