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2025-C- Lc 18, 9- 14-dimanche de la 30e semaine ORDINAIRE: comme

2025-C- Dimanche de la 30e semaine ORDINAIRE (litco30d.25)
Lc 18, 9- 14 : je ne suis pas comme.  

Faisons attention. Ne louangeons pas trop vite l’attitude du publicain. Les deux s’auto-regardent, s’auto-admirent.  L’un admire sa perfection. Je ne suis pas comme les autres. Moi, moi, moi. Il se canonise. L’autre louange son humilité. Il s’auto-déprécie. Lui aussi déclare Je ne suis pas comme.

Nous sommes en présence de deux spiritualités qui nous collent à la peau, celle de la perfection Je te remercie. Seigneur, je ne suis pas comme les autres hommes et celle de l’imperfection qui ouvre la prière de l’Église chaque matin : seigneur, viens vite à mon secours (Ps 69,2). Ai pitié de moi. Nous prenons ces deux chemins.

Nos deux priants, par différent chemin, semblent ne rien préférer d'autre qu'eux-mêmes plutôt que de ne rien préférer à l’amour de Dieu (saint Benoit, prologue). Ils ressemblent à cette femme courbée (Lc 13, 11) penchée sur elle-même. Ils ne respirent pas, pour citer la petite Thérèse, l'odeur des parfums du Bien-aimé. Bref, les deux sont tournés vers eux-mêmes.

Prier n’est pas désirer être vertueux, de se sentir en règle devant la Loi, ni même d’avoir bonne conscience. C’est l’hypocrisie de l’apparence. Prier n’est pas non plus se sentir coupables ou indignes. Nos deux priants développent la spiritualité du miroir (pape François). Ils s’auto-regardent.

Cette parabole est l’une des plus puissantes déclarations de Jésus sur la prière : c’est cesser de faire du bruit avec soi-même, du bruit de nos perfections comme de nos imperfections. Nous détacher de tout, même de nos préoccupations (Thérèse d’Ávila). Prier, c’est regarder quelqu’un d’autre que soi. Pas facile.

Dieu, dit l’auteur anonyme du X1Ve siècle du nuage de l’inconnaissance, ne peut jamais être atteint par le biais de la pensée. Il faut délaisser les mots qui étouffent le visage de Dieu pour laisser jaillir sa vie. On appelle cela la dépossession, la prière nue. C’est ne rien penser, dit Franscico de Osuna qui a inspiré Thérèse d’Avila.

Nos deux priants sont des bavards devant Dieu. Leur « je » quoique différent prend toute la place. L’un se glorifie d’être parfait selon la loi. Je ne suis pas comme … L’autre, un publicain de mauvaise réputation par les tâches qu’il occupe dans la société- songeons à Lévi, à Zachée – se reproche de ne pas être respectueux de la loi.

Lisons bien cette parabole. Jésus ne dit pas que les actes du pharisien sont mauvais ou n’ont pas de valeur. Il ne dit pas que les péchés du publicain ne sont pas de vrais péchés. Il ne dit pas qu’il faut compter sur nos mé-rites ou nous appuyer sur notre indignité. Il s’intéresse à ce que la Bible appelle le cœur de l’homme et son rapport à Dieu. Il nous veut seulement capables de vivre une rencontre personnelle avec Lui.

J’invite chaque chrétien [...] à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui (pape François EG, # 3).

Retenons de cette parabole de nos deux « priants » un appel à cesser de faire du bruit avec soi-même. Ce combat est celui de toute une vie. Dieu n’est pas impressionné par les formules que nous récitons. Prier, c’est la respiration qui nous tient en vie (Maurice Zundel). Jésus nous a dans sa prière enseignée à nous tourner vers lui. 

À chacun de s’efforcer à connaître le Seigneur. À chacun de s’exclamer, dans les mots du poète Giuseppe Un-garetti, contemplant un matin le lever du soleil au bord de la mer, je m’illumine d’immensité. Se laisser immer-ger dans l’abime infini de Dieu (Angèle de Foligno) sera toujours quelque chose de très personnel et qui ne sera jamais comme un autre. Qui ne comprend pas cela est sourd, qui ne voit pas cela est aveugle (Bonaven-ture). 

Je tire une conclusion de cette parabole entre deux priants : apprenons à nous taire. Entrons dans le sacre-ment du silence (Wilfred Monod). Question : avons-nous vraiment commencé à cesser de faire du bruit avec soi-même dans nos moments de prière ?

 

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Samedi, 25 octobre, 2025

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