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2017-A- Jn 5, 1-16 - mardi 4e semaine carême - où est passé notre humanité ?

Année A: mardi 4e semaine du carême (litac04m.17)

Jean 5, 1-16 : où est passée notre humanité ?

  Je n’ai personne pour me plonger dans la piscine.  C’est la réponse du paralysé à la question de Jésus: veux-tu être guéri ?  À travers le paralysé, c’est à nous que Jésus pose une question d’une envergure sociale; cette question sera insoluble si chacun de nous et notre société dans son ensemble passent outre sans arrêter près des chassés de leur terre et pays dévastés, des sans-abris de nos villes qui se déclarent des sanctuaires de l’accueil.

Devant cette scène de Jean, je revois cette publicité récente d’un sans-abri assis le long de la route tendant la main avec sa casquette. Des pieds défilent devant lui. Personne ne s’arrête. Après quelques secondes, le sans-abri disparait, mais les pieds continuent avec l’inscription d’un appel à l’aide pour l’œuvre de l’accueil Bonneau qui leur offre repas et présence réconfortante.

Le paralysé, c’est ce migrant, cet enfant-soldat en attente de quelqu’un qui leur tendra la main, ce sans-abri, ce demandeur d’asile,  tous ceux-là qui n’ont personne pour les pousser dans la piscine de l’encouragement, de l’espoir. Qui nous guérira de cette maladie où l’autre est devenu objet de méfiance, de rejet, voire de non-reconnaissance sociale ?  On se bâtit des murs pour s'empêcher de voir ces horreurs humaines.  Jésus s’est refusé de passer outre sans voir, sans s’arrêter (cf. 10, 25-37). Ce matin, Jésus nous invite à un projet de société. Il nous demande où est passée notre humanité ?

Jésus a vu, s’est arrêté. Et nous ?  Sommes-nous indignés quand l’accès aux soins est entravé par l’absence de spécialiste qui requiert davantage en émoluments ? Sommes-nous ébranlés de voir quelqu’un dont le revenu l’empêche de vivre dignement ? Sommes-nous inquiets des effets pervers de la mondialisation qui enrichit les uns et appauvrit les plus pauvres?  Devant ce smog que nous respirons, qui plongera ces « sans-papiers», ces « sans-droits », ces « sans-logis », ces « sans-travail », tous ceux qui vivent un fort sentiment d’insécurité, de déclassement, d’injustice sociale dans la piscine de l’espoir ?

Ne perdons pas la mémoire de l’action de Jésus près de la belle porte. Ne perdons pas aussi la mémoire que Jésus s’est identifié à eux (cf. Mt 25). En fait, dans le « code génétique » de tout baptisé, se retrouve l’identité divine selon ce qu’un croyant chrétien affirmait : nonobstant les nombreuses difficultés, la bonté et la sagesse divine commencent et accomplissent ce qu’elles veulent, même quand nos moyens, selon le jugement humain, sont inadaptés.

Ce geste de Jésus de conduire à la piscine de Siloé, la piscine de l’espoir est une commande spécifique de Jésus qui nous rend humains. L’une des caractéristiques du peuple croyant est sa capacité à voir, à contempler au sein de ses ‘‘obscurités’’ la lumière que le Christ apporte (homélie du pape à Washington en 2016).

Souvent, nous nous sentons démunis devant des situations à vue humaine insoluble, mais nous pouvons sortir vers eux, les écouter, leur offrir l’apostolat de l’oreille (pape François). Le pape ajoute : quand quelqu’un nous demande de l’aide, cette personne est Jésus.  Voyons-nous cela ? Goûtons-nous que nos rencontres, notre accueil, notre écoute peuvent devenir un instant de pure prière aussi intense que nos temps de prière seul à seul avec lui dans le silence de notre chambre ?

Poussons notre regard plus loin. Chaque personne, bonne ou pas bonne, qui a besoin d’aide, c’est Jésus qui frappe à la porte de mon cœur. Ces demandeurs d’asile, ces migrants, ces sans-travail sont des «Jésus». Nous le savons, mais le voyons-nous ? L’une des plus grandes souffrances, et Jésus en a fait le premier l’expérience, c’est d’être rejeté.

Paraphrasons le prophète Ézéchiel : nous sommes cette eau qui coule, descend dans la vallée [...] en tout lieu ; [grâce à nous] parviendra le torrent [...] ; toutes sortes d’arbres fruitiers pousseront. Une terre neuve jaillira. AMEN.

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Date: 
Mercredi, 1 mars, 2017

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