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2022-C-Jn 6, 35-40 -mercredi 3e semaine de PÂQUES- débalconner nos vies

Année C : mercredi de la 3e semaine de PÂQUES (litcp03me.22)  

Jn 6, 35-40 ; Ac 8, 1b- 8 : débalconner nos vies.   

Ce matin, ne nous arrêtons pas sur la mort violente d’Étienne. Arrêtons notre regard sur Celui qu’il contemplait. Étienne fut transfiguré par les œuvres qu’il contemplait en Jésus. Il en fut dynamisé, mieux il s’est laissé dynamiter par les œuvres de Jésus et il devint à sa suite présence réelle de Celui qu’il contemplait. Il a tellement contemplé Jésus qu’il s’est fait nourriture auprès des pauvres. Que peut-on trouver de plus beau qu’être pain de vie ? Sa contemplation lui interdisait de fuir devant les persécutions qui surgissaient à l’encontre de ceux qui s’occupaient des autres. Dans les mots d’aujourd’hui, c’est la culture de la rencontre qui animait sa vie.

En regardant Jésus, Étienne a appris que la gloire n’est pas faite de richesses et de pouvoir, mais du don de soi. Il a appris à s’éloigner de toute délectation envers lui-même. Il dépensait, pour citer Maître Eckhart, dans ses œuvres ce qu’il avait accumulé dans sa connaissance et dans sa contemplation. La qualité d’une vie chrétienne ne tient pas d’abord à la grandeur des actes que nous posons, des œuvres de charité que nous accomplissons, elle repose sur notre communion avec le Christ. La véritable efficacité de notre action dépend de l'intensité de notre union à Dieu. Voilà ce qu’enseigne ce premier des diacres de l’Église.

Ce jeune serviteur de l’Évangile (pape François) ne détenait aucun titre de maître. Pourtant, que ce soit dans la vie comme dans la mort, il fut pain de vie. Il a tellement calqué sa vie sur celle de Jésus qu’il dérangeait et provoquait un mouvement d’opposition. Sa générosité, son ouverture aux plus pauvres des pauvres le rendait menaçant. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé (Cf. Mt 10, 22).

Étienne nous offre sa « petite voie » d’une très grande actualité. Il ne songeait pas aux fruits qu’il en récolterait. Il était seulement attentif à nourrir, à être pain de vie. Quand tu agis, sois seulement attentif à l’acte que tu accomplis. Ne pense pas aux fruits qu’il portera, écrit un grand priant. L’art des arts est d’agir en conformité avec ce que nous contemplons en Jésus.

Songeons à ce gendarme Arnaud Beltrame qui s’est volontairement substitué à un otage au cours d’une attaque terroriste et dont le geste continue encore à bouleverser toute la France. Son geste fut révélateur de la  profondeur de sa foi.     

C’est en restant connecté à Jésus, en vivant d’une grande proximité avec Lui, qu’Étienne se faisait nourriture jusqu’à provoquer les mégalomanes du pouvoir. Son service des pauvres n’était que la continuation de sa contemplation. Sa vie fut révélatrice de son être profond. Il aurait signé ce qu’écrivait un grand spirituel : la vie active est quelque chose de meilleur que la vie contemplative(maître Eckhart).

Annoncer l’Évangile (Mc 16,15) sera toujours le fruit d’un regard attentif sur Jésus, pain de vie. Cela exigera une forme d’oubli de soi, de service des autres, de refus de vivre sa vie assis sur balcon à regarder de haut sans se mouiller, sans toucher les blessés. Pour promouvoir la bonne nouvelle, Jésus n’a pas hésité à toucher les blessés. À nourrir de sa présence. Toucher humanise.

Souvent nous privilégions de « faire l’aumône » plutôt que de se mouiller pour une cause. C’est dans une vie dédiée aux autres que se montre la beauté de la contemplation de Dieu. Celui qui contemple Dieu et n’agit pas n’a rien contemplé. Il n’y a pas d’opposition entre contempler et agir. Quand notre vie tourne autour de la promotion de son petit moi, elle ne contribue pas à faire connaître Jésus. Elle devient une aventure stérile. 

À votre contemplation. Goûter ce pain est un temps « sommet » dans nos vies. C’est aussi un temps « source » pour qui refuse de  « balconner » sa vie. Chaque fois que nous touchons les blessures avec compassion, chaque fois que nous visitons une personne seule, que nous descendons de nos balcons, nous redonnons de la dignité aux blessés, nous les ressuscitons à la joie.  AMEN.

 

Évangile: 
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Date: 
Samedi, 30 avril, 2022

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