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2022-C-Mc 7, 14-23- mercredi de la 5e semaine ORDINAIRE- être correct ou authentique ?

Année C : mercredi de la 5e semaine ordinaire (litco05me.22)  

Mc 7, 14-23 ; 1 R 10, 1-10 : être « correct » ou être authentique ?

Il est facile de se rendre compte que nos vies sont bidimensionnelles. Nous avons une vie intérieure et extérieure. Quand nous offrons des fleurs, ce geste extérieur traduit ce qui est caché en nous. Quand nous saluons quelqu’un, ce geste manifeste notre proximité. Il y a un rapport singulier entre le visible et l’invisible. Séparer l’extérieur de l’intérieur, c’est couper la plante de ses racines. Nos gestes extérieurs font sens s’ils s’enracinent dans nos profondeurs et vice-versa.

En affirmant que ce n’est pas ce que nous mangeons qui est néfaste, mais plutôt ce qui en sort qui est dommageable, Marc sous-entend que l’intériorité a le primat sur l’extériorité. Quand nous multiplions les éloges tout en pensant le contraire, c’est pure hypocrisie. Paul écrit aux Philippiens (4/8), que tout ce qu’il y a de vrai, de noble, d’honorable, ce qui a une réelle valeur et ce qui est juste, pur et digne d’être aimé, occupe vos esprits.

Marc prend la relève de Jésus et il appelle à vivre sans mentir, sans se mentir. Il invite à briser la coquille extérieure de nos vies, à éviter la tentation du « paraître ». Le livre de Samuel dit que Dieu ne regarde pas comme les hommes qui regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur (Cf. 1 S 16,7). La bouche parle du trop-plein du cœur (Mt 12, 34). Agir en conformité avec son être profond est un acte de bonheur. Lorsque tu atteindras le cœur de la vie, tu trouveras la beauté en toute chose (Kahlil Gibran).

 

Se croire « correct » parce que nous ne mangeons pas une viande considérée impure est beaucoup moins dommageable, est un péché moins grave que toutes ces pensées mauvaises qui nous habitent comme voler, tuer, vouloir ce qui appartient aux autres, agir méchamment, tromper, dire du mal des autres, être jaloux. Être « correct » ne se réduit pas à bien paraître ou se vanter d’être un bon pratiquant. Ce sont les pensées qui nous habitent qui nous rendent « correct ».   

Ce passage de Marc pose la question de la profondeur de nos actions. Agissons-nous pour être « corrects » ? Le gros bon sens nous montre qu’il n’est pas très louable d’aider quelqu’un en lui signifiant notre supériorité. Quand nous multiplions les éloges tout en pensant le contraire, c’est pure hypocrisie. Ce qui est premier, c’est ce qu’il y a au-dedans de nous. Question : est-ce la loi qui motive nos réactions ou ce que nous vivons en profondeur ? Jésus agissait toujours à partir de ce qu’il vivait en lui.

Jésus a tellement fait de l’authenticité le cœur de sa bonne nouvelle que ses opposants l’accusent d’être « révolutionnaire ». Jésus n’a pas prôné d’agir pour être bien vu. Il s’est fait réprimander parce que sa manière d’être prochain de toute sorte de monde était considérée comme une désobéissance à la loi. Jésus n’avait qu’un souci : libérer tous les gens, peu importe leur allégeance religieuse, de tout ce qui les empêche de vivre humainement psychologiquement, physiquement, socialement, spirituellement.

Les évangiles regorgent de scènes où l’on voit les « corrects » interprètes de la loi interpeller le « non correct » Jésus pour mieux discréditer son autorité et son succès. Aux yeux de Jésus, être « correct » selon la loi ne signifie pas nécessairement être juste. Songeons à « corrects » disciples (Cf. Mc 9, 38-45) qui s’offusquent de voir des « non-disciples », des gens « non corrects » parce qu’ils ne sont pas de leur bord, d’agir au nom de Jésus. Ils craignent la « concurrence ». Ils ne peuvent apprécier le bien que font les autres qui ne sont pas des membres officiels du groupe de disciples. Jésus leur répond : ne les empêchez pas. Entendre : personne ne peut enfermer Dieu dans sa logique de penser. Dieu n’est pas « enfermable » dans les dogmes.  Nul ne possède Dieu, nul ne possède la vérité, et j’ai besoin de la vérité de l’autre (Mgr Vesco, évêque d’Alger).

Cette attitude de Jésus de refuser de tout évaluer à partir de l’extérieur se retrouve dans notre institution Église. Que l’on songe aux efforts pour réserver l’eucharistie aux seules personnes « correctes » ! C’est oublier que si seuls les « corrects » y ont droit, les tenants de cette position devraient s’en exclure. L'Eucharistie n'est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles (Cf. EG # 47).

Quelle libération que ce passage de Marc ! Jésus ne parle pas en termes de loi, en termes de membership, il parle par sa manière de vivre, par sa proximité avec de tout le monde. Demandons-nous si le virus d’une fausse vie   s’accroche à notre organisme comme le Covid 19. Retrouvons une santé intérieure qui pacifie et que nos lèvres disent la sagesse qui nous habite (Ps). AMEN.

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Date: 
Mardi, 1 février, 2022

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