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2022-C-Jn 21, 20-25 samedi de la 7e semaine de Pâques- osons rêver l'avenir

Année C : samedi de la 7e semaine de PÂQUES (Litcp07s.22)

Jn 21, 20-25; Ac 28, 16-20.30-31 :  osons rêver l’avenir.
 
 Pour terminer ce temps pascal, la liturgie, sous l’image de Jean qui ne meurt pas, élève nos regards sur ce que la foi pascale apporte de spécifique : une vie qui ne meurt pas. La foi pascale ouvre sur un impossible croyable. Un impossible que les chrétiens annoncent comme croyable : une vie en abondance sans jamais préciser davantage.  
 

Depuis cinquante jours, la liturgie nous fait contempler l’impossible que l’Apocalypse nous présente sous l’image d’un ciel nouveau, d’une terre nouvelle […] demeure de Dieu avec les hommes (Cf. Ap 21-1-4). Au matin de Pâques retentissaient ces mots : non, je ne mourrai pas, je vivrai, pour annoncer les actions du Seigneur (Ps 117). Cette image de l’apocalypse est l’horizon des horizons de toute vie, de notre espérance. Elle parle de l’avenir, d’un ciel à bâtir qui n’est pas un lieu lointain, une chose, un domaine. C’est quelque chose qui ne meurt pas en nous, c’est voir se réaliser un avenir de communion entre nous, avec Dieu. On se prendrait à en rêver par les temps qui courent.

Se terminait à Pâques ce sondage mondiale du pape François marcher ensemble, celle d’une Église peuple de Dieu et non cléricale, d’une Église qui sait écouter comme Jésus purs/impurs, Romains, Samaritains, la Cananéenne. L’institution Église va-t-elle longtemps maintenir ce marcher ensemble pour que cela ne meurt pas ? Dans l’évangile, la vie qui ne meurt pas, celle d’une terre nouvelle et d’un ciel nouveau, celle d’un ciel sur la terre, énonce en grand format, à l’échelle du cosmos et de l’histoire, la portée de l’annonce pascale : marcher ensemble.

Il s’agit d’un appel à l’égalité en acte, à la fraternité en acte, à semer une saveur évangélique dans tous les cœurs, à écouter le souffle de l’Esprit qui traverse la société laïque, à cesser d’ériger des murs pour bâtir des ponts. Ce marcher ensemble est une nouveauté incroyable, donc possible. Tout l’évangile consiste à dire des choses impossibles qu’il ne faut pas taire justement parce que c’est impossible à vivre.

Ce qui ne meurt pas, c’est cette foi qui nous rend capables de bâtir l’impossible terre nouvelle et ce ciel nouveau.   Une phrase attribuée à l’écrivain et humoriste américain Marc Twain traduit bien cela : ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.

La vie qui ne meurt pas est une promesse de plénitude de vie sans savoir la forme ou les formes qu’elle prendra. C’est un désir d’une vie différente dans une maison commune encore à bâtir, une maison où règne la paix entre nous dans le respect de nos différences et diversités de culture. Espérant contre toute espérance (cf. Rm 4,18). Ce qui est impossible à vue humaine s’appelle chez Jean la vie en surabondance.

Ce temps pascal qui s’achève ne nous a pas donné à vivre une utopie lointaine pour d’hypothétiques lendemains. Il nous a ouvert l’accès à une part du ciel aujourd’hui. Chaque fois que nous cultivons la tendresse et non l’indifférence, le don et non l’accaparement des biens, la vérité et non les fake news, l’amour et non la haine, que nous vivons d’un seul et même cœur (cf. Ac 4,32), nous confirmons l’impossible miracle de cette vie en surabondance.   

L’appel de Jésus à Pierre qui s’étonnait d’entendre que son ami Jean ne mourrait pas, nous pousse à regarder en profondeur la vie, l’a(A)utre. Nous en faisant l’expérience tous les jours. Si nous commençons par regarder un proche simplement tel qu’il est, la liste de ses côtés déplaisant est longue. Si nous commençons par croire en lui, nous sommes éblouis par sa beauté intérieure. À qui vous remettrez ces erreurs, ils seront remis (cf. Jn 20, 23).

En conclusion de son évangile, l’auteur veut que nous transformions nos regards. Jésus invite à croire avant de voir plutôt qu’à voir avant de croire. Le danger est bien réel de ne s’arrêter qu’au visible. Aux apparences. Chaque être humain, celui qui est près de moi, qui vit dans ma sphère d’intimité, fut-il le plus indigne, est plus que lui-même, il est plus beau que les apparences, il peut « sortir » de son mal-être. Rien n’est perdu quand tout paraît perdu. Quand nous voyons avant de croire, tout semble défaillant. Quand nous croyons avant de voir, tout apparaît débordant de vie.    

Les Actes se terminent en précisant une tâche incontournable. Va trouver ce peuple et dis-lui : vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. Le cœur de ce peuple s’est épaissi pour ne pas voir de leurs yeux, pour ne pas entendre de leurs oreilles, pour ne pas comprendre avec leur cœur, pour ne pas se tourner vers Dieu. Proclamons avec assurance, ce regard évangélique sur la vie. AMEN.

  

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Date: 
Dimanche, 29 mai, 2022

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