2025-C- Lc 21, 5-19 -dimanche de la 33e semaine ORDINAIRE- nous manquons d'émerveillés
2025-C- dimanche de la 33e semaine ODINAIRE (litco33d.25)
Lc 21, 5-19 nous manquons d’émerveillés.
Si notre regard se fixe sur les événements rapportés par les mass-médias, l’angoisse prend le dessus. Nous voyons les horreurs de la guerre, la famine, des morts innocents. Drones et explosions, raz-de-marée et épi-démies. Nous sommes tous confrontés une ou plusieurs fois dans nos vies, en petit ou en grand, au drame, au deuil, à l’effondrement. Nous oublions que la naissance de Jésus s’est produite au moment où il faisait très noir. On attendait un libérateur.
Dans la lecture, s’adressant à un peuple qui traverse des bouleversements face aux problèmes cultuels et rituels, le prophète Malachie leur dit : le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement. Paul invite à travailler le regard. Et l’évangile vient de crier : N’attristez pas votre vie. Restez éveillés. Prenez garde. Ne perdons pas la capacité de nous étonner. De nous émerveiller. Ne nous faisons pas voler notre espérance. Croire, c’est garder le cap de l’émerveillement. Dans ce monde, ce ne sont pas les occasions de s’émerveiller qui manquent, mais des émerveillés (Eric-Emmauel Schmitt).
Restez éveillés. Récemment, devant la vente de son église après 93 ans d’existence, une paroissienne écrivait que cette église a connu beaucoup de bouleversement. Elle fut détruite par le feu, reconstruite et maintenant vendue, mais, ajoute-t-elle, ma foi demeure. Le Dieu de sa foi est son espérance (Ps 71,5). Sans Dieu, écrit d’expérience Augustin, tout ce que tu auras ne servira qu'à te rendre encore plus vide.
Pour comprendre l’évangile, il faut élever nos regards pour les fixer solidement sur la personne de Jésus qui a traversé sa vie au milieu d’une interminable tempête. Il nous montre un Dieu pauvre de tout. Pauvre d’une demeure où habiter ; pauvre d’une armée pour le défendre ; pauvre de tout titre de noblesse. Il n’était que le fils de Joseph, qu’un mamzer (Marguerat Daniel), qu’un sans papier, victime d’hommes et de femmes en re-cherche de toute-puissance, de prestige, de gloire.
Nos regards ne voient que des signes de désolations. Ceux qui s’attristent ne voient que des problèmes, ne voient que le côté sombre de la vie, parlent mal des autres, répandent de commérages ici et là (Pape François).
Les croyants aujourd’hui sont ceux qui le cherchent au milieu des tempêtes, qui voient dans les signes d’effondrement jaillir des perce-neige de nos printemps. Il y a peu de chance que nous trouvions Dieu, si nous perdons la capacité de voir du beau jaillir de nos ténèbres. Évitons de regarder sans voir. Nous ne rencontre-rons pas Dieu si nous oublions que la beauté se trouve en surpassant le visible. Dieu se trouve, se rencontre, se voit dans le moins beau. Dans le plus bas. C’est le message du pape Léon pour cette 9e journée mondiale des pauvres.
Je vous offre des petits signes de beauté. J’ai perdu cette semaine mon billet de stationnement. Soudain je vois quelqu’un venir vers moi, il me remettait le billet qu’il avait vu tomber de mes mains. Dans la salle d’attente, j’ai salué une dame assise à mes côtés. Elle me remit une pastille parce qu’elle avait perçu que j’avais la bouche sèche. Dans l’ascenseur, j’observe une dame avec un petit sac qu’elle allait déposée dans un bac brun pour aider à sauver la maison commune.
Retenons ceci. Il y a un autre monde que celui de nos laideurs. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie (Lc 21, 19). Ce chemin de tenir nos yeux ouverts n’est pas facile. Pour nous faire d’une terre nouvelle et des cieux nouveau, Jésus et c’est le signe du jour de Dieu, s’est assis à toutes les tables pour ouvrir les cœurs à une nouvelle manière de vivre, celle d’être tous frères.
Je répétais souvent aux gens qui me consultait : quand ça va mal, ça va bien. Je les invitais à vivre leur détresse comme un chemin vers un meilleur pour eux.
Je vous propose en terminant ce qu’écrivait Albert Camus : au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible.
