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2009-B : Lundi octave pascal -Mtt 28,8-15 déjà en vie !

Année B : lundi de l’octave pascal (litbp00l.09)
Mtt 28,8-15  déjà en vie

Comprenez ce qui se passe aujourd’hui. Comment comprendre que ce grand paradoxe de Pâque : Jésus n’est pas là ou il aurait dû être : dans le tombeau. Ce n’est pas une petite nouvelle qui demain deviendra éphémère. C’est la Nouvelle.  Claudel écrivait dans son soulier de satin : ces paroles revenues de la mort que je comprends à peine.

Jésus est ressuscité. Ce ressuscité n’est  pas une « idée » à clamer. Ce n’est pas une « croyance » ni une affaire de religion.  C’est une alternative radicale à toute forme de destruction de l’humain. Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères que je suis vivant. Voilà l’alternative. Il est ressuscité. C’est beaucoup plus que d’exprimer une espérance de survie personnelle, beaucoup plus que de parler d’un futur ultime. C’est beaucoup plus qu’une affaire de chrétien. C’est une affaire d’humanité.  En Lui, écrit Saint Ambroise de Milan, le monde est ressuscité, en Lui le ciel est ressuscité, en Lui la terre est ressuscitée. Henry Quinson dans son livre moine des cités (p.66) évoque qu’un ouvrier a salué un moine de Tiberine, en Algérie tu es toujours en vie? Et le moine donne cette réponse : Non, je suis déjà en vie!  Voilà la Bonne nouvelle. Nous sommes déjà en vie.

Les Actes des apôtres affirment très clairement que c’est la fin des douleurs, des ténèbres car il n’était possible qu’elles se poursuivent plus longtemps. La liturgie de ce grand dimanche nous redira sous différentes manières que nous sommes déjà créature nouvelle, déjà des ressuscités si nous nous décentrons des réalités d’en bas pour savourer celles d’en haut. Devant nos yeux, une vie nouvelle. Nous sommes des êtres nouveaux, une communauté nouvelle. Nous respirons un nouveau printemps. Nous sommes l’expansion du  « premier-né d’entre les morts ».

Allez annoncer. Nous aussi comme ces femmes de l’Évangile, nous cherchons dit Guerric dans une homélie pascale, Jésus dans les sépulcres en allant prier devant les autels mais nous ne le trouverons pas là parce qu’il est vivant ; parce que ce vivant vient vers nous sur le chemin de notre réalité. Voilà l’inouïe. Notre quotidien est le nouveau lieu  pascal, un lieu où Jésus comme hier, se manifeste.

Impossible de dire Il est ressuscité sans être plein d’humanité,sans nous opposer à ce qui meurtrit l’humain, à tout ce qui fait violence à la nature. Être plein d’humanité dans ce monde dit-on sans humanité, c’est un engagement à affronter toutes les crises avec la certitude qu’elles ouvrent sur un avenir meilleur. Cette fête des fêtes, cette naissance des naissances nous impose le défi de ne plus vivre comme des morts vivants, le défi d’offrir des alternatives aux destructions pour que la lumière brille dans tous les cœurs, au sein de tous les peuples dont la souffrance est le lot quotidien. Impossible de clamer que Jésus est ressuscité, si nos vies ne sont pas plein d’humanité. 

Il est ressuscité. C’est parce que ce plein d’humanité demeure toujours inadéquat devant tant de perturbations sociales, ecclésiales,  que Karl Marx affirmait  que le christianisme a disposé de suffisamment de temps pour établir la preuve de ses principes, pour faire la preuve de sa réussite, pour démontrer qu'il a créé le paradis terrestre ; pour Marx, après tout ce temps, il serait donc désormais nécessaire de s'appuyer sur d'autres principes.

Ce monde neuf à rendre plein d’humanité est confié à nos mains fragiles, à nos consciences vulnérables, à nos gestes maladroits.  C’est en étant assidu à la fraction du pain et au sacrement du lavement des pieds que Jésus a unifié à la veille de sa mort, que nous pourrons apporter au monde le plein d’humanité, la sainte humanité de Jésus qui faisait courir les foules vers lui.

A  votre contemplation : Que ce cri de Tolstoï dans son journal intime soit le nôtre : éveille en moi ta résurrection. S’il est beau de nous savoir disciples du Ressuscité, il l’est davantage de pouvoir nous dire, selon l’expression même de Jésus, nous sommes des fils de la résurrection et plus précisément encore, fils de Dieu en étant fils de la résurrection (Lc20,36). Notre monde a besoin de nous voir en état d’ alléluia parce que nous avons vu le Seigneur. En état d’alléluia des pieds à la tête et précise saint Augustin,  par notre conduite et nos paroles, par nos sentiments et nos discours, par notre langage et notre vie. Aussi bien maintenant  déborder d’alléluia tout au long de cette eucharistie pascale parce que c’est ce que nous vivrons durant toute l’éternité. AMEN

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Date: 
Vendredi, 1 mai, 2009

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