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2006- C- Lc 3, 1-6 :Dimanche 2e semaine Avent- Une «voie» pleine d'avenir

Année C : Dimanche 2e semaine AVENT (Litca02d.06)
Luc 3, 1-6 : LA JOIE COMME « PETITE VOIX » ET UNE « VOIE » PLEINE D’AVENIR

La naissance de Jésus commence par une annonce de joie. Elle passe, à cause de nos comportements, par l’épreuve du quotidien avec son lot d’angoisse, de tristesse, de déception. Elle se termine, du moins en espérance, dans une perspective de joie éternelle.

Regardons les textes. « Une voix crie : préparez le chemin du Seigneur ». « Dieu a décidé que les hautes montagnes (guerres, violences, racismes) seraient abaissées, aplanies » «  Il a commencé chez vous son travail, il le continuera jusqu’à son retour ». La beauté de ces textes devrait nous tenir éveillé, nous sortir de notre sommeil, nous ouvrir à la joie.

Ce qui est beau : Jean-Baptiste crée les conditions qui permettent de croire en la Joie qui vient nous sauver. Il est précurseur d’une grande joie, d’une grande arrivée. Son programme est très simple : changez de métier, devenez non violent, non guerrier, aplanissez, débarrassez-vous de l’inutile  et vous verrez le salut de Dieu. Ce qui est beau : à l’opposé du fanatique qui détruit l’autre ou de l’extrémiste religieux ou laïc qui est sur le devant de la scène de notre monde, au milieu de cette cacophonie où chacun défend sa vérité et veut enfermer l’autre dans son système de vie, Jean-Baptiste offre une voix toute frêle, une «petite voix» «vulnérable» qui annonce sans l’imposer un vaste projet de salut, d’humanisation des mœurs de son temps. Comme hier, il jette une bouteille sur la mer agitée de notre monde. Quelqu’un finira bien par l’apercevoir, la ramasser. Il suffit qu’une seule personne soit atteinte par la maladie de la joie pour qu’elle en contamine d’autres. « Vaincre les forces du monde par un esprit non de peur mais de joie »

Cette beauté là – un petite voix - est en soi une bonne nouvelle. Dire sans imposer. Dire sans se prendre pour un autre « je ne suis pas le messie » (dimanche prochain). Même entre nous, il y a risque de vouloir nous imposer, d’agir en sauveur de l’autre. 

Ce qui est beau, c’est de voir présentement se lever des Jean-Baptiste, des précurseurs de Bonne Nouvelle, d’une Eglise annonciatrice de beauté plutôt que d’interdits. Ce qui est beau,  des hommes et femmes par leur présence, simple, discrète dans le désert du monde,  au milieu de l’agitation bien à la mode en cette saison, posent par leur manière évangélique de vivre, question en même temps qu’Ils se posent des questions.   La voix qui invite à la joie a aussi besoin des autres pour s’ouvrir à la joie. A l’espérance.

Saintes femmes, je vous donne un commandement nouveau : soyez « des sauveurs de Joie avec mon Maître » (Élisabeth de la Trinité). Ne soyez pas aveuglés par les perturbations sans précédent de notre monde, par les grandes mutations de notre Église, de nos communautés religieuses. Nous sommes souvent des Bartimée qui  malgré son handicap a marché vers Jésus qui passait sur la route pour lui crier : «  Seigneur faites que je vois ». Je vous confie au nom de Dieu le commandement de « sauver la joie de la mort » en portant sur votre entourage un « regard sauveur ». C’est ça naître à la joie. «Ce n’est pas la manière dont nous parlons de Dieu qui impressionne notre monde. C’est la manière dont nous parlons et voyons les choses de ce monde (Madeleine Delbrel)».

Dans l’histoire de notre foi, la joie naît quand tout bascule dans le drame.  « Nous étions comme en rêve », se rappelle le psalmiste. L’explosion de joie dans la liturgie d’aujourd’hui (davantage encore dans celle de dimanche prochain) – celle de Baruc, celle de Paul se réjouissant de voir sa jeune communauté chrétienne « marcher sans trébucher », celle de Jean-Baptiste - sera toujours proportionnelle à l’intensité du drame vécu. «Quitte ta robe de tristesse et de misère », «quitte ton découragement, retrouve un nouvel élan » (Taizé-Montréal arrive 2007). Ce sont les drames humains qui font naître à la joie. De la mort jaillit la vie.

À votre contemplation : Paul V1 dans « nouvelle évangélisation » affirmait que clamer la joie n’est pas un crime contre la liberté d’autrui (EN #80). C’est un droit au même titre que celui de la propagande éhontée de ce temps de consommation. Pour naître à la joie, il faut passer nos vies à faire chanter la belle image de Dieu qui vient naître en nous. Notre monde a besoin de voir que nous sommes des chrétiens, des religieuses joyeuses, que nous sommes des transfigurés par une naissance qui nous habite. La panne de la foi, de la pratique chrétienne, la rareté des vocations n’existent que parce que nous manquons de montrer que nous sommes des croyants joyeux de l’être. Naître à la joie, c’est vivre le ciel sur la terre, c’est devenir comme Marie des mères de Dieu. « Vous êtes des mères de Dieu qui portez Jésus dans vos cœurs, dans votre corps et vous l’enfantez par des saintes œuvres qui doivent lui en exemple pour les autres (Lettre aux fidèles de s. François d’assise) ». Une eucharistie « pour qu’il nous  trouve quand il viendra vigilants dans la prière et remplis d’allégresses » (Préface) Amen».


Accueil : Avec la naissance de Jésus, la joie a été semée dans le monde. Il nous revient maintenant de la moissonner. L’heureuse nouvelle c’est que Dieu est intéressé à notre joie. Pour nous la procurer, il y a mis le prix : il s’est fait humain. Nous voir dans le joie est sa première priorité. Elle le concerne par-dessus tout parce qu’elle est le chemin pour Le faire connaître, un chemin de promotion de son Évangile. 

Que cette eucharistie nous ouvre à la joie d’être imparfait.
 

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Date: 
Vendredi, 1 décembre, 2006

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