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2007 -C : Mtt 5, 20-26 Vendredi 1re semaine carême -:éveille toi, toi qui dors

Année C : vendredi de la 1re semaine du carême (Litcc01v.07)
Matthieu 5, 20-26 : ÉVEILLE TOI, TOI QUI DORS : la loi nouvelle
  
La Parole de Dieu en ces jours de montée pascale, nous appelle, ici, à travers  des situations  concrètes de notre quotidien, à développer la « loi de la nouveauté », celle de la sainteté. Elle nous présente l’être même de Dieu qui est de vivre en harmonie. Prise au sérieux, cette page ferait de notre terre plus qu’une terre paradisiaque, mais bien le ciel sur la terre.  Elle nous habillerait des « mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus » (Phil 2,5). Elle ouvrirait nos vies sur celle de la libéralité de Jésus. Jésus connaissait à fond un ancien proverbe : « Pour être vraiment méchant, il n’est pas nécessaire d’enfreindre la loi. Il suffit de l’observer à la lettre». Toute sa vie, Jésus a combattu le pur légalisme, cette conformité à la lettre d’une loi, source d’apaisement pour tant de consciences, mais qui cache un comportement « pétri de la terre (1 Cor, 15,47). »

À l’aurore du carême, une loi sublime de Dieu nous pousse à sortir de notre somnambulisme, notre appesantissement à développer des comportements nouveaux. Jésus en nous proposant sa loi, - « une conduite étrange » (1ière) -veut nous sortir de notre « étrange conduite », celle d’être une sorte de gérant malhonnête de l’autre en le reconnaissant comme « l’enfer », la cause de tous nos maux jusqu’à lui dénier le droit d’exister. L’autre disait s. Bernard, « c’est le Ciel ». « Moi je vous dis ».

Ici, après toutes ses années de fréquentation de l’Évangile, le risque d’être frappé d’acédie, ce sentiment de fatigue et d’ennui comme ce moine Évagre, est bien réel. Nos vies contemplatives peuvent aussi se vivre dans un somnambulisme religieux en maintenant une sorte d’acharnement thérapeutique de « lois », de pratique, de structures qui sont mortes depuis longtemps. Nous finissons par manquer d’enthousiasme en faisant l’économie du progrès. Prend alors naissance en nous le fameux «  à quoi bon »? « À quoi ça sert de s’exprimer ? » « Ce sera toujours pareil. » Nous accorder ensemble durant que nous sommes en chemin, en carême, avec notre adversaire, celle qui pense autrement que nous, qui impose sa vision peut-être et qui se faisant, nous fait bondir intérieurement de colère.

«Ô toi qui dors, éveille-toi» clames l’apôtre Paul (Ep 5,15). Une page appel aggiornamento, au renouveau. Nous convertir, c’est payer le prix de grande valeur qui nous transforme. L’urgence est de nous réveiller de nos somnolences. « Moi je vous dis (Mat. 5,38-42)». Il ne s’agit point d’une condamnation du passé, mais d’un approfondissement des exigences de la sainteté. Cette page est à la fois ancienne et nouvelle (1 Jn 2,7-8): ancienne si l’on se réfère à la Loi qu’exprimait Ezéchiel tantôt, nouvelle parce que Jésus, par son humanité, son exemple, nous a montré la possibilité d’éliminer toutes les barrières inhérentes à nos ruptures d’alliance avec notre être profond. Il n’y a pas de gestes plus divins que de voir l’autre avec l’œil de Dieu.

Contemplatives, contemplatifs, cette loi nouvelle ne souffre d’aucun accommodement raisonnable, ni de circonstances atténuantes. Elle conduit au sacrement de l’existence de l’autre.  Nous ne pouvons pas être chrétiens tout seuls. C’est ensemble que nous apprenons à développer les us et coutumes de Dieu qui n’est que don (Maurice Zundel).   Il faut aller de transformation en transformation.

À votre contemplation : Posons ce geste étonnant de cette femme au pied de Jésus et versons sur l’autre qui nous côtoie un « parfum de grande valeur », celui de nos pleurs de l’avoir blessé, pour entendre Jésus nous dire : « c’est une belle œuvre qu’elle fait. » Nous avons tous et toutes une dette envers l’autre, ne serait-ce celle qu’ils et elles ont faits de nous ce que nous sommes. Comme chemin pour nous maintenir éveiller, le moine Évagre dont je parlais tantôt proposait plusieurs avenues dont celui plutôt étrange à notre monde : le don des larmes. « Pleurer non sur moi, mais sur vous-même (Lc23, 18).» Pleurer nos regards qui tuent l’autre, mais qui en fait nous tue plus qu’il tue. Pleurer parce que la « brèche des larmes écrit Nathalie Robert, permet l’imprévu ». Cet imprévu de faire en nous cette règle d’or et en or : « faire aux autres ce que nous aimerions qu’on nous fasse ». C’est parce qu’elle a versé sur le pied de Jésus son parfum de larmes,- comportement nouveau, geste imprévu - que cette femme Marie de Madgala, fut la première à humer le parfum de Christ ressuscité, le parfum de son eucharistie pascale. AMEN

ACCUEIL : « Dieu a écrit sur les tables de la Loi ce que les hommes ne lisaient pas dans leurs coeurs » (S. Augustin).  Laissons Jésus placer sa loi dans nos pensées, de la graver dans nos cœurs jusqu'à pratiquer la perfection de Dieu, alors il sera notre Dieu et nous seront son peuple (He 8, 8-10).
 
 
 

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Date: 
Jeudi, 1 mars, 2007

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