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2014-B-Lc 2, 36-40- 6e jour/octave-Noël- Anne-la femme qui parle de Jésus

Année B: Mardi octave de Noël (litbn06jm.14)

Luc 2, 36-40 : Anne, la femme qui parle de Jésus

Qui sont Anne et Syméon ? Ce sont des gens demeurés en mode éveil. Ils sont des guetteurs de Dieu. Des chercheurs de Dieu. Ils sont demeurés patients, attendant la venue de Dieu. Les deux, poussés par l'Esprit de Dieu, allèrent de bon matin au temple.

Qu'ont-ils vu de si extraordinaire ? Rien. Un jeune couple d'une grande pauvreté qui, avec une désarmante simplicité, est venu comme le précisait la loi, consacrer à Dieu leur premier-né, accompagné d'une offrande dérisoire : un couple de tourterelles et deux petites colombes. C'était l'offrande des pauvres (cf. Lc 12, 8). Ces deux vieillards ont pressentis dans le cœur de la Vierge qui porte le Fils à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, une volonté oblative qui dépasse le sens ordinaire du rite (Paul VI, Encyclique sur le culte marial, # 20).

À la vue de cette banale entrée, toute ordinaire, de ce couple, ses deux guetteurs de l'aurore ont élevé la voix, poussé des cris de joie parce qu'ils ont vu Celui qu'ils attendaient. Celui qu'ils contemplaient. Syméon prit l'enfant dans ses bras (quel beau geste de donation de Marie !) et rendit grâce à Dieu parce qu'il avait « vu » le salut. Nous faisons nôtre ses yeux quand chaque soir à l'office des Complies, nous chantons mes yeux ont vu ton salut.  Voir et toucher, il y a tout le mystère de l'Incarnation là-dedans.  Heureux, dit saint Bernard dans une homélie, celui qui dans sa vieillesse a été comblé du don divin de ta vue ! Il a tremblé du désir de voir le signe ; il l'a vu et il a été dans la joie.

 L'autre, Anne la priante, Anne la consacrée au Temple, sans être officiellement consacrée au culte et donc une «étrangère» aux us et coutumes d'alors, se mit à parler de l’Enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Vivant déjà du salut de Dieu, elle peut l'annoncer.

Dans les mots d'aujourd'hui, on dirait qu'Anne a été une bonne communicatrice. Dans les mots de l'Église, elle fut une «prédicatrice» exemplaire tant elle a parlé de l'enfant en abondance et avec abondance du cœur, tant sa vie toute entière était déjà tournée vers le salut.

Au tout début de son évangile, ce n'est pas anodin de le remarquer, Luc confie à une femme de clamer, de prêcher Jésus, de l'annoncer. Au matin de Pâques, ce même Luc confiera à une autre femme, pécheresse celle-là, d'annoncer sa résurrection. Deux femmes qui, dans l'évangile, sont à la pointe de l'aurore (Anne Soupa).

Dans son livre Douze femmes dans la vie de Jésus, l'auteur, Anne Soupa, voit dans cette scène du temple une rencontre de deux figures : Anne, une figure de la prophétie des Écritures et Marie, une figure d'Israël (p.76). Et pour nous aujourd'hui, cette rencontre dans le temple en ce 6e jour de Noël, offre à notre contemplation une belle image : celle de deux jeunes parents et de deux personnes âgées, rassemblées par Jésus, s'exclamait le pape François dans un message aux familles (25 fév. 2014)! Il ajoutait : Jésus fait se rencontrer et unit les générations.

Aujourd'hui les guetteurs, ce sont les grands-parents. En recevant dans leur bras les petits-enfants, il leur revient, comme à Anne, de se faire l'écho de leur foi, de célébrer Dieu et de clamer leur louange. De rendre grâce. Cela sans prosélytisme, mais seulement au nom de la Vie qui chante en eux. La première lecture dit la même chose avec des mots différents: je vous le dis à vous, les plus anciens, vous connaissez celui qui existe depuis le commencement. Et ce temps de Noël nous offre de chanter la vie que nous contemplons.

À votre contemplation : comment devant cette scène ne pas nous émerveiller de la mission des grands-parents, ces guetteurs de l'aurore ?  L'auteure Françoise Burtz dans L'appel infini, lettres à Andrée, #21 (Éd. Anne Sigier, 2006, p.72) écrit, et cela s'adresse tout particulièrement aux grands-mères, que toute femme a une intimité innée, presque une complicité, avec le mystère de la vie qui est son essence même. Quelque part, enfouie en elle sans qu'elle le comprenne, se trouve la « servante de Dieu », la manifestation de son âme qui est de protéger le monde en tant que mère et de le sauver... Sa mission reste à tout jamais de donner à ce monde une âme. AMEN.

 

Évangile: 
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Date: 
Lundi, 1 décembre, 2014

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