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2022-C-Jn 15, 18-21-samedi de la 5e semaine de Pâques- sortir Caïn de nos vies

Année C : samedi de la 5e semaine de PÂQUES (Litcp05s.22)  

Jn 15, 18-21 - Ac 16, 1-10 : Sortir Caïn de nous.  

Notre monde est marqué par une culture de violence, de peur et des murs (FT # 27), du tous contre tous (FT # 36). En nous, il n’y a pas encore l’esprit de Jésus, il y a encore l’esprit de Caïn, qui regarde Abel non pas comme un frère, mais comme un rival, et pense à la façon de l’éliminer[1]. Le monde a choisi - c'est difficile à dire - mais il a choisi le schéma de Caïn […] de s’entre-tuer par désir de pouvoir, de sécurité[2]. Le monde entier est en état d’ébullition. Le schéma de la haine de l’autre s’érige en maître. L’écrivain Blaise Pascal a dit que Jésus-Christ est à l'agonie jusqu'à la fin du monde. Il est « aux enfers » jusqu'à la fin du monde.

Le vocabulaire d’exclusion et de haine se retrouve sur toutes les tribunes. Des partis politiques mettent au centre de leur projet la détestation de l’autre jusqu’à son rejet, osant même assimiler les migrants illégaux à une métastase dans la société (Le Pen). Les théories suprémacistes fondées sur l’idéologie de la supériorité d’une couleur, d’une race sur une autre, engendrent la haine et poussent à haïr les autres comme on s’aime soi-même, pour citer l’historien français Nicolas Lebourg.

Alors que nous subissons les conséquences des guerres, de la haine, de la recherche du pouvoir, d’un monde polarisé, des voix s’élèvent, des petites voix font entendre une parole d’espérance, une parole qui appelle à défaire les clivages établis, une parole qui s’inspirant de la foi, retentit même dans les cœurs des incroyants, une parole de renversement, de transfiguration : pour vous, il ne doit pas en être ainsi (Mc 10, 43).

C’est une parole de retournement de nos vies qui signifie que nous sommes tous frères. Jésus a lutté toute sa vie pour rendre témoignage à cette vérité (cf. Jn 18,37) que personne n’est plus grand qu’une autre, plus important qu’une autre. Cette vérité nous pouvons la saisir, la pénétrer, l’entendre seulement si nous ne cherchons pas notre intérêt (cf. 1 Co 13, 5) ; seulement si nous cessons de discourir sur qu’est-ce que la vérité pour entrer dedans.

Cette vérité - personne n’est plus grand qu’une autre, n’a plus de valeur qu’une autre - est l’expression la plus noble du commandement nouveau (cf. Jn 13, 34-35) qui appelle à vivre en mode synodal, en mode communion, en mode fraternité où sera reconnue la dignité de tous les êtres humains (FT # 22). Jésus prévient ses disciples que le monde aura de la haine contre vous (v.19). 

À l’opposé de cette vérité que nous sommes tous frères se trouvent la soif de dominer, celle d’imposer sa propre volonté, sa manière de voir ou de faire. Ces gens sont des loups au milieu des agneaux, souvent des tyrans, des dictateurs. Ils ne font pas de bien aux autres. Ils les font souffrir pour satisfaire leur propre intérêt. Jésus n’a pas cherché sa propre satisfaction. Il fut un agneau au milieu des loups (cf. Lc 10,3; Mt 10, 6).

Il n’y a pas deux mondes, celui de la haine et celui de la fraternité. Celui d’en haut et celui d’en bas. Chacun, chrétien ou pas, vit dans ce monde d’en bas sans être de ce monde (cf. Jn 17,16). Nous devons sortir la bonne nouvelle, jamais plus la haine, l’insérer pour qu’elle soit reconnue dans la trame du monde. Les croyants doivent la sortir des sacristies. Sortir eux-mêmes des sacristies ; sortir d’une lecture fondamentaliste de l’écriture.    

Nous sommes encore trop dans nos bébelles….de notre nombril ecclésial[3], disait l’évêque Alain Faubert prenant la parole dans un déjeuner virtuel de la prière.  Jésus ne fait qu’exprimer un rêve que tous les humains portent au plus profond d’eux. Nous donnons des mains à ce rêve quand nous descendons dans les enfers de nos divisions, plongeons de leur profondeur abyssale. Nos petits gestes ensemencent notre maison commune du commandement nouveau.

 À votre contemplation, ces mots que le pape adressait en finale de sa bénédiction urbi et orbi : laissons-nous vaincre par la paix du Christ ! La paix est possible, la paix est un devoir, la paix est la responsabilité première de tous ! AMEN.

 

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Date: 
Lundi, 16 mai, 2022

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