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2017-A-Lc 15, 1-3-11-32- samedi 2e semaine du carême -festoyons

Année A : samedi de la 2e semaine Carême (litac02s.17)
Luc 15, 1-3-11-32 : festoyons

Le Seigneur est tendresse et pitié. Ce psaume chante les miséricordes de Dieu qui prend soin des opprimés, pardonne aux pécheurs, couronne de tendresse et de bonté, n’agit pas envers nous selon nos fautes et qui met loin de nous nos péchés. André Chouraqui dit que ce psaume est le "Te Deum" de la Bible, un chant de reconnaissance pour toutes les bénédictions dont le peuple d’Israël a été comblé par Dieu. C’est l’un des plus beaux psaumes qui montre un Dieu, Père prodigue, qui sait de quoi nous sommes pétris. Il se souvient que nous sommes poussière (v.13, 14). Nous sommes des fragilisés en permanence par la bête du moi, pour citer le journaliste Scalfari dans son interview avec le pape en octobre 2013.

Si cette parabole est tellement commentée, c’est qu’elle dessine un comportement qui dort dans nos gènes. Avant d’être dite par Jésus, elle résonnait au fond des cœurs comme un chemin de grande humanité.  Cette  parabole rejoint en nous quelque chose de signifiant comme notre propre désir du désir (Jean de la Croix) de bonté. Si elle touche beaucoup de monde, c’est qu’elle va nous chercher par son humanisme de très haut niveau même si nous ne comprenons pas et ne comprendrons jamais cette démesure du Père prodigue. En la racontant, Jésus vient comme attester une manière d’agir enfouie dans notre ADN. 

Que ce soit l’accueil du fils, que ce soit l’empressement à le faire sentir chez lui, tout dans cette parabole déborde d’abondance. Le père ne réagit pas en regard de ses biens qui ont été lapidés, mais à partir de son être même. Pour citer Saint Paul, le père donne avec abondance (Rm 5,12), avec surabondance. Là abonde le péché, là, surabonde la grâce (Rm 5, 21). Paul trouve tellement fascinante cette surabondance de Dieu qu’il affirme s’enorgueillir d’avoir un tel Père jusqu’à être invité à une table si somptueuse. S’enorgueillir, nous en avons le droit, dit le pape François, dans une de ces homélies tant nous sommes des gâtés par sa miséricorde. Par l’abondance de sa grâce.

Qui est ce Père ? Une première réponse surgit spontanément: il n’est pas mesquin. Il donne tout. Il n’est pas fermé, crispé, frileux de ses avoirs. C’est un Père «sorteux» qui n’a aucune tendance autoréférentielle. Plus encore, c’est un Père «embrasseux», maternellement paternel, dirait François de Sales.  Plus que cela encore, c’est un Père «fêteux», qui n’hésite pas à démontrer ce que sera la joie au ciel pour un seul crétin qui revient de loin (cf. Lc 15, 7). Ce Père qui ne connait pas la rancune ni la vengeance. Il ne lui vient pas à l’idée de pénaliser son fils pour sa vie dépensière. Il porte allègrement sur ses épaules la faiblesse de son fils au risque de s’attirer la colère de membres de sa maison.

Ce père, saint Jean le décrit magnifiquement : si quelqu’un a soif, qu’il vienne à  moi et qu’il boive celui qui croit en moi (Jn 7, 37), de son sein couleront des fleuves d’eau vive (Jn 7, 38).

Avec un  tel regard sur ce père, comment nous étonner d’entendre le fils déclarer : j’irai vers mon père. J’irai vers la miséricorde. Cette déclaration est la nôtre. On ne va pas au père par vertu, mais parce que c’est insupportable de vivre sans lui. Cette parabole n’est pas seulement une histoire de conversion,  une histoire de retrouvailles avec la joie folle, débordante, après une crise d'adolescence, une fuite qui a anéanti tout le monde et qui a duré des années.  Une histoire de vie bien actuelle.

Festoyons. C’est la joie d’une communion retrouvée. La joie de l’accolade à savourer et qui nous fait remonter très haut après être descendu très bas, disait le pape dans une causerie aux prêtres à l’occasion de l’année de la miséricorde. Puis, citant saint Ignace-de-Loyola, il ajoutait : ce n’est pas le fait de savoir beaucoup qui remplit et satisfait l’âme, mais le fait de sentir et de savourer les choses de Dieu intérieurement. 

Contemplons aujourd’hui ces mots de l’oraison d’ouverture: par ta grâce, tu nous guéris [...]; dirige toi-même notre vie de chaque jour et conduis-nous jusqu’à cette lumière, jusqu’à cette table, où tu veux nous accueillir. AMEN.

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Date: 
Mercredi, 1 mars, 2017

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