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2016-C- Luc 9, 18-24- 12e dimanche ordinaire- deux regards sur Jésus

Année C: douzième dimanche ordinaire (litco12d.16)
Luc 9, 18-24 - deux regards sur Jésus

Je vous pose une question, identique à celle de Jésus: que disent les gens d'un Québécois ? La question est simple, les réponses multiples. Un Québécois, c'est un Nord-Américain avec une entité distincte ; un  Québécois pour d'autres, c'est un petit peuple luttant pour ne pas voir son âme québécoise disparaître  dans ce grand peuple nord-américain ; un Québécois, diront d'autres, c'est un souverainiste qui souhaite ne pas perdre son identité culturelle, refusant de souffrir les contraintes de ce vaste territoire canadien ; un Québécois est celui dont le sentiment d'appartenance à une race, à une langue ne veut pas les voir mourir.

Jésus, ce matin, pose à ses proches la même question: qu'est-ce qu'on dit de moi ? Les réponses varient. On dit que tu es un autre Jean-Baptiste, sorti du désert. Jean-Baptiste, c'était un homme étonnant dont la vie et le langage contrastaient avec la culture de l'époque. Il invitait à changer sa manière de vivre. De se convertir, de se tourner vers l'autre.

Pour d'autres, Jésus est perçu comme un autre Élie dont le manteau échappé au moment de disparaître dans les nuages sert maintenant de vêtement à Jésus. Pour d'autres, Jésus est un ancien prophète ressuscité qui s'évertue à désirer un autre comportement pour le peuple sorti du désert égyptien.

Que comprendre ? Les réponses des disciples sur ce que pensent les gens de Jésus sont des réponses axées sur l'extérieur. On définit Jésus par son comportement qui contraste avec les gens ordinaires. On voit en Jésus quelqu'un qui étonne par sa manière de vivre jusqu'à s'asseoir aux tables des Zachée, Matthieu, des pécheurs.

Mais Jésus, par une autre question, invite ses disciples à un beau retournement. Retournement vers l'intérieur. Il les invite à un changement de regard. Sa question est une question-passage vers une ouverture à sa personne. Jésus, par sa question, débloque le regard. Il fait bouger le regard de ses disciples. Leur fait prendre conscience que ce n'est pas pareil de penser à quelqu'un et d'être avec quelqu'un.

Nos vies se passent à penser à quelqu'un. Penser à nos enfants, nos amis. Nos journées se vivent à souhaiter les voir près de nous. Penser à quelqu'un n'est pas être avec. Quand nous sommes avec quelqu'un, nous ne pensons plus à lui.Quand nous sommes avec nos proches, ils sont près de nous et nous près d'eux.

Nous vivons tous les jours ce passage de penser à nos enfants, nos amis pour être avec eux. Penser ne nourrit pas nos relations aux autres. Ne permets pas de dénouer la distance.  Voir quelqu'un n'est pas être avec quelqu'un. Sur son arbre, Zachée voulait voir qui était Jésus. Jésus a délié son regard. Il lui a redonné, comme à l'aveugle, de  vivre un beau renversement... Je donnerai le quadruple  à toute personne que j'ai lésée.

Par sa question posée à un moment important dans sa vie, Jésus les invite à faire un choix dans leur regard. Entre celui de la foule qui porte un regard extérieur et celui du disciple dont la réponse est une réponse intérieure. Il y a deux manières d'être en présence de quelqu'un : le voir ou le connaître. D'avoir sur lui un oeil froid qui juge ou un œil intérieur qui contemple.

La réponse de Pierre est  une réponse qui vient de l'intérieur, qui émerge de son expérience de proximité avec Jésus. Pierre sent bien le mystère de Jésus. Il sent bien que Jésus est un homme, dont l'ouverture aux autres, sans les juger, les condamner, confirme qu'il vient d'un autre monde. Qu'il provient d'une autre terre que celle où la manière de vivre est recroquevillée sur elle-même.

Dans sa réponse, Pierre vit sa pâque. Il donne une réponse qui est un début de libération.  Quand Jésus est vu dans son mystère, il y a libération. Il y a salut. Avant que Jésus pose sa question, Pierre était sur le bord du chemin. Sur le bord du mystère. Sa réponse confirme qu'il est maintenant dans le mystère Jésus. Pierre élève son regard. Il cesse de voir Jésus pour le connaître de l'intérieur. Il s'ouvre à son mystère.

Remarquons, en terminant, que la question de Jésus est étonnante parce que Jésus demande une relation vraie avec Lui. Sa question  invite à ne plus  penser à lui, mais à être avec lui.  Et nous, ce matin, pensons-nous plus à Jésus plutôt que de vivre avec Jésus en entrant dans son mystère ? Notre réponse, qui prendra des chemins différents, sera exprimée avec des mots différents, et attestera que nous appartenons ou pas à Jésus. Vous appartenez au Christ (Gal 3, 27).

Ma question: êtes-vous avec Jésus ou sur le bord de son mystère ? Célébrons une eucharistie pour entrer dans le mystère Jésus et pour ce qu'il est dans nos vies. De ce qu'il signifie pour nous.  


 

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Date: 
Mercredi, 1 juin, 2016

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