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2014-A-Lc 5, 27-32 samedi des Cendres- appel de Lévi - nous sommes des gens merveilleux.

Année A : samedi des Cendres (litac00s.14)

Luc 5, 27-32 : appel de Lévi ; nous sommes des gens merveilleux.

Que nous sommes des gens fascinants ! Merveilleux ! Ce n'est pas une blague.  À preuve, Jésus nous trouve de son goût. Il dit à quelqu'un de très mauvaise réputation, aux stratagèmes frauduleux, galopant d'une fraude à l'autre, qui s'était bâti une organisation criminelle et gérait sa vie comme un Seigneur (cela fait penser à un entrepreneur d'ici et son bateau), suis-moi. Ce dernier a laissé tomber son carriérisme d'entrepreneur frauduleux.

Jésus ne porte pas sa préférence sur des gens de bonne réputation, sur des observateurs fidèles et rigoureux de la religion. Il se porte au secours des «collusieux», d'humains remplis d'eux-mêmes, sans égards pour une élémentaire justice. Il opte pour des gens capables de changer pour le mieux. Je suis venu pour les malades. Le remède de Jésus : rebâtir leur vie autrement. Quel merveilleux remède ! Le regard du Christ, le battement de son cœur nous guérissent, disait Benoît XVI dans l'encyclique sur l'espérance.

Cest là le sens profond du carême : retrouver le fil de la merveille que nous sommes jusqu'à devenir des paraboles de cette merveille dans un vivre ensemble à la manière de Dieu, sans division, sans rivalité, sans jalousie, sans animosité. Quand son appel à être merveilleux est entendu, Jésus s'engage à nous dire ce qu'il attend de nous.  Dieu nous dit ce qu'il attend de nous, précise Isaïe (58, 7-10).

Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable (Is 58, 7-8).  Culture d'une promotion de solidarité. Mettons cela en pratique et nous réaliserons que Jésus est venu pour redonner santé et vie. Tout geste qui vise à libérer, à  rendre toute dignité, à respecter le plus petit, vaut mieux que le jeûne le plus courageux. Je me méfie, disait François, en conclusion de son message du carême, de l'aumône qui ne coûte rien. Je me méfie d'un temps de carême qui ne redonne pas du lustre à nos vies.  Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende (Mt 13, 9).

En acceptant d'ouvrir en nous, comme Lévi, un espace pour Dieu, ce Dieu-Jésus, qui vit déjà au cœur de chaque humain, peu importe sa conduite, s'empresse d'y régner. Que ton règne vienne. En entrant chez Lévi, en rentrant dans son royaume, Jésus en fait sortir horreurs et désordres pour y établir la loi de la solidarité. Partage ton pain. Recueille chez toi le malheureux. Oui, que c'est merveilleux !

En nous offrant ce passage de Luc en début de ce carême, l'Évangile nous dit que changer est possible. Se convertir, mot déroutant dit Jean Lenaers, jésuite, dans Un autre christianisme, (Golias, 2011), est possible. Depuis votre entrée ici, vous avez changé. Pas seulement en âge, mais en sainteté, même si ce mot en fait frémir ou grimacer quelques unes. Vous n'êtes plus la personne que vous étiez en entrant ici. Avec les années, vous êtes devenues des trésors d'évangile. Cela, parce qu'un jour Quelqu'un a fait résonner en vous sa voix : suis-moi.

Profitons de ce temps pour mesurer le chemin parcouru. Sans ce regard merveilleux porté sur nous, impossible de grandir. Il faut aussi s'examiner sur les progrès réalisés et ne pas s'arrêter à un simple examen de conscience, plutôt déprimant.

 Dans Lumière de la foi, François écrit : celui qui croit, voit : il voit avec une lumière qui illumine tout le parcours de sa route. Et le pape ajoute : La foi fait découvrir un grand appel : la vocation à l'amour. LAmour a été répandu dans nos cœurs par lEsprit Saint qui nous a été donné (Rm 5, 2). Nous avons vocation à nous savoir des gens merveilleux, choyés par un appel. Ne perdons pas ce trésor ! Que c'est merveilleux de sortir de soi pour rencontrer Jésus dans la prière... de sortir de soi pour rencontrer les autres et leur donner lÉvangile (François, Entrevue aux jésuites). 

Je termine par ces mots d'un maître mystique juif Baal-Shem-Tov du XVIIe siècle qui disent magnifiquement la même chose : que chaque matin le monde devienne neuf pour nous, voilà la grande fidélité (Martin Buber, Vivre en bonne entente avec Dieu selon le Baal-Shem-Tov, Éditions du Rocher, Paris, 1991, p.45). AMEN.

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Date: 
Samedi, 1 mars, 2014

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