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2014-A-Mt 15, 21-28 : 20e dimanche ordinaire - la femme qui convertit Jésus

Année A: 20e dimanche ordinaire (litao20d.14)

Matthieu 15, 21-28 : la femme qui convertit Jésus

À quoi nous servirait d'écouter cet évangile au ton provocateur s'il n'avait aucun impact dans nos vies ? Que comprendre de cet épisode de Jésus et de la femme cananéenne ? En image d'aujourd'hui, que comprendre de Jésus confronté à une femme musulmane et voilée et qui ne lâche pas prise ?

Avouons d'abord que l'attitude de Jésus de recevoir cette femme en détresse avec une série de douches froides détonne. Il ne répondit rien. Je n'ai été envoyé qu'aux brebis d'Israël. Il n'est pas bon de prendre du pain des enfants pour le donner à des petits chiens. Mais nous arrêter seulement au ton provocateur de Jésus ne serait pas d'une grande utilité pour notre vie spirituelle. Le message pour nous n'est pas là.   

Avouons aussi que la réponse de cette femme étrangère, identifiée comme païenne, étonne autant que l'attitude de Jésus. Elle garde son sang froid, n'en démord pas et inflige à Jésus une riposte «pas très catholique», pas très respectueuse, voire impertinente. Elle n'avait rien à perdre.

Observons que sa réponse est révélatrice de sa grande foi en Jésus, aie pitié de moi, même si on ignore comment elle a pu connaître que Jésus était fils de David ;  révélatrice de sa conscience de sa petitesse, de sa modestie... j'accepte de faire partie des petits chiens et de me contenter de miettes ; révélatrice aussi de sa persévérance à tout faire, elle nous poursuit de ses cris, au nom de son amour de mère pour se voir soulager de la maladie de sa fille.

Ces trois attitudes, sa foi plus grande que celle de son peuple, sa modestie jusqu'à se voir petit chien, sa persévérance, bref son C.V., ont été comme des caresses, dirait le pape François, qui ont ému Jésus. Ta foi est grande, que tout se passe comme tu veux. C'est la même réponse que Jésus avait donné à sa mère à Cana.

Question : En quoi ce passage peut-il nourrir notre vie spirituelle ? La première chose à saisir, c'est que nous aussi pouvons comme Jésus, être étonnés, bouleversés, fascinés de la foi qui se trouve dans les étrangers (musulmans, asiatiques) qui vivent près de nous. La foi n'est pas un titre réservé à un peuple, à des inscrits au répertoire d'une Église, même pas aux pratiquants que nous sommes.

Nous devons reconnaître que nous chrétiens, et la polémique autour d'une chartre des valeurs a mise cela en évidence, avons de la difficulté à accepter la foi des autres. Leur différence. Il ne s'agit pas de taire notre identité. Il s'agit d'être respectueux de la différence des autres. Comme l'exprime le pape François, ne soyons pas des chrétiens chauves-souris. Des chrétiens qui ont peur d'admirer la lumière de la foi qui brille aussi chez les autres.

Deuxième chose à comprendre : il y a dans nos cœurs des espaces que l'on pourrait appeler Tyr, Sidon. Ce sont des espaces païens en nous où nous avons peu envie de voir Dieu pénétrer. Des sections de terre que nous refusons d'ensemencer par la Parole de Dieu parce qu'elle serait trop dérangeante. Cela se produit quand nous collusionnons à notre avantage au bénéfice des plus pauvres. Il existe une commission Charbonneau dans nos vies. Cela se produit quand nous portons des jugements qui détruisent des réputations, entraînent des relations houleuses.

Troisième chose à comprendre : Au-delà du ton dur de notre évangile, c'est un Jésus missionnaire qui appelle à être une Église, des chrétiens agissant comme Lui. Un Jésus nous appelle à dépasser les frontières de notre religion, de notre «esprit de clocher» pour accueillir toutes ces personnes venant d'ailleurs. Beaucoup de travail reste à faire. Récemment, quelqu'un plaçait à la porte d'un couple gai un message xénophobe, pas très catholique.

Que se réalise dans nos vies la prière d'ouverture de cette célébration: répands en nos cœurs, Seigneur, la ferveur de ta charité. C'est le seul chemin pour que tous les peuples t'acclament (et) qu'ils t'acclament tous ensemble (Ps). AMEN.

Évangile: 
Année: 
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Date: 
Vendredi, 1 août, 2014

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