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2020-A- Mc 16, 15-20 - Évangéliste Marc- la vraie vie selon Jésus

Année A : samedi de la 2e semaine de Pâques (litap02s.20)

 Mc 16, 15-20 ; 1 P 5, 5b-14 : la vraie vie selon Jésus

Marc ne donne aucun compte rendu de la résurrection. Son récit est sobre (Mc 16, 1-8) : quelques femmes, un tombeau vide, un homme habillé de blanc, un envoi en Galilée.  Ce récit est tellement sobre que d’autres se sont permis d’ajouter la finale que nous venons d’entendre (Mc 16, 9-20). Marc termine son évangile sur une évidence. Le vivant a transformé la vie ordinaire des disciples. Jésus, le nouveau Jésus, est tellement plein de vie qu’il change radicalement leur regard sur la vie. Et ce regard n’en finit pas d’être le levain dans la pâte humaine.

Marc appelle à porter sur Pâques un autre regard que celui de ne voir qu’un corps sorti du tombeau, qu’un tombeau vide, ou encore celui de la réanimation d’un mort. Il atteste que Jésus est apparu à Pierre d’abord, selon Paul, aux femmes, selon Matthieu, aux disciples d’Emmaüs, selon Luc, et à Marie-Madeleine, selon Jean.

S’il est impossible d’harmoniser les divergences sur les récits des apparitions du Ressuscité, il en ressort une même réalité : la vie des témoins est transformée. Ils se comportent en créatures nouvelles, explosent de vie tellement ils sont des relevés d’entre les morts. Leur rencontre avec le vivant, pour utiliser une expression populaire, fait qu’ils ne portent plus à terre. Leurs yeux se sont ouvert et ils ont senti comme une mise en demeure de diffuser dans le monde entier cette fougue nouvelle qui les habite.

Les sources chrétiennes affirment aujourd’hui que l’authenticité de Pâques ne repose pas sur un tombeau vide ou sur quelqu’un sorti du tombeau. Personne ne fut témoin de cela. Elle repose sur une observation évidence : le vivant rend vivants des morts ambulants[1].  Cette transformation des disciples de peureux à audacieux est devenue la preuve que Jésus est vraiment ressuscité.

Les évangiles ne disent rien sur ce que vécurent les disciples parce que leur rencontre est inexprimable avec des mots humains. Ils attestent une seule chose : à la vue du vivant, ils sont devenus tellement vivants que cela a marqué la première génération des croyants. 

Une question légitime se pose. Que s’est-il passé pour que les disciples en fugue devant la mise à mort de Jésus puissent quelques jours plus tard connaître un tel revirement copernicien ?  La réponse se trouve dans leur rencontre avec ce vivant qui les a rejoints alors qu’ils retournaient à leur profession d’autrefois sans pouvoir oublier leur compagnonnage avec Jésus.

Quand l’auteur de cet ajout écrit à la fin de l'évangile de Marc allez dans le monde entier, ce n’est pas pour faire reconnaître que quelqu’un a vaincu la mort. Là n’est pas l’essentiel de Pâques. Allez faire connaître une nouvelle manière de vivre, la vraie vie que dégage Jésus, celle où les armes et la violence sont périmées, celle où le culte à Dieu et l’humanisation ne font qu’un. Allez dans le monde entier promouvoir qu’on ne peut honorer Dieu si l’on bafoue son voisin. Ne réduisons pas  Pâques à une victoire sur la mort. Allez annoncer une victoire sur une manière d’être et de vivre.   

Voilà la mission qui nous est confiée : diffuser la vie selon Jésus parce qu’elle nous a transformés. La vraie vie est absente, écrivait Rimbaud dans Une saison en enfer. Jésus n’avait qu’une seule ambition : diffuser cette vraie vie qu’il appelle son royaume et qu’il est dans sa personne. La vraie vie, celle de son royaume, est au-dedans de nous. Elle repose sur deux axes qui n’en font qu’un : le véritable culte à rendre à Dieu est de vivre d’une manière nouvelle avec les autres.   

À votre contemplation : la vraie vie selon Jésus (ou vivre en ressuscité) c’est se soumettre à la loi du frère qu’on entend en soi (Joseph Moingt). Allez dans le monde entier tenir compte des autres. Là est la vraie vie selon Jésus. C’est le regard que nous portons sur l’autre qui nous fait fils de la résurrection. Quand nous nous aimons en son nom, nous manifestons notre foi en Jésus vraiment ressuscité. AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2018-b-mc-16-15-20-mercredi-4e-semaine-de-paques-saint-marc

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2017-mc-16-15-20-saint-marc-evangeliste-etre-des-logos-therapeutes

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2015-b-mc-16-15-20-samedi-3e-semaine-pascale-marc-le-reporter-de-jesus

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2006-b-ascension-mc-16-15-20-que-ma-renommee-vous-accompagne


[1] Spong, Shelby John, Pour un christianisme d’avenir, Éd. Karthala, 2019. L’auteur, évêque anglican, se refuse de prendre l’évangile aux mots, au pied de la lettre. Pour lui, cela conduit à un fondamentalisme dangereux pour la foi.

 

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Date: 
Lundi, 20 avril, 2020

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