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2009-B- Jn 4, 43-54- Lundi 4e semaine Carême - Je vais aller chez toi

Année B: Lundi 4e semaine CARÊME (litbc04l.09)

Jn 4, 43-54  Je vais aller chez toi 

Avouons-le, nous avons développé avec un art exquis depuis des décennies – et la théologie a martelé cela avec grande efficacité – le sentiment de notre indignité. Ce sentiment persiste. La liturgie nourrit ce sentiment au moment de la communion : Je ne suis pas digne. Pourtant, l’Évangile est traversé par cet empressement de Jésus, Fils de Dieu, à nous donner de la dignité en s’invitant chez nous. Je vais aller chez toi, dit-il au Centurion dans Matthieu (5, 1-13).  Jésus nous trouve digne de lui. Cela devrait nous remonter le moral.

En vous regardant comme « mes saintetés », je m’inscris dans ce mouvement de fond qui traverse l’Évangile. Alors qu’autour de nous, la « tendance mode » est d’orienter nos regards vers la violence, les scènes de désolation, de tuerie, à regarder ce qui est indigne, l’Évangile dirige nos regards vers l’admirable qui est enfoui dans les cœurs. La Parole de Dieu -nous sommes des convoqués à la Parole - projette sur nous un regard contemplatif alors que nous privilégions un regard de minimisation de notre grandeur aux yeux de Dieu. 

Cette page du fonctionnaire royal devrait nous émerveiller, nous sortir de nos enfermements sur notre indignité. Le fonctionnaire royal avait tout pour ne pas être regardé, écouté par Jésus. Il était l’un de ces grands de ce monde qui commandait en maître et qui ne se croyait en rien obligé d’aider, d’aimer ses serviteurs. Comme tous les grands de ce monde, il faut soupçonner qu’il croyait ses serviteurs inférieurs et qu’ils étaient là pour le servir. Comme les grands de ce monde, il partageait avec eux le minimum qui leur était nécessaire pour vivre. Bref, ce fonctionnaire royal n’avait rien soit pour attirer le regard de Jésus.

Et voilà que Jésus lui porte attention parce qu’il a percé la beauté de sa foi, de sa confiance qui dormait au fond de lui-même. Et cette beauté-là plus que son comportement de « Grand » de ce monde, a attiré Jésus.  Dans les profondeurs de vos personnes et j’espère durant cette retraite réussir là où jusqu’à ce jour j’ai plutôt mal réussi – vous convaincre que se cachent des cœurs de sainteté. Cette page ouverture de notre retraite est revalorisation de notre dignité : je vais aller chez toi. 

Dieu est sorti pour nous éviter de nous apitoyer sur le passé (1re lecture).  Il est sortirencontrer Adam non pour le condamner, mais pour lui redonner accès à toute sa dignité par un autre chemin que celui de se prendre pour un autre. C’est ça la faute d’Adam. Adam désirait être semblable à Dieu par orgueil alors que nous le sommes par nature, par grâce.  Dieu est sorti pour inviter Adam à découvrir que le chemin le plus infaillible pour retrouver toute sa dignité n’est pas de s’auto-regarder, mais de Le regarder jusqu’à se confier entre ses mains comme l’a fait ce fonctionnaire royal.

Ce fonctionnaire royal s’ouvrant avec confiance, c’est chacune de nous entrant en retraite. S’en remettre avec confiance entre les mains de Jésus et Marie. Pas si facile que cela à l’heure des grands scandales financiers qui ont conduit des petits épargnants à perdre tous leurs avoirs simplement parce qu’ils ont fait confiance. Pas si facile quand nous aussi nous faisons partie de « grands » de ce monde si nous considérons le pouvoir que nous avons sur les autres. 

Entendons Jésus nous dire, dès les premières heures de notre retraite : Je vais aller chez toi. Dieu ne s’invite pas chez nous en regard de nos laideurs ou indignités, mais simplement parce que c’est sa nature même d’agir ainsi, dit le Starets Silouane. Dieu ne regarde pas comme nous. Si notre cœur semble ne voir que le « pas beau », le moins que beau en nous, le regard de Dieu, lui, perce à chaque instant le mystère de notre beauté originelle.

Le regard de Dieu est de créer un ciel nouveau, une terre nouvelle, une Jérusalem de joie, un peuple d’allégresse (première lecture). Ce Dieu qui a tant aimé le monde comme l’exprimait l’Évangile hier se pourrait-il qu’à nous aussi, il ne puisse nous refuser cette grâce, parce que notre prière est celle du publicain — de fermer toutes les portes sur l’extérieur pour vivre intensément ces heures de retraite en Lui, avec Lui.  AMEN 

 

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Date: 
Mercredi, 1 avril, 2009

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