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2020-A-Lc 11, 42-46 - mercredi 28e semaine ordinaire- faire de la place à Dieu

Année A : mercredi de la 28e semaine ordinaire (litao28me.20)   

Lc 11, 42-46 ;  Ga 5, 18-25 : faire de la place à Dieu.   

Tous les jours, il nous faut constater que chacun s’efforce de s’élever au-dessus de sa propre condition, il recherche une position honorifique, la puissance, la richesse, la domination, une vie tumultueuse et tout ce qui est grand et superbe […] Personne ne veut baisser les yeux là où il n’est que pauvreté, déshonneur, besoin, angoisse et tristesses; tout le monde, au contraire, détourne le regard d’une semblable condition. Chacun fuit les personnes éprouvées. Cette déclaration du XVIe siècle et signée Martin Luther[1] dénonce un comportement millénaire.

Dans son homélie du dimanche des Rameaux, le pape François appelait à regarder les vrais héros, qui apparaissent ces jours-ci : ce ne sont pas ceux qui ont renommée, argent et succès, mais ceux qui se donnent eux-mêmes pour servir les autres. Dans son exhortation sur l’appel à la sainteté (no 91), il observe que les ambitions du pouvoir et les intérêts mondains jouent contre nous. Voilà bien le défi d'aujourd’hui : faire de la place à Dieu ou prendre toute la place.

Jésus dénonce avec des mots très forts la soif de se faire voir, l’idolâtrie du succès et de la puissance. Il refuse une vie de foi superficielle. En mode observation d’une religiosité simplement rituelle. La vaine gloire, observe Jean Chrysostome, se rencontre chez les serviteurs du Christ, les autres vices se rencontrent chez les serviteurs du démon. La recherche du prestige élimine tout besoin de Dieu, même chez les maîtres de la loi. Jésus s’oppose à une spiritualité de cosmétique, une pratique religieuse pour paraître bons et beaux. Matthieu utilise l’expression de sépulcres blanchis. Paul, dans la lecture, mentionne  que la loi ne peut sauver à elle seule.

Ce souci n’est pas d’aujourd’hui. Le prophète Osée rapporte que plus les fruits se multipliaient, plus Israël multipliait les autels. Plus la terre devenait belle, plus il embellissait les stèles des faux dieux […] Il est temps de chercher le Seigneur (Os 10,1-3). Plus la vigne est abondante de bons fruits, plus le cœur s’endurcit. Plus le Christ est oublié au profit de la liste des choses à faire durant la journée pour rentabiliser la récolte. 

Le plus gros défi des chefs religieux de tous les temps est de refuser la double tentation des honneurs, de la première place dans la maison de Dieu et celle de briser par leur regard et leur jugement les personnes n’observant pas les 636 préceptes de la loi ou les commandements de l’Église. Trop d’abondance, trop de gloriole peut nous conduire à oublier Dieu, écrivait saint Augustin. La démangeaison de posséder et de manifester son pouvoir sur les autres est une tentation qui fait mal à l’Église de Jésus.

Tous les soirs à Vêpres, nous reprenons le cantique de Marie qui nous scrute dans nos profondeurs et démasque notre incohérence. Nous chantons qu’il a renversé les puissants de leur trône et pourtant nous ne cessons pas d’être attirés par le pouvoir, par la première place, de désirer une promotion, un avancement de notre carrière.   Nous proclamons que Dieu a renvoyé les riches les mains vides et nous désirons posséder toujours un peu plus qu’hier. Nous voyons  que Dieu  regarde les humbles et nous oublions de demander à Dieu de nous délivrer de cette idolâtrie qui consiste à être recherchés, reconnus, honorés, appréciés, valorisés.

Paul appelait dans la lecture les chrétiens à ne pas vivre de l’esprit d’en bas qui génère rivalité, jalousie, division, envie, mais à marcher sous la conduite de l’Esprit d’en haut : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi.

Subtilement, sous ces vives réactions de Jésus, apparaît son souci d’égalité et de fraternité entre nous.  Devant la dignité humaine piétinée, souvent on reste les bras croisés ou on ouvre les bras, impuissants face à la force obscure du mal. Le chrétien ne peut rester les bras croisés, indifférent, ou les bras ouverts, fatalistes, non. Le croyant tend la main, comme fait Jésus avec lui[2].

Deux questions en terminant : quel esprit nous habite ?  Maître en parlant ainsi, est-ce nous que tu insultes? Laissons-nous inquiéter par ces questions et nous éviterons de faire mal à l’institution Église. AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-lc-11-42-46-mercredi-28e-semaine-ordinaire-contempler-sans-apparat

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2018-b-lc-11-42-46-mercredi-28e-semaine-ordinaire-transparence-evangelique

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2011-lc-11-42-46-mercredi-28e-semaine-ordinaire-une-vie-qui-proclame-dieu

 

 

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Date: 
Samedi, 10 octobre, 2020

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