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2015-B-Lc 12, 8-12 - samedi 28e semaine ordinaire- se prononcer pour Jésus

 Année B : samedi 28e semaine ordinaire (litbo28s.15)
Luc 12, 8-12 :   se prononcer pour Jésus.  

Je n’ai pas honte, écrivait Paul aux Romains (1, 16), d’être au service de l’Évangile. Paul ne s’est pas contenté d’écrire cela aux romains. C’était sa seule fierté. Larousse définit la honte comme le ressentiment pénible d’une grande gêne ou de déshonneur. La vraie honte pour Paul, c’est celle de ne pas vivre en témoin de Jésus. De ne pas être fier de sa foi.

Dieu a fait grâce à Ignace d’Antioche à l’aurore de la foi, de ne pas avoir honte d’annoncer son Fils. De ne pas s’inquiéter de son avenir ni de se préoccuper de son image, de sa propre réputation. Comme Paul,  il était fier de sa foi. Fier du don spirituel que Dieu lui a donné. Fier de l’Esprit de Dieu qui l’habitait. Fier d’être honoré de ce grand privilège de parler de Dieu (cf. 2Ti 1, 1-12). Fier d’annoncer Dieu sur la route de son martyr. Parce qu’il se  savait héritier d’une promesse valable pour tous ceux qui sont descendants d’Abraham (Rm 4, 16), il fut un merveilleux conseiller. Il a ouvert, sans peur et sans crainte pour sa vie, des cœurs à l’Évangile.

Et nous, ici vivant en clôture, éprouvons-nous cette fierté d’appartenir au Seigneur ? D’être moniale contemplative ? Trouvons-nous notre fierté dans le Seigneur même si cela semble stupide, ridicule ou faible aux yeux de ceux qui ne se confient pas en Dieu ? Sommes-nous honorés d’être ce que nous sommes pour le Christ et de ce que Dieu fait en nous et pour nous? Il ne faut pas avoir honte d’être chrétien (Pape François). 

À lire Paul s’adressant à Timothée, la fierté chrétienne n’est pas quelque chose d’automatique. Il lui redit de ne pas avoir honte du don de Dieu, de ne pas avoir honte de partager l’Évangile, de ne pas avoir honte de souffrir pour le Christ (2 Ti 1, 8,12). Il se donne en exemple, lui qui est en prison pour Jésus.

Ne pas avoir honte de Dieu. Que de malaise aujourd’hui de manifester que nous appartenons au Seigneur. On peut bien chanter l’importance du Christ dans nos vies, mais en vivre, c’est autre chose.

Être chrétien, être croyant, être moniale, ce n’est pas posséder une science réservée à des initiés. C’est éprouver un sentiment intérieur plein d’admiration pour Jésus, pour sa beauté, pour sa bonté infinie qui le porte à venir vers nous et nous porte à nous donner à Lui (Antoine Chevrier). C’est penser comme Jésus, agir comme Jésus, voir le monde et les choses avec les yeux de Dieu et porter ainsi dans le monde des fruits de bonté, de charité et de paix (Pape François, 3 mai 2015).

Mais quand la mondanité nous rattrape, quand la fascination diminue, quand l’émerveillement n’est plus au rendez-vous,  quand Jésus perd de sa fascination,  nous risquons de ne plus porter des fruits de bonté, de paix. 

Aujourd’hui, imiter Ignace ce n’est pas nous laisser livrer aux bêtes. C’est faire mieux que cela : c’est avoir sa charité, car cela est bien supérieur, dit saint Paul.  C’est se souvenir pour toujours de son alliance (Ps). Se souvenir de son visage affectueux posé sur nous jusqu’à oublier nos petits bobos et imperfections. Jusqu’à rayonner des eaux fruits de paix et de pardon.

À votre contemplation : Jésus était tellement familier à Ignace qu’il en parlait comme quelqu’un qui était un autre lui-même. Il le voyait même dans ses geôliers. Comme l’exprime l’oraison finale, il ne faut pas craindre  de nous offrir une vie « Théophore », de porter Dieu dans nos cœurs pour qu’en voyant nos actions, on nous juge dignes d’être appelés chrétiens. AMEN.
 

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Date: 
Jeudi, 1 octobre, 2015

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