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2020-A- Lc 17, 11-19 -mercredi 32e semaine ordinaire- dire merci, c'est s'ouvrir aux autres

Année A : mercredi de la 32e semaine ordinaire (litao32me.20)

Lc 17, 11-19 ; 1 Tt 3, 1-7 : merci signifie s’ouvrir aux autres.

Nous sommes tous des lépreux, des faibles, des vulnérables. Nous portons tous un trésor dans des vases d’argile (2 Co 4,7).  Le trésor nous le portons dans nos fragilités. La vie nous la portons dans nos fragilités. Il ne s’agit pas de le savoir, mais de bien vivre avec nos fragilités. 

Le geste étonnant de Jésus n’est pas celui qui nous voyons. Jésus ouvre les lépreux sur autre chose qu’eux-mêmes, sur autre chose qu’une vie recroquevillée sur elle-même, sur autre chose que leur péché, mot  presque imprononçable aujourd'hui. Alors que leur vie est toute centrée sur l’exclusion,  Jésus leur montre qu’ils sont des humains capables malgré leur maladie d’entrer en relation avec les autres.

Un étranger,  vivant en marge parce qu’étranger, reconnaît sa joie de ne plus être un exclu, sa joie de se voir réintroduit dans la société.  Dire merci, c’est reconnaître qu’on a besoin des autres. Jésus a réanimé en lui une vie desséchée (Ez 37, 14). Il est alors entré en relation avec les autres. Il s’est ouvert aux autres et les autres à lui.

Les neuf autres ont fait l’erreur de se maintenir dans une non-relation, fermés à eux-mêmes d’abord et ensuite aux autres. Ils se sont eux-mêmes exclus alors que le geste de Jésus les réintroduisait dans la société. Ils oubliaient qu’il y a pire que la lèpre, l’exclusion. Il y a l’ulcère de l’ingratitude d’autant plus dangereux qu’il est caché. 

Jésus, écrit Paul à Timothée, est un être humain qui a beaucoup rendu grâce à son Père, pour la vie qu’il voit naître autour de lui. Il se refuse à se réjouir seulement de ce qui lui arrive. Père, je te rends grâce (cf. Jn 11,41).

À une autre époque, au XIIe siècle, Bernard de Clairvaux écrivait que nous voyons bien encore de nos jours un certain nombre de personnes qui demandent à Dieu avec instance ce qui leur manque, mais on n'en voit qu'un petit nombre qui semble reconnaissant des bienfaits qu'ils ont reçus.

Qu’il est humain ce lépreux qui revient vers Jésus lui dire sa reconnaissance !

Humain parce qu’il reconnaît qu’il n’est pas seul au monde, qu’il ne vit pas sur une île déserte.

Humain parce qu’il se place en mode relation entre le trésor qu’il est et l’argile (la lèpre) qui a handicapé sa vie.

Humain parce qu’il refuse de badigeonner sa vie pour la rendre plus belle, moins honteuse. Il n’a pas honte de son argile (lèpre), de ne pas être un vase d’argent ou d’or, seulement un vase d’argile.

Il revient vers Jésus lui dire sa joie de retrouver la santé. De se retrouver à nouveau capable de vivre en société et non plus confiné sur lui-même.

Humain, il montre qu’il a un cœur qui sait dire merci, un cœur humble, un cœur noble, un cœur heureux. 

En revenant vers Jésus, le lépreux change son regard. Il cesse de se regarder. De ne voir que lui seul. Il voit l’autre. Cela change tout. Alors qu’il ne voyait que sa situation, qu’il vivait refermé, maintenant il s’ouvre à autre chose que son malheur. C’est peut-être le plus beau cadeau que Jésus lui a fait : s’ouvrir à autre chose que son malheur. Dire merci, c’est cesser pour un instant de tout centrer sur soi et reconnaître que l’autre existe.

 Voir autre chose que soi-même. Ce n’est pas facile quand tout s’apprécie à partir de soi. Ne voir que soi, c’est être jaloux de ce qui arrive aux autres plutôt que de s’en réjouir. Dans sa lettre pour la journée mondiale des pauvres (2020), le pape observe que les mauvaises nouvelles abondent dans les journaux, sur les sites internet, sur les médias sociaux au point de laisser croire que la désolation règne partout.  Pourtant il n’en est pas ainsi […] La vie est tissée de belles choses.

Nous arrive-t-il de nous émerveiller de ce que la vie apporte aux autres ? J’entends souvent ce commentaire : c’est juste à moi que ça arrive. Nous manquons aujourd’hui d’un regard de gratitude pour les bonnes nouvelles qui arrivent aux autres. En ajoutant qu’il n’en soit pas ainsi, le pape indique que le chemin de la reconnaissance laisse transparaître l’esprit du christianisme, celui de rendre grâce. Ne soyons pas de ces croyants qui vivent sans reconnaissance, sans rendre grâce et gloire à Dieu pour sa bonne nouvelle. AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2017-lc-17-11-19-mercredi-32e-semaine-ordinaire-revenir-au-seigneur

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2012-b-lc-1711-19-lundi-27e-semaine-ordinaire-le-lepreux-gueri-action-de-grace

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2010-c-lc-17-11-19-lundi-28e-semaine-ordinaire-action-de-grace-le-lepreux

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Date: 
Dimanche, 1 novembre, 2020

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