Vous êtes ici

Ajouter un commentaire

2019-C-Lc 9,43-45- samedi 25e semaine ordinaire- le «grand-dire» de l’Être

 Année C : samedi de la 25e semaine ordinaire (litco25s.19)  

Lc 9,43-45 ; Za 2,5-9.14-15a : le «grand-dire» de l’Être

Comme on dit chez nous, Jésus vient de les perdre. Il vient de parler pour rien. C’est comme s’il n’avait rien dit.

Ses paroles passent par une oreille et sorte par l’autre. Les disciples en avaient tellement plein les yeux des prodiges quotidiens que Jésus accomplissait qu’ils n’entendaient plus rien. On disait cela des foules en présence de Jean-Paul II. On s’émerveillait de cet homme, mais entendait-on ce qu’il disait ?

Les disciples n’entendaient plus Jésus même s’ils étaient stupéfiés qu’il ait  nourri, avec presque rien, une foule qu’il refusait de renvoyer l’estomac vide (cf. Jn 6, 1-15). Tout le monde était dans l’admiration devant tout ce que faisait Jésus.  Admiration pour son geste de soulager un enfant épileptique (cf. Mc 9, 43). Admiration pour redonner à sa mère un fils unique qu’elle porte en terre  (cf. Lc 7, 11-17), pour guérir le serviteur d’un centurion (cf. Lc 7, 1-10), pour ne pas condamner les siens d’arracher des épis un jour de sabbat (cf. Lc 6, 1-5).

Nous le savons, quand quelque chose nous emballe et nous excite, notre capacité d’entendement en prend un coup. Elle devient un écran qui risque de cacher ce qui est plus fondamental, plus essentiel. La beauté d’une personne ne réside pas dans ce qu’elle fait, dans l’apparence de ses vêtements, les titres qu’elle porte. La beauté d’une personne se cache dans la profondeur de son cœur, dans ce qui fait son ADN. Jésus vient de révéler à ses proches la beauté de son cœur, de son enthousiasme à nous sortir d’un enfermement stérile sur soi.

Disciples et foule s’émerveillaient. Ils n’entendaient pas l’intensité de ce qu’il annonçait.  Jésus, par une délicatesse divine, leur montrait à l’avance ses plaies qui allaient les guérir. Il leur disait: voici mes mains, voici mes pieds, voici les traces de ma passion, de ma mort; je suis encore vivant.

C’était tellement inimaginable qu’il a fallu deux interventions et plusieurs autres aussi pour déboucher leurs oreilles. Même quand on entendait ses paroles, Pierre qui venait de déclarer au nom des autres qu’il était le messie s’y opposait vivement.  Cela ne t’arrivera pas […] Et Jésus lui répond : Arrière Satan, tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu (Mt 16,22). L’essentiel de la vie sur terre ne se trouve pas dans ce qui est éphémère ni dans ce qui est visible. 

Le fils de l’homme va être livré. C’est le fil rouge qui relie l’essentiel, qui nous relie à l’essentiel, une parole qui  nous féconde, qui nous fait croître. Il me conduit au centre de ma vie, de toute vie, parce que son nom est un AMOUR LIVRÉ. Dans les mots de Jean-Yves Leloup, ce fil rouge, est le «grand dire» de l’Être[1].

Ce fil rouge est le chemin d’ascension vers une proximité toujours plus proche, mais jamais parfaitement proche, avec Jésus et son cœur plein d’amour pour nous. Je ne me flatte pas, écrit Saint Paul, d’avoir déjà saisi, mais je suis tendu en avant, oubliant ce qui a déjà été accompli (Ph 3, 14).

Ce fil rouge permet à nos cœurs de ne pas se replier sur eux-mêmes, de demeurer une Jérusalem, ville ouverte […]; et je serai pour elle une muraille de feu qui l’entoure, je serai sa gloire au milieu d’elle. Chante et réjouis-toi […], voici que je viens au milieu de toi (Za 2, 5-9).

À votre contemplation : aucun œil n’a vu ce fil rouge même s’il l’a toujours fixé. Aucune oreille n’a entendu et ne peut entendre ce qui est dit, ce qui est annoncé parce qu'il n’est pas monté au cœur de l’homme (cf. 1 Co 2, 9) qu’un tel fil rouge, qu’un tel cœur d’or puisse exister. Aucun cœur humain ne sera assez pur, assez purifié, pour entrer de ces paroles, pour y habiter aussi.

Célébrons ce fils de l’homme livré pour nous et qui nous garde comme un berger, son troupeau (cf. Jr 31, 10d).   AMEN. 

 Autre réflexion sur ce passage de Luc :

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2017-lc-9-43b-45-samedi-25e-semaine-ecouter-une-experience-de-beaute

https://www.diocesevalleyfield.org/fr/a-lire-pour-vivre/2014-lc-9-43b-45-samedi-25e-semaine-ordinaire-des-disciples-la-tete-dure

 


[1] Leloup, Jean-Yves, La sagesse de l’amour, Éd. Albin Michel, 217, p.171

 

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Mardi, 1 octobre, 2019

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.