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2020-A- Mc 6, 30-34 -samedi 4e semaine ordinaire - principe de compétence

Année A : samedi de la 4e semaine ordinaire (litao04s.20)  

 Mc 6, 30-34 ; 1 R 3, 4-13 : le principe de compétence

C’est une fausse compréhension que d’entendre dans cet appel de Jésus, venez à l’écart, la  proposition d’offrir des vacances à ses disciples de retour de mission. Aujourd’hui, il est plutôt habituel de se reposer au retour des vacances. Ce n’est pas le sens de l’appel venez à l’écart.

À l’écart, pour nous dépouiller de tout ce qui s’est ‘‘collé’’ à nous en route et qui rend plus pénible toute notre marche[1], pour retrouver notre fidélité à l’évangile plutôt qu’à des structures qui risquent de nous paralyser.  Avec le temps, nos structures finissent par prendre un air de vieux (cf. Joie de l’évangile, no 26).

À l’écart, pour réaliser que la meilleure parole à offrir, à s’offrir, est celle d’être transformé par la Parole qui donne vie à nos paroles humaines en laissant l’Esprit de Dieu nous retravailler par l’intérieur.

À l’écart, pour retrouver notre habitat naturel et éviter d’offrir des paroles vides de sens sur Jésus. L’écart est une sorte de mise au tombeau pour en sortir créature nouvelle.

En langage chrétien, l’écart est une maison de prière,  d’étude (dit séminaire) et aussi une maison de communion qui aide à donner plus de crédibilité à nos paroles sur Dieu. C’est opter pour le principe de compétence. À l’heure de la déchristianisation, de l’indifférence religieuse, demeurer avec Jésus, jouir avec émerveillement de sa présence en nous, cultiver une relation personnelle, de cœur à cœur avec lui, apprendre à l’écouter, contempler son visage, imiter sa manière de vivre est la seule pierre angulaire pour éviter de percevoir la réalité actuelle de la foi en termes de « collapsologie », en termes d’effondrement.

Il est facile de voir la résignation triompher, de se complaire à se plaindre, de s’affoler. C’est oublier l’appel d’Isaïe : dites aux gens qui s’affolent : soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu (Is 35, 4). Retirés dans la maison de prière, Jésus reénergise nos regards obscurcis. Il est urgent de donner à nos yeux de voir des petits rejetons de bonnes nouvelles pour ne pas donner raison à la résignation.

Ce récit de Marc est un condensé de nos vies. L’hyperactivité nous colle à la peau. Dans ce récit, on observe un jeu de mouvements, de départs et de retours, d’envois et de rassemblements, de disparitions et d’apparitions, de pertes et de retrouvailles, d’embarcations et d’atterrissages dont le point d’orgue se trouve dans la dernière phrase : alors il se mit à les instruire, longuement. S’arrêter pour se laisser instruire.

Jésus ne veut pas de disciples souffrant d’hyperactivité, un problème neurologique qui entraîne inattention, impulsivité, humeur explosive, intolérance et frustration. Il veut des disciples capables de goûter le silence, d’apprécier sa présence réelle, de s’émerveiller de la beauté de leur maison intérieure malgré les soucis et les préoccupations de la vie.  

Jésus ne veut pas de disciples qui appuient leur vie sur l’éphémère, sur les apparences, sur du sable mouvant.   Se reposer n’est pas une récréation, une fuite temporaire loin des tracas, mais une recréation de nos vies. Si nous sommes perdus derrière nous-mêmes, si nous donnons raison à la résignation, si nous approuvons toujours celui qui se plaint, si nous accusons les autres de nos malheurs ecclésiaux, c’est que le moment est venu de réanimer notre proximité avec Jésus qui nous conduira à vivre d’une proximité nourrissante avec les autres. Sans ces deux proximités, nous risquons d’être des disciples embourgeoisés.

 Il ne s’agit pas uniquement de bien faire, d’être habile, inventif, créateur, mais de nous interroger si nous désirons vraiment passer du temps avec Jésus. Sur qui ou sur quoi désirons-nous bâtir nos vies de disciples ?

Regardons demain avec la certitude que nous ne sommes pas seuls, que nous ne cheminons pas seuls, que nous ne marchons pas seuls, que Jésus nous attend en nous invitant à le reconnaître surtout dans le partage du pain[2]! AMEN.

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Évangile: 
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Date: 
Mercredi, 1 janvier, 2020

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