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2010 - C- Dimanche 21e semaine ordinaire - Lc 13, 22-20 : une porte discrète

 Dimanche de la vingt-et-unième semaine du Temps ordinaire (litco21d.10)
Lc 13, 22-20 : une porte discrète

Tout au long de ces dimanches de l’été, nous avons entendu, comme en filigrane,  la question de la vie éternelle, question qui ne fait pas la «une» de nos journaux ni de nos conversations d’ailleurs. Souvenez-vous : elle fut soulevée par le docteur de la loi, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle; par cet homme qui voulait agrandir ses greniers, tu es fou, cette nuit on te redemandera ta vie; par l’appel à nous tenir en état de service jusqu’au retour du maître.

Pour conclure nos rendez-vous estivaux, on nous demande non pas de savoir combien seront sauvés, si nous serons sauvés, mais de contempler le chemin qui nous mène au jour de Dieu etqui ouvre nos vies sur des jours heureux (Ps 33, 3).  Comme à son habitude, vous l’avez observé, Jésus ne répond pas à la question du combien. Il en indique le comment  y parvenir  et que ce comment est accessible à tous. Je viens, affirme Isaïe dans la première lecture, rassembler les hommes de toute nation et de toute langue. 

Ce chemin que nous contemplons et qui ouvre sur ce jour de Dieu,  n’est pas un chemin facile d’accès. Ce chemin a dérangé les premiers chrétiens qui ont entendu Jésus clamer qu’il ne suffit pas d’être sociologiquement chrétien, d’affirmer que j’ai été catholique toute ma vie, que je suis baptisé, pour me voir invité à la table du Royaume,  ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur, qui entreront dans la Royaume. Il ne suffit pas de clamer que nous avons mangé et bu en présence ou encore c’est en ton nom que nous avons œuvré, travaillé, pour être assurés de ce bonheur.

Nous l’avons entendu tout au long de nos dimanches d’été, l’évangile est une «bonne nouvelle» qui exige de nous arracher aux tendances de remplir nos greniers, de nous arrêter devant les blessés de la vie, de ne rien emporter pour la route pour mieux le faire voir en nos personnes, de nous asseoir, comme Marie, aux pieds de Jésus pour l’écouter avec attention, de l’accueillir, comme Marthe, avec une hospitalité débordante. Ceux qui vous promettent un bonheur facile vous trompent, disait Jean-Paul II aux jeunes rassemblés pour les J.M.J. L’évangile vient de nous dire : efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Si la porte –celle que nous a présenté la liturgie de ces dernières semaines– est dite étroite, c’est à cause des décalages entre nos manières toutes terrestres de vivre et celle pleinement humaine que l’Évangile nous présente.

Cette porte étroite, nous la comprenons souvent comme celle qui exige renoncement, dépouillement pour y entrer. Mais cette porte nous apparait étroite parce qu’elle est discrète, de même nature que la discrétion de Dieu. Jamais personne n’a été et ne sera aussi effacé, discret que Dieu. Dieu vient vers nous, mais il semble bien qu’il ne désire pas nous montrer sa beauté, sa divinité pour ne pas influencer notre liberté de le choisir. Pour nous convaincre, il sème en abondance en nous sa Parole, son Évangile, sa Bonne nouvelle. Par respect pour nous, il se refuse à nous imposer sa présence.

Cette porte étroite ne s’impose pas à nos regards parce qu’ils sont obstrués par d’autres voies, portes, largement ouvertes, facilement accessibles et visibles que publicise notre société. Pour y accéder, il faut nous faire violence contre les réalités éphémères toutes axées sur les réalités d’en-bas. Il faut effacer nos «moi» tout-puissants, nous efforcer de suivre celui qui a dit je suis la porte (Jn 10, 1-10) qui passe par moi sera sauvé, pratiquer et vivre ce que nous croyons, entrer dans nos profondeurs pour y découvrir que nous portons en nous le paradis.  

En terminant nos rendez-vous d’été, je fais miens ces mots du mystique Guillaume de saint Thierry, et pour vous je demande à Dieu : Toi qui [nous] dis : Je suis [cette] porte [étroite], je t'en conjure, en ton nom, ouvre-toi devant nous!  Comme l’exprime une prière eucharistique, lorsque prendra fin notre pèlerinage sur la terre,  accueille-nous dans la demeure où nous vivrons près de toi pour toujours. AMEN.

 

 

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Date: 
Mercredi, 1 septembre, 2010

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