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2014-A-Mc 10,13-16- samedi 7e semaine ordinaire: la médecine de Jésus:laissez venir

Année A: Samedi 7e semaine ordinaire (litao07s.14)

Marc 10-13-16 : la  grande médecine de Jésus: laissez venir à moi.

 Nous avons tous en mémoire cette photo d'un enfant chétif, dit-on, rodant autour de François avant de s'asseoir sur son fauteuil. C'était une première dans les annales tant le décorum avec François se nomme : laissez venir à moi. Ne les empêchez pas. Tous reconnaissent que ce pape n'est pas tiède quand il s'agit de suivre Jésus. D'imiter Jésus. Il n'offre pas mille excuses pour se récuser. Il bouleverse les us et coutumes. La personne avant tout.  C'est la grande clinique du médecin François.

Jésus n'est pas resté dans le cercle restreint des gens corrects. Il sort. C'est ce qu'il a dit à Pierre : C'est pour cela que je suis sorti (Mc 1,38). Pour aller où ? À la rencontre des sans-abris. Il est devenu un sans abris lui-même, ne craignant pas toutes les tables qu'on lui offrait. Cela était incompréhensible pour ceux qui étaient en autorité.  L'image du médecin qu'il avait utilisé pour définir qui il était (Mc 2, 17) n'était pas très appréciée.

Médecin de famille qui va où on l'appelle. Médecin du Père pour ceux qui ont tellement mal à l'intérieur qu'ils sont devenus des Hells Angels, des mafiosi, des gangs de rue. C'était un travailleur de rue, des cœurs.  Il n'avait aucune prescription à donner, aucune pilule. Il se donne lui-même. Il voit l'humain et non la faute jusqu'à se présenter comme l'Époux (Mc 2, 19). Laissez-venir à moi.

Il ne vient pas à nous parce que nous sommes vertueux. Il vient parce que nous avons besoin de savoir qu'il nous laisse venir à lui. Qu'il n'est pas dégouté par nos us et coutumes. Ça fait scandale. Mais c'est cela l'Évangile. Et pour que cela soit bien compris, il choisit dans son équipe ceux qu'il voulait (Mc 3,14)  : ni savants, ni orateurs, ni gens populaires, mais des non-vertueux.

 Chacune des pages de l'évangile fait ressortir que Jésus est attentif à ce qui est de moindre valeur. Dans chacune de ces pages émerge le sens profond de sa vie : pour lui, il y a une autre réalité que de tout analyser, que de tout voir qu'à partir de soi-même. De la loi. Tout le christianisme est contenu dans cette invitation: laissez-venir à moi. Que ce soit la fragilité de l'enfant, celle l'insécurité de la dernière place, celle qu'engendre la maladie, celle de la samaritaine qui s'en est allée l'annoncer sans égards à ses sept maris, notre foi chrétienne place ce qui est de moindre valeur en priorité. Ce n’est pas rien, la mission de l'évangélisation leur est confiée.  En ces heures où notre Église est dénudée, qu'on aimerait que ce soit différent.

  C'est cette image que François présente. Pour lui, il y a, disait-il, dans la joie de l'Évangile, une hiérarchie de valeur. Il s'interrogeait : trop longtemps comme Église nous avons donné priorité à ce qui est second sans être secondaire. Ce pape offre de l'Église l'image du curé de campagne. Du médecin non scrupuleux d'attraper leur maladie. Et qu'est-ce qu'il donne ? Aucune condamnation ni prescription. Ce n'est pas un adepte de pilules. Il a un cœur charitable qui compatit. On le dit pape de la charité. Aucunement question de déprécier un Benoît XVI, pape de la foi et de la raison, ni d'oublier un Jean-Paul II, pape de l'espérance, du n'ayez pas peur. Il offre une autre facette de l'Évangile, celle d'un autre François partisan d'un autre décorum, celle de construire une église en besoin de réchauffer les cœurs.

En introduisant l'Évangile dans nos vies, en laissant un peu d'espace à Jésus, nous ouvrons une brèche à l'existence de l'autre. Laissez-venir à moi. En ne revendiquant ni pouvoir, ni autorité, mais la dernière place, Jésus refuse une manière de vivre, celle du syndrome du super-moi à la manière de l’escargot qui s’enroule sur lui-même et perd tout contact avec le monde extérieur. La bonne nouvelle ouvre sur une désappropriation personnalisante.  Avec Jésus, exprimait récemment François, le dialogue n'est plus entre puissant et la masse[1] mais, et c'est très beau, entre personne à personne. En valorisant l'enfant, sa petitesse, Jésus décrit en image sa propre personne et c'est très beau, celle qu'il laisse voir maintenant dans ce petit morceau de pain. AMEN.

 

Évangile: 
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Date: 
Samedi, 1 février, 2014

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