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2008- A : Mc 10, 46-52 Jeudi 8e semaine ordinaire - Bartimée, aveugle mais non muet.

Année A : Jeudi 8e semaine ORDINAIRE (litao08j.08)
Mc 10, 46-52   Bartimée, un aveugle mais non muet.

« Nous sommes le peuple qui appartient à Dieu. Nous sommes chargés d’annoncer les merveilles de celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière ». Ce sont les mots de Pierre (1er lect.) clamant à l’aurore des temps nouveaux que Dieu a mis dans nos yeux son propre regard. « Nous sommes chargés d’annoncer son admirable lumière ». C’est ça la Bonne Nouvelle. De part en part, la Bible est traversée « par ce plaisir pour les yeux de voir » (Ecc.11, 7).  « Que la lumière soit (Gn1,3)».  Ce furent les premiers mots de Dieu.  «  De nuit, il n’y en aura plus… Le Seigneur répandra sur eux sa lumière (Ap 22,53) ». Ce sont les derniers mots prononcés au nom de Dieu par l’auteur de l’Apocalypse.

Naître, c’est « voir le jour » dit-on. Mourir, c’est voir « s’éteindre » le jour. Dans ce récit de l’aveugle de Bartimée, Jésus, l’Alpha et oméga, nous confirme qu’il est « la lumière du monde », qu’il est venu ouvrir nos yeux à la lumière. Mais l’agir, le comportement de Bartimée  nous confirme aussi que nous avons en nous cette admirable capacité de sortir de nos nuits. De nos aveuglements.

Bartimée a tellement pressenti que Jésus était « Lumière du monde » (Jn 8,12), « la vraie lumière qui illumine tout humain » que rien, ni la foule, ni le fait qu’il ne voyait rien, ne l’a empêché de marcher vers Lui et de Lui crier «  Seigneur que je voie».  Il pressentait et je paraphrase Thérèse d’Avila que de s’occuper de Jésus, de lui porter attention, c’est s’assurer qu’il s’occupera de nous. Cette foi là de Bartimée, ce pressentir  là que Jésus était la chance de sa vie et qui lui a fait franchir tous les obstacles, a tellement fasciné Jésus, qu’il lui a simplement dit  « ta foi t’a sauvé » et non pas « Moi je t’ai guéri ».

Saintes femmes, comme Bartimée, nous sommes dans tout le sens du terme, des « aveugles-nés ». Mais savoir que nous sommes des « non-voyants », des « malvoyants » nous font désirer, comme l’exprime très bien un père du désert, être « tout œil ». « Le moine- et c’est également vrai de tout chrétien- c’est être comme les chérubins tout œil».  Ce qui est paradoxal, c’est que voir clair, devenir tout œil, c’est de savoir- et cela est une croix quotidienne à porter- que nous ne voyons pas très bien. Que nous ne verrons jamais très bien.

Ce qui nous rassure dans ce récit de Marc, c’est que la foi - et c’est l’expérience que nous révélait avec stupéfaction pour les uns le récit de la vie de Mère Térésa – grandit dans la nuit. Pour répandre la lumière, Mère Térésa comme d’autres ont passé leur vie dans la nuit. « C’est de nuit » écrit Jean de la Croix qui nous avançons dans la foi. En plein jour, l’éblouissement du soleil nous aveugle. La foi de Bartimée lui a soufflé un « surplus d’être ». Un surplus d’œil. Nous sommes faits pour être fils comme le Fils même si nous sommes plus dissemblables que semblables.

Ce que ce récit nous dit – à chacun d’entre nous personnellement – et peut-être plus particulièrement  à « ma sainteté des saintetés » dont aujourd’hui c’est l’anniversaire - c’est qu’être aveugle et le savoir – beaucoup sont des aveugles sans le savoir – n’est pas quelque chose de paralysant. Cela nous met en mouvement, nous fait crier plus fort notre besoin de voir avec « les yeux illuminés du cœur (Eph 1 18) ».  Ce récit nous décrit un véritable chemin de foi. Une foi à dire, à crier même dans la nuit, dans nos nuits. Bartimée était aveugle mais non muet. Ce récit est pour tout responsable de communauté, un chemin incontournable. Il appelle à être « tout œil » même dans la nuit.

À votre contemplation : il faut, et je paraphrase la 1ère lecture de Pierre, nous donner une vision excellente – le texte dit une « conduite excellente » - parce que « si la lumière qui est en toi est ténèbre, combien seront grandes ces ténèbres (Mtt 6, 23) ».  Faisons nôtre ces mots de l’hymne liturgique que nous lisions mardi 3e semaine : « Soleil levant, tu es venu pour que voient ceux qui ne voient pas et tu guéris l’aveugle-né. O viens, Seigneur Jésus, Lumière du monde, que nous chantions pour ton retour ». AMEN

Évangile: 
Année: 
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Date: 
Dimanche, 1 juin, 2008

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