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2015-C- Mt 9, 35-10, 1,6-8 samedi 1 iere semaine Avent-spiritualité de l'envoyé

Année C- samedi 1ere semaine de l'Avent (litca01s.15)
Matthieu 9, 35- 10, 1,6-8 : spiritualité de l'envoyé

Quelle magnifique page de l'Évangile! Réjouissons-nous.  Nous sommes des envoyés. Souvent ou presque toujours, en lisant cette parole de Jésus allez vers la brebis perdue, on pense aux vocations, à ceux qui se voient confier différents ministères. Changeons, ce matin, notre regard. Jésus appelle tous les chrétiens à sortir sans crainte parce que sa miséricorde nous accompagne et aussi pour offrir cette miséricorde aux autres.

C’est à nous tous ici réunis que revient le rôle, je dirais plutôt la joie, d’annoncer le règne de Dieu. À nous tous de nous prendre en main et d’aller de l’avant, de sortir accompagnés de Jésus. Le Pape François exprime souvent que personne n’est inutile dans l’Église ; nous sommes tous nécessaires pour construire ce temple ; car personne n’est plus important dans l’Église, nous sommes tous égaux dans la mission (Audience 26/06/13). Dans un tweet récent (12/11/15) il écrivait : nous tous, chrétiens, sommes appelés à imiter le Bon Pasteur et à prendre soin des cœurs [familles] blessés.

Comment vivre cette mission ? À une autre époque, saint Jean Chrysostome répond que si nous nous comportions en vrais chrétiens, il n'y aurait plus de païens. Et pour vivre en vrais chrétiens, le chemin que propose François, est de présenter avec simplicité certains traits de l'humanisme chrétien, celui des sentiments du Christ Jésus (Ph 2, 5). 

Ces sentiments, le pape les résume en trois mots :  l'humilité : Que chacun par l’humilité estime les autres supérieurs à soi (Ph 2, 3) ; le désintéressement : Ne recherchez pas chacun vos propres intérêts, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres (Phil 2, 4) et celui de la béatitude [...] qui débute par une bénédiction, heureux, et se termine par une promesse de confort: le royaume des cieux est à eux (discours du Pape au 5e congrès de l'Église italienne le 10\11/15). On a écrit que ces sentiments sont de la bergoglio thérapie.

Ces sentiments de Jésus, nous les vivons avec nos failles. Ils ne seront jamais identiques à ceux de Jésus parce que nous sommes des pécheurs, des pécheurs réconciliés (entrevue aux jésuites). Et Julienne de Norwich redit souvent que  Dieu, malgré nos sottises, nous regarde avec tant de prévenances. Encouragement important,  Isaïe affirmait tantôt celui qui t'instruit [Dieu] ne se dérobera plus et tes yeux le verront. Quelle responsabilité que celle de ne pas nous dérober aux sentiments de Jésus. Quelle joie d'en saisir l'impact : notre monde verra cela . Quelle mission que de signer nos vie de l'humilité, du désintéressement de nos personnes, et de dégager un bonheur imprenable!

Si nous prenons ce chemin d'humilité, de désintéressement et de bonheur assuré, nous sommes mieux équipés, je dirais, pour comprendre de l'intérieur ce qu'a vécu Jésus en naissant parmi nous. Pour montrer le Père.  Ce ne sont pas des sentiments abstraits et provisoires de l’âme, mais ils représentent une chaude force intérieure qui nous permet de vivre et de prendre les décisions. 

Ces sentiments de Jésus couvrent toute la spiritualité chrétienne, la vôtre ici, celle de François, l'évêque de Rome, de François le pauvre d'Assise, de Marie dont nous ferons mémoire dans quelques jours. Avec ces sentiments nous abattrons des murs d'exclusion, de violence, de vengeance, de haine qui habitent les cœurs. Nous ouvrirons des portes à la miséricorde de Dieu. Refuser ces sentiments de Jésus, c'est humilier l'Évangile et endurcir le monde  (18/11/15) dans son opposition à accueillir Jésus. 

Rappelons-nous en terminant, ce cri en filigrane de toute la vie de Jean-Paul 11 : n'ayez pas peur. Refusons de vivre enfermés, en ghettos, en petits cercles où tout ronronne. N'ayons pas peur de sortir en prenant ce chemin très humanisant,  de l'humilité, de l'oubli de soi et du bonheur, celui des béatitudes.

Que ta miséricorde, Seigneur, dira l'oraison finale, nous empêche de céder à nos penchants mauvais opposés à ces sentiments de Jésus et nous prépare aux fêtes qui approchent. AMEN.

 

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Date: 
Dimanche, 1 novembre, 2015

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