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2022-C-Lc 2, 22-40- présentation de Jésus au temple- Dieu ne s'explique pas, il s'expérimente

Année C : mercredi de la 4e semaine ordinaire (litco04me.22)  

Lc 2, 22-40 : Dieu ne s’explique pas, il s’expérimente.

Avec cette entrée de Jésus au temple, nous fêtons un changement majeur de l’image de Dieu. Nous passons d’un Dieu tout-puissant, le Dieu de l’en haut à un Dieu d’en bas, le Dieu de l’en bas, qui s’efface pour laisser se révéler une divinité humble et miséricordieuse. Nous comprenons mieux aujourd’hui qui l’itinéraire du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob n’est pas un itinéraire qui exalte le merveilleux. C’est un itinéraire toujours en construction dont la bible n’offre à voir que des cônes orange.  

Dieu est au-delà de Dieu, écrit Gabriel Ringlet. Dieu après Dieu, écrivent les penseurs post-théisme dont la foi ne saurait être remise en question. Dieu, écrit l’évêque anglican John Spong, récemment décédé, n’est pas un être, même pas l’être suprême, il est l’Être même […] qui peut être expérimenté, mais jamais défini[1]. Dieu ne s’explique pas, il s’expérimente.

L’évangile vient de nous présenter un vieillard qui en prenant dans ses bras un enfant, expérimente le Dieu de sa foi. Il expérimente ce que des pauvres mots humains ne peuvent que balbutier et qu’il verbalise en une image très forte : impuissant, sans prestige, sans gloriole. Cet enfant est tellement impuissant que le vieillard prophétise qu’il connaîtra une fin de vie misérable. En tenant l’enfant dans ses bras, Syméon expérimente dans son for intérieur : mes yeux ont vu (…) la lumière qui se révèle aux nations.

Syméon ne trouve rien de mieux pour parler de ce Dieu qu’il attendait que le terme de lumière qui court du buisson ardent de Moïse au chemin de Damas où Saint Paul est terrassé par la lumière. À Noël, nous chantons qu’aujourd’hui dans nos ténèbres, le Christ a lui, pour ouvrir les yeux des hommes qui vont dans la nuit (Laudes de Noël). Plus qu’une métaphore ou un symbole, cette lumière est une expérience, explique le théologien suisse d’enracinement orthodoxe Michel Maxime Egger. La lumière est ce qui est perçu et en même temps ce qui permet de percevoir.

Ce qu’a expérimenté ce vieillard, c’est un « cas classique » de toute démarche de foi qui se vit au milieu d’obscurité, de « smog » qui obstrue nos regards. Pour voir la lumière, pour voir le Salut, il faut passer par une longue nuit de foi, celle d’un Jean de la Croix, d’une mère Térésa dont l’obscurité faisait partie de leur vie.

Leur démarche est la nôtre. Elle est celle de toutes ces personnes consacrées pour qui la recherche de la lumière, le rêve de voir se réaliser une rencontre bouleversante avec la Lumière comme celle des disciples sur la montagne de la transfiguration, est toute leur vie. Comme l’exprime un Père de l’Église Joseph of Panephysis, aucun œil ne peut voir le soleil sans devenir comme le soleil. 

Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière, or la lumière a pour fruit tout ce qui est bonté, justice et vérité (Ep 5,8-9). Évitons ce reproche que Hildegarde de Bingen, docteure de l’Église, adressait à des prêtres, mais qui s’applique aussi à chaque croyant : vous devriez être lumière et vous êtes ténèbres. Vivons plutôt de la joie de voir le salut préparé à la face des peuples.

Rendons grâce aujourd’hui pour toutes ces personnes consacrées dont la beauté du don de leur vie (Vita consecrata # 13) laissent passer le Soleil à travers leurs failles.  AMEN.

[1] Spong John, pour un christianisme d’avenir, Ed. Harthala, 2019, p.61

 

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Date: 
Jeudi, 27 janvier, 2022

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