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2014-A-Lc 15, 1-3-11-32 Samedi 2e semaine carême-Avons-nous un visage à deux faces ?

Année A : Samedi 2e semaine Carême (litac02s.14)

Luc 15, 1-3-11-32 : Avons-nous un visage à deux faces ?

Nous connaissons bien l'expression: avoir un visage à deux faces. C'est l'image qui me revient en relisant cette page de Luc... Comprenons l'expression deux fils comme les deux faces de nos vies. Un homme, un Père avait un fils à deux faces. Avait deux fils à deux faces. L'histoire récente nous fait découvrir que même un fondateur de communauté pourtant bien vivante et missionnaire, avait deux faces.

Jésus nous propose un sacré combat, un combat sacré, celui de ne jamais soupçonner ou de croire que nous avons atteint la plénitude d'une belle vie unifiée, d'une vie de fils de Dieu sans porter l'effigie de fils de terrien. En nous, il y a le divin le plus beau et l'humain le moins beau. Cette parabole est indéchirable de nos vies. Elle pose des questions incontournables : qu'est-ce que je cherche avec tant d'empressement ? Qui est le Dieu de ma vie ? Qu'est-ce qui dirige ma vie ? Qu'elle est la conviction, l'orientation de fond qui me fait vivre ?

En entrant en lui-même, le fils entendit un appel, celui du bien-aimé du Cantique, celui du Père de la parabole qui lui murmurait à ses oreilles sans pour autant vouloir s'imposer : lève-toi. Sors de ton enfermement. Ressuscite. Et le fils se mit à contempler la beauté d'un attachement, autre qu'aux biens de ce monde.

Tout son être fut alors habité par cette certitude que tout fils errant qu'il était, aucune distance ne le séparait d'un Père soucieux de le revoir. Que rien n'était perdu pour lui, que rien ne pouvait rompre ce regard bienveillant du Père sur lui.   Comme la femme courbée qui ne voyait qu'elle-même, le fils en se levant, se redressant, descendit de son piédestal, culbuta dans son cœur, cessa de s'auto-contempler, autre manière de parler du nombrilisme de notre monde, pour entrevoir toute l'illusion dont il se nourrissait, toutes les ornières qui l'aveuglaient. 

En entrant en lui-même, pour un instant qui a transformé toute sa manière de vivre, le fils a perçu la richesse cachée dans le détachement des choses d'en bas dont il était asphyxié. Richesse qui l'attendait à son retour. N'ayons pas peur de ce chemin nouveau qu'est cette sortie de nos horizons souvent limitée, fermée, égoïste pour nous ouvrir à Ses horizons (homélie de François).

Un chrétien philosophe de notre temps écrit : Le chrétien moyen s’imagine que la force de Dieu consiste à anéantir ses adversaires, éventuellement à les envoyer se faire griller les fesses en enfer… Le Dieu des chrétiens, lui, n’agit pas comme cela, il a une autre logique. Le Dieu des chrétiens procède autrement… Ceux qui lui désobéissent, il cherche à les transformer de l’intérieur parce qu’il respecte leur liberté… Il cherche à faire en sorte que l’homme veuille librement son salut.

Quoi comprendre pour nous ? D'abord, quand on est proche de quelqu'un comme le fils ainé, on finit par ne plus rien voir. Ne plus rien apprécier. C'est dans la distance que nous apprenons à voir. À apprécier aussi.

Ensuite, chacun de nous a reçu un appel, celui de rétrécir la distance entre notre ferveur première et actuelle qui s'accentue avec les années. Entendons Quelqu'un nous dire lève-toi et viens-t-en vers moi. Lève-toi, un petit mot délicieux, qui met en marche, pour nous laisser couvrir de baisers. Du baiser de sa bouche (Ct 1,2). La distance entre nous et le Père de miséricorde n'est jamais très longue.

Quelle joie d'entendre un tel appel à nous sortir de nos encombrements intérieurs et extérieurs, à assumer nos petitesses, nos misérables misères, dirait Thérèse d'Avila, qui sont non obstacles, mais conditions et tremplins à la fois, pour aller vers le Père ! Tire-moi de moi, disait François de Sales. Chacun de nous avons besoin de retourner en soi-même. Saint Augustin précise : va vers toi-même en Dieu.

À votre contemplation, ces mots d'une hymne de ce temps du carême qui s'appliquent à chacun d'entre nous : Point de [fils] prodigue sans pardon qui le cherche. Nul n'est trop loin pour Dieu... Point de blessures que sa main ne guérisse, rien n'est perdu pour Dieu... Point de ténèbres sans espoir de lumière, rien n'est fini pour Dieu. AMEN.

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Samedi, 1 mars, 2014

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