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2020-A-Lc 12, 8-12 -samedi 28e semaine ordinaire- anti-zone de confort

Année A : samedi de la 28e semaine ordinaire (litao28s.20)  

Lc 12, 8-12 ; Ep 1, 15-23 : anti-zone de confort. Se déclarer pour Jésus. 

Il ne suffit pas de dire : je crois en Dieu. La confession de foi se fait sur le chemin de la vie. Comment est-ce que je me déclare chrétien ? Je peux déclarer que le Seigneur est l’unique en vivant comme s’il n’était pas l’unique, en ayant d’autres idoles cachées dans ma vie, dont ma chère volonté. Chacun a son idole. On se réserve toujours un petit quelque chose. Thérèse de Lisieux se plaignait d’avoir son orgueil pour idole. On a tous des idoles cachées, ancrées en nous. Il est important de les identifier pour qu’elles prennent moins d’importance dans nos vies.

Se déclarer pour Jésus est infiniment plus que d’adhérer à une doctrine ou à des pratiques religieuses. C’est quelque chose de plus intime, de plus profond qui change toute une vie. Si nous perdons le sens de notre adhésion à Jésus, de notre adoration de Jésus, nous perdons le sens de notre vie chrétienne qui est une marche vers lui et non vers nous. Nous connaissons la réponse d’Hérode qui voulait se déclarer pour Jésus alors qu’il n’était qu’adoration de lui-même.

Se positionner pour Jésus est une histoire de face-à-face qui ne met pas un point final à notre recherche. Ce n’est pas un point d’arrivée. C’est nous tenir en cheminement. Se déclarer pour Jésus et vivre ne forment qu’un tout. Tout est lié indique deux exhortations apostoliques récentes[1]. Il s’agit de prendre le même chemin que le sien, celui du détachement. Servir deux maîtres (Mt 6, 24), c’est mener une double vie. Reconnaître Jésus engage une manière sociale de vivre. Tout est lié.

Il faut élargir notre champ de vision pour éviter de réduire cette déclaration aux prêtres, aux personnes consacrées. La clé théologique de l’exhortation apostolique sur l’Amazonie fait reposer l’évangélisation non sur le clergé (attitude réductionniste, protectionniste), mais sur le peuple de Dieu. Le pape ne rejette aucune des recommandations finales du synode. Il élargit le champ de vision pour éviter de réduire toute annonce de Jésus à des structures fonctionnelles (no 100). Prendre soin des autres est la meilleure déclaration de notre option pour Jésus.

Jésus continue à demander à chacun, individuellement et comme peuple: m’aimes-tu assez pour te déclarer pour moi ? Le plus émouvant est de reconnaître que Jésus ne nous fera pas de sermon et ne se scandalisera pas si, par honte d’être croyants, nous taisons notre foi pour éviter des moqueries et commentaires hostiles. Il nous redira comme à Pierre après son  reniement dans la salle du prétoire : paix à toi, soit le berger de mon peuple (Jn 21, 17). Cela s’adresse à tout le peuple de Dieu. C’est comme peuple que l’on se positionne pour Jésus.

Rien ni personne ne peut étouffer en nous ce que nous entendons dans le creux de l’oreille (Mt 10, 27).  Ce que je vous dis dans les ténèbres (vos cœurs), dites-le en pleine lumière (Mt 10,27). Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui (v.16). Il ne faut pas se laisser inquiéter par ceux qui cherchent à éteindre la force évangélisatrice par l’arrogance et la violence. Vous serez haïs de tous à cause de mon nom (Mt 10, 32).

Nous voulons savoir si notre vie est une déclaration pour Jésus; demandons-nous si nous sommes en permanence désinstallés par la Parole, si nous gérons notre tranquillité, réduisons notre vie à de purs devoirs à accomplir ou vivons dans une anti-zone de confort[2]? Dans des mots d’une autre époque, c’est un péché mortel que d’être des «installés» confortablement dans une règle de vie moniale, sacerdotale ou laïc. Le premier de tous les commandements est de vivre le saint Évangile comme une déstabilisation permanente, comme une provocation sinon il n’est plus l’évangile de Jésus. Vous aurez beau [alors] écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas […] tant vous serez devenus dur d’oreille (Mt 13, 14-15).

Vraiment, quelle injustice Dieu nous a-t-il fait pour nous préférer plus que lui ? Si nous perdons le sens de cette préférence, nous perdons le sens d’une vie d’exode, de cheminement vers le Seigneur et non pas vers nous. Le risque est toujours présent de se servir de Dieu au lieu de le servir[3].  Je signe ces mots de la lecture : quand j’ai entendu parler de votre foi et de votre amour pour tous les croyants, je rends grâce à Dieu à votre sujet (Ep 1,15). AMEN.

Autres réflexions sur le même passage :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2019-c-luc-12-8-12-samedi-28e-semaine-ordinaire-unifier-vie-et-bapteme

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2018-b-lc-12-8-12-samedi-28e-semaine-se-declarer-pour-jesus

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2017-lc-12-8-12-samedi-28e-semaine-ordinaire-se-declarer-pour-jesus

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2016-c-lc-12-8-12-samedi-28e-semaine-ordinaire-grandeur-dun-nom

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2015-b-lc-12-8-12-samedi-28e-semaine-ordinaire-se-prononcer-pour-jesus

 

 

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Date: 
Samedi, 10 octobre, 2020

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