2014-A-Jn 5, 1-16 -mardi 4e semaine carême- nous laisser plonger dans la piscine de la miséricorde

Année A: Mardi 4e semaine du Carême (litac04m.14)

Jean 5, 1-16 : nous laisser plonger dans la piscine de la miséricorde

Veux-tu retrouver la santé ? Connaissez-vous quelqu'un qui répondrait non à cette question ? Cette question posée à un malade depuis longtemps et supportant le désintérêt de tous à son égard, Jésus la repose aujourd'hui à chacun de nous. À notre monde.

Et la réponse risque d'être semblable à celle du malade de l'évangile. Il n'y a personne pour me plonger dans les eaux. Personne, comme l'exprime l'eunuque, pour m'expliquer ce que je lis (Ac 8,31). Personne pour me conduire à la fête de Jésus. En ouverture de son évangile, Jean présente déjà l'heure de Jésus, déclenchée par les détenteurs de la vérité (Jn 5, 10) comme un moment d'une grande fête. Avouons que c'est étonnant.

À bien lire saint Jean, il y avait une foule, une immense foule souhaitant participer à cette grande fête. Une foule en attente de retrouver la santé. En attente d'être plongée, et c'est une belle image à contempler, dans la piscine de la joie de vivre qu'est le Christ selon ce qu'en a compris saint Augustin. Une foule est anxieuse d'être plongé dans cette eau qui s'agitait et qui se troublait et qui est, précise encore Augustin, la Passion d'un homme à redonner vie à l'humanité.

Pour ce geste tout humain de s'arrêter un jour de sabbat près d'un malade, comme le fait tout médecin consciencieux, Jésus sera plongé par ses détracteurs dans les eaux agités de la mort.  Dans la piscine de la mort. Dans ces mêmes eaux où il avait envoyé  les moutons (Mt 8, 31).

Allons plus loin. Ajoutons à cette image, celle de l'eau remuée qui représente le sang de Jésus venu laver, revitaliser, énergiser tous ceux et celles qui y plongent. Vous avez été délivrés, dit Pierre, par le sang précieux de l'Agneau sans défense et sans tache (1 Pi 1, 19). Ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau (Ap 7, 14).  

Dieu, ce Père des miséricordes et de toute consolation (2 Co 1, 3), Dieu, celui qui nous enlève quelquefois la sensation de sa présence mais jamais sa grande miséricorde (Si 17,29), Dieu nous a trop aimé pour ne pas nous aimer jusqu'à nous conduire, par grâce, à la piscine qui revitalise. Le malade n'a rien demandé. Il n'avait aucune connaissance de Jésus, même pas foi en lui. Il ignorait son existence. La bonté de Jésus l'a rejoint. Il s'est seulement laisser sauver.  

Se laisser sauver. Se laisser soigner. Dans l'interview qu'il offrait aux jésuites, à la question qui est Jorge Mario Bergoglio, le pape répondit : Je suis un homme qui est regardé par le Seigneur. Cela me semble aussi l'itinéraire de ce malade. C'est l'itinéraire de chacun d'entre nous : Nous laisser regarder par le Seigneur pour nous entendre demander : est-ce que tu veux vivre cette vie nouvelle que je t'offre ?

Lève-toi.  C'est pour cela qu'il est entré à Jérusalem et qu'il sera élevé pour être bien vu, sur la Croix.  C'est un chemin qui nous fait retrouver la santé spirituelle. Un chemin-invitation à vivre autrement que tout replié sur soi-même.  La maladie souvent nous replie sur nous-mêmes. Nous vivons alors comme la femme courbée que Jésus a relevée toute courbée, recroquevillée; et nous ne voyons rien d'autre que notre souffrance. Question : Dans quelle mesure sommes-nous prêts à changer de vie pour vivre une proximité plus grande avec ce Dieu qui nous aime à la folie, au prix même de la vie de son Fils ?

Dieu a la nostalgie de nous quand il nous voit assoiffés de santé spirituelle. Comme chemin pour retrouver cette santé, il nous invite à ne plus pécher. Sachons qu'Il est toujours là même après une vie passée loin comme le fils prodigue. C'est dans l'éloignement, c'est en réalisant nos pauvretés spirituelles que nous percevons le mieux qu'il ne se fatigue pas. Qu'il ne se fatigue pas,  disait par deux fois le pape François.

Jésus a perçu le désir de cet homme de se lever, de se remettre en marche et il l'a comblé bien au-delà de ses attentes. Ce dernier n'a aucunement soupçonné que sa joie de faire connaître Jésus allait le conduire à la mort. Prions que notre peuple puisse entendre Jésus lui dire : Lève-toi et marche vers moi. AMEN.

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Samedi, 1 mars, 2014

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