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2014-A-Lc 13, 1-9 : samedi 29e semaine ordinaire- que m'importe oula tour qui tombe.

Année A : Samedi 29e semaine ordinaire (litao29s.14)

Luc 13 1-9 : la tour qui tombe...

Nous vivons dans un environnement du que m'importe. Que m'importe ce qui arrive à l'autre pourvu que mes intérêts priment et m'avantagent. Que m'importe. Ce que Dieu a créé de plus beau, l'être humain, est devenu la victime du que m'importe, de cette culture autoréférentielle où l'autre n'existe que pour satisfaire ses besoins de pouvoir. 

L'évangile parle d'une tour qui s'écroule. En traduction d'aujourd'hui, ce sont toutes ses horreurs, décapitations, cupidités, ambitions de pouvoir que nous voyons au quotidien et nécessairement la douleur des victimes. Nous sommes devenus impassibles devant ce qui arrive.

Pour reprendre le langage du pape François, dans une homélie improvisée au cimetière militaire italien de Redipuglia, le cri de Caïn retentit plus que jamais : suis-je gardien de mon frère  (Gn 4, 9) ? Je voudrais,  écrivait le pape dans sa joie de l'évangile (# 211), que nous écoutions le cri de Dieu qui nous demande à tous : Où est ton frère ? L'attitude de Caïn court tout au long de l'histoire humaine. Nous vivons dans une culture du que m'importe.

Hier, c'était le malheur d'une tour qui tombait. On cherchait des coupables.  Aujourd'hui au nom de Dieu, au nom d'une idéologie de toute puissance, la pire étant celle des djihadistes, il y a des vies qui sont brisées. Au nom d'intérêt politique ou d'avidité de pouvoir, il y a tellement de victimes tombées sur le bord de la route (Cf. Lc 10, 25-37) qu'on finit par ne plus les voir. Comme on ne s'arrête pas aux nombreux samaritains de toutes les religions qui prennent le temps de panser les blessures au risque de leur vie.

Comme l'exprime Luc, plutôt que de nous arrêter au drame humain qui se vit, nous cherchons des coupables : architectes ou ingénieurs incompétents,  des normes de sécurité non suivies, des défauts de fabrication; même, nous accusons Dieu d'en être responsable. S'il y avait un Dieu cela ne se produirait pas.

En cherchant un coupable ou des explications nous passons à côté du réalisme de notre évangile qui ne fait que confirmer qu'il suffit de peu, d'un banal événement, et nos vies basculent.  Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres ? Qu'ils étaient plus intouchables, inattaquables, inébranlables que les autres ?  La réponse est non.

À comprendre : Il y a quelque chose de plus fort qu'une tour qui s'effondre, qu'une vigne stérile. Regardons autre chose que ces villes qui s'effondrent sous le poids des armes. Que les horreurs du mal. C'est la fragilité de la vie. Notre évangéliste appelle cela se convertir à ce que nous sommes : des êtres fragiles. Le paradoxe chrétien est ce que la force ne peut pas nous assurer, la fragilité le peut. Ce que le mal ne peut pas nous assurer, le bien le peut. Dans la fragilité nait une énergie non tuable. Le livre des Proverbes écrit quelque chose de très beau : de la communion de nos faiblesses nait une cité fortifiée et puissante (Pr 18, 9).

Dans un monde où l'amour pour le pouvoir est plus fort que l'amour pour les petits (François, le pape), cette conversion là n'est pas facile. C'est le chemin qu'a pris Jésus. Et la tour qui tombe, si c'était Jésus, ce Jésus sans puissance devant les attaques de ses adversaires ? Et la tour qui tombe, si c'était notre Église ramenée à contempler sa fragilité ?  À se convertir à ce qu'elle a toujours été, minoritaire et fragile.

François dans son exhortation sur la joie de l'évangile, appelait à porter attention à toutes ces tours qui s'effondrent dans lesquelles nous sommes appelés à reconnaître Jésus (# 210). Nous sommes les gardiens des autres (#215).

Mon dernier mot, je le tire de la première lecture. Paul nous invite à refuser de nous laisser secouer et mener à la dérive par tous les courants d'idées, au gré des hommes.  Très actuel. Il ajoute: si nous acceptons de vivre dans cette vérité où nous risquons de tomber à tout moment, nous grandirons dans le Christ. AMEN.

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Mercredi, 1 octobre, 2014

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