Vous êtes ici

Recherche dans les textes de "À lire pour vivre"

2023-A- Lc 1, 5-17 - Saint Jean-Bapstiste-changement désiré

Année A : saint Jean-Baptiste (litao11s.23)-       

Lc 1, 5-17 – précurseur d’un changement recherché.

En ouvrant son évangile par le récit de Zacharie, Luc oriente nos regards sur quelque chose comme un perce-neige annonciateur de quelque chose de beau. Ce beau a aveuglé pour un temps Zacharie. Ce beau, c’est Jean-Baptiste, l’enfant inattendu qui deviendra précurseur d’une attitude vivement attendue aujourd’hui : savoir montrer quelqu’un d’autre que soi. Beaucoup se réjouiront de sa naissance. C’est cela faire toute chose nouvelle.

Nous célébrons un monsieur, je ne suis pas, quelqu’un qui n’avait aucun doute sur son identité. Ce monsieur, je ne suis pas n’était pas anxieux de préserver son baptême, sa « doctrine ». Il n’était qu’ouverture à quelque chose de plus grand que lui. 

Aujourd’hui, tout semble converger à l’encontre de ce que fut Jean-Baptiste. La vie sociale, nos relations entre nous, même notre Église à l’heure du synode, est allergique à cette posture qui a fait de Jean-Baptiste le plus grand des enfants des hommes. Il faut que je décroisse et qu’il grandisse. L’effacement n’a pas bonne presse. Ce n’est pas notre tendance spontanée.

Nous voyons mal comment une personne effacée peut se frayer un chemin dans cette effervescence du paraître. Dans la mentalité d’aujourd’hui, un monsieur, je ne suis pas se fait écraser tant la compétitivité est très forte. Une institution quelle qu’elle soit qui s’autoregarde finira comme la femme transformée en statue de sel.

Pourtant en lisant bien ce que rapportent les évangélistes, ce monsieur, je ne suis pas fascine par son attraction à laisser toute la place à un autre. Sa vie fut une sortie permanente de lui-même. Sa passion fut de montrer quelqu’un d’autre, de faire voir au milieu des gens quelqu’un d’autre. Ce monsieur, je ne suis pas savait être du sel qui donne de la saveur qu’en se dissolvant. Nous célébrons le précurseur de tout évangélisateur. Saint-Paul dira aux Corinthiens qu’il n’est pas venu chez eux avec le prestige, mais faible (1 Cor 2, 1-5).

En invitant ses disciples à s’orienter vers Jésus, ce monsieur, je ne suis pas transmet ce qu’il vit, le Dieu qui l’a fait tressaillir de joie. Jean-Baptiste ne s’est pas contenté d’affirmer reconnaître Jésus. Il l’a crié par son effacement, par toute sa vie (Charles de Foucauld). Son attitude anticipait celle de Jésus pour qui sa priorité était de montrer le Père. Le bien-être des autres passait avant sa personne. Sur ce chemin de montrer l’autre, de lui laisser toute la place, nous sommes d’éternels apprentis.

Ce chemin n’est pas inné en nous. Consentir à n’être rien, à tenir pour rien ce monde, à ce Toi, devient moi et moi je serai toi de Marie de la Trinité, à faire tout ce qu’il vous dira comme Marie l’exprime à Cana, ne s’acquière pas une fois pour toutes non plus. Pourtant, il est l’être même de tout disciple.

Chaque jour l’évangélisateur doit se poser cette question dérangeante : où est l’évangile ? Sur le lutrin ou en moi ? Sommes-nous plus informatifs de la bonne nouvelle parmi tant d’autres plutôt que performatif en nous transformant en bonne nouvelle ? La bonne nouvelle est plus souvent annoncée comme extérieure à nous, presque imperméable en nous. Jean-Baptiste dit à ses disciples ce que Jésus dira plus tard : apprenez de moi (Mt 11, 29) que je suis effacement. Je suis dans le Père (Jn 14,11).

Tellement monsieur, je ne suis pas que Jean–Baptiste a refusé de regarder son œuvre, de sauver son institution naissante. Il a avancé vers plus de vie. Vers plus d’ouverture à quelque chose de plus grand que lui. À un aggiornamento de sa prédication. Il a choisi le chemin qui ouvre sur une bonne nouvelle. Il a dit OUI à celui qui se présentera comme l’aboutissement de la loi.

À votre contemplation. Précurseur, Jean-Baptiste écrit le premier article du mandat de tout envoyé : sortir de soi-même pour coller à celui qui nous a estimés dignes d’annoncer son chemin. Ce monsieur, je ne suis pas est précurseur d’un passage d’un moi fermé à ouvert, d'un cœur centré sur soi à un cœur qui sort de lui-même et rencontre l'autre. On ne peut annoncer Jésus sans rester coller au profil d’un Jean-Baptiste dont l’effacement l’a rendu le plus grand des enfants des hommes. (Préface) AMEN.

 

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Lundi, 19 juin, 2023

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.