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2021-B-Mt 17, 14-20 - samedi de la 18e semaine ORDINAIRE- la foi d'a côté

Année B : samedi de la 18e semaine ordinaire (litbo18s.21)    

Mt 17, 14-20 ; Dt 6, 4-13 : la foi de la porte d’à côté.    

En parlant de l’ayatollah irakien, Al-Sistani, le pape disait dans l’avion de retour à Rome, qu’il faut découvrir ces saints de la porte d’à côté, ces hommes de sagesse qui vivent leur foi, quelle qu’elle soit, les valeurs humaines et la grande fraternité, avec cohérence. Je crois que nous devrions découvrir ces personnes, les repérer.

Jésus est de cet avis. Il repère vite en ce père qui n’est pas un assidu de cette foule qui le suit, un homme qui vit avec cohérence sa foi par la porte d’à côté. Il n’est pas un homme « religieux » dans le sens qu’il se tient dans le temple jour et nuit comme Anne. Sa foi est dissidente, d’à côté, par rapport à celle des chefs religieux. Elle n’est pas doctrinale ou d’ordre moral, mais tout simple. Elle le fait tenir debout malgré la situation dramatique de son fils et fonde son refus de désespérer de sa guérison. Se tenir debout quoi qu’il arrive, voilà ce qu’est la foi.

En reprochant à ses disciples de ne pas avoir la foi, Jésus leur fait comprendre qu’ils n’ont pu venir en aide à cet homme parce qu’ils ne voient pas sa foi. Ils le perçoivent menant une vie hors norme, loin du temple. Ils ne le reconnaissent pas comme un « membre » de leur religion. Jésus leur reproche de délimiter leur capacité de venir en aide seulement aux croyants, à ceux qui détiennent un membership officiel d’une institution religieuse. Il met au grand jour que la foi n’est pas une question d’appartenance à un temple.  

Toute vie de foi comme la démarche de ce père de famille le démontre, prend racine dans son souci pour les autres. C’est par l’amour que l’on porte aux autres que l’on montre notre foi. C’est en nous, par le don de notre vie pour les autres, à l’image du Christ, que nous sauverons notre foi (Joseph Moingt). Aimez-vous les uns les autres dit Jésus. La foi n’est jamais quelque chose comme un repliement protectionniste. Elle est toujours une sortie de soi-même vers les autres.

Thérèse d’Avila est aussi de cet avis quand elle dit à ses compagnes que l’union à Dieu tellement désirée se voit dans notre union aux autres. Le Seigneur veut des œuvres (5e demeure). Il veut qu’on prenne soin des autres. De toute évidence, les disciples ne perçoivent pas dans la démarche de ce père les œuvres dont parle Thérèse. Ils ne voient pas ce père de leur côté, mais à côté.    

Ce reproche de Jésus vous n’avez trop peu de foi, combien de temps dois-je encore demeurer parmi vous, dois-je vous supporter, s’adresse à nous. Quand je vois des chrétiens, dit le pape, trop propres qui ont toutes les vérités, l’orthodoxie, la vraie doctrine, et qui sont incapables de se salir les mains pour aider quelqu’un à se relever […] je dis :  vous n’êtes pas chrétiens ; vous êtes des théistes avec de l’eau bénite chrétienne, vous n’êtes pas encore arrivés au christianisme. Il ajoute : quelqu’un qui croit en Dieu, qui a des idées claires sur la rédemption, qui croit à Satan, mais qui s’arrête à la porte des enfers (de l’autre), fais des calculs[1].

La foi passe par la vie et lie ensemble la tête, le cœur et l’action. Elle est toujours portée par une personne, une personne de la porte d’à côté aussi. Elle ne consiste pas à des vérités à croire. Elle demande d’être « personnalisée ». C’est alors qu’elle devient contagieuse.

Et nous, avons-nous le regard de Jésus sur ces saints de la porte d’à côté ? Avons-nous assez d’écoute (1ière lecture) des autres pour déceler leur vie de foi ? La foi ne se vit pas à distance. Regarde mes plaies, dit Jésus à Thomas, touche-les (Cf. Jn 20, 24-29). La foi s’enracine dans la vie de tous les jours. Ne restez-pas là les yeux fixés au ciel, allez dans vos Galilée (Cf. Ac 1, 4).

Cette page n’est pas un récit du passé. Elle devrait nous atteindre au cœur tant il nous est difficile d’avoir des oreilles pour écouter ceux qui vivent de la foi d’à côté. Nous avons à entendre d’eux, athées ou agnostiques, ce qui n’a pas encore été entendu. La foi se voit même si on ne l’entend pas avec des mots[2].

Entendons l’apôtre Pierre nous dire honneur à vous, qui croyez (1P 2, 7). Honneur à vous qui voyez la foi dans la personne d’à côté qui ne se dit pas par des mots, mais qui passe par leur vie. AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2020-mt-17-14-20-samedi-18e-semaine-ordinaire-pas-capable-de-guerir

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/1997-b-samedi18e-semaine-ordinaire-mtt-17-14-20-manque-de-foi-des-disciples

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Lundi, 26 juillet, 2021

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