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2014-A-Mc 9, 30-37 Mardi 7e semaine ordinaire- le Seigneur des petits

 Année A: mardi 7e semaine ordinaire (litao7m.14)

Marc 9 30-37 : le seigneur des petits.

Il y a le Seigneur des anneaux, ce volumineux roman en trois tomes de Tolkien publié au milieu du siècle dernier. Il y a aussi le seigneur des petits à qui l'évangile accorde la première place. Le royaume appartient aux enfants,  répétait la petite Thérèse. Tout le christianisme est contenu dans ces paroles, précisait le pape François. Que ce soit la fragilité de l'enfant, l'insécurité de la dernière place, notre foi chrétienne place ce qui est de moindre valeur en priorité.

Notre fidélité chrétienne, mentionnait François dans une de ces homélies du matin, consiste simplement à préserver notre petitesse afin de pouvoir dialoguer, et c'est très beau ce qu'il dit, d'égal à égal, de personne à personne avec le Seigneur. Avec Jésus, ce n'est pas un dialogue entre le puissant et la masse.[1] En valorisant l'enfant, sa petitesse, c'est sa propre personne qu'il décrit. Très beau !

Chacune des pages de l'évangile fait ressortir que Jésus est attentif à ce qui est de moindre valeur. De chacune de ces  pages émerge le sens profond de la vie : il y a une autre réalité que de tout analyser, que de tout voir qu'à partir de soi-même.

En introduisant l'Évangile dans nos vies, en laissant un peu d'espace à Jésus, nous ouvrons une brèche à l'existence de l'autre. En ne revendiquant ni pouvoir, ni autorité, voire la dernière place, Jésus refuse une manière de vivre, celle du syndrome du super-moi à la manière de l’escargot qui s’enroule sur lui-même et perd tout contact avec le monde extérieur. La bonne nouvelle ouvre sur une désappropriation personnalisante.

Dans son livre Chemins de vie, chemins de Dieu (DDB, janvier 2014), qu'il adresse à ceux qui ne partagent pas sa foi, mais qui cherchent un sens à leur vie,  l'évêque Francis Deniau de Nevers, récemment décédé, écrit, et il rejoint le sens profond de l'évangile de ce matin : si je considère tout comme ma chose, sur quoi j'aurai tout pouvoir, je vais me recroqueviller et m'étioler. Si j'accepte de tout recevoir, dans des relations qui me font vivre et vivre la société humaine, je serai de plus en plus une personne s'épanouissant dans de multiples relations. Alors que notre société prône l'amour de soi, la recherche idyllique de soi comme critère suprême d'une vie réussie, se faire ami de Jésus est déroutant.  

Jésus n'est pas venu opposer son pouvoir au nôtre. Le Dieu-Jésus n'est pas un concurrent de notre vie. Il se présente comme le garant de la grandeur de la vie. De toute vie. Il est venu introduire dans toute vie une interrogation qui ne se referme pas.

La fidélité chrétienne, notre fidélité, consiste à préserver, à maintenir en priorité ce souci de ce qui est moindre. François, dans son message du carême, parle de ce souci comme la logique de Dieu, celle de s'occuper de ceux qui ne nous sont pas spontanément attirants. Il faut, dit François, considérer toute la personne [...] pas seulement son comportement. Une certitude, Dieu est dans la vie de chaque personne.

A votre contemplation: face aux tragédies quotidiennes d'une recherche d'un pouvoir qui écrase, face à la tyrannie de l'égocentrisme, face à la crise de sens et de valeur qui nous habite, ce geste de Jésus plaçant un enfant au milieu d'eux et qui laisse voir l'essentiel de l'évangile, est comme une mine à creuser. Il nous prépare à découvrir des pépites d'or à faire briller à la face de notre société. Ce n'est pas un geste du passé. C'est un geste qui nous précède et qui nous fait devenir des évangiles vivants... et pourquoi pas des eucharisties vivantes et évangélisatrices parce que la façon de regarder et de considérer les autres est un indice qui nous dit si nous vivons bien l’Eucharistie ou si nous ne la vivons pas très bien, pour citer François dans une catéchèse récente (mercredi 10  fév. 2014). AMEN.

 

 

Évangile: 
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Date: 
Samedi, 1 février, 2014

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