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2014-A- Mc 3, 31-35 Mardi 3e semaine ordinaire-sommes-nous des mères de Dieu ?

Année A: Mardi 3e semaine ordinaire (litao03m.14)

Marc 3, 31-35 : nous sommes les mères de Dieu.

Les fidèles, disait le pape François dans la joie de l'évangile, ont souvent l'odorat pour trouver de nouveaux chemins. C'est sans doute ce qui motivait la foule à rechercher Jésus. Leur odorat leur faisait sentir qu'avec Jésus, elle trouverait un chemin de libération.

Plus que d'avoir l'odorat développé, la foule ressentait que Jésus réchauffait leur cœur tant il était à son écoute, tant il était plein d'attention à son endroit. La foule avait l'impression, avait la certitude que Jésus était tout entier à eux. Tout entier près d'eux. Que rien d'autre qu'eux ne comptait à ses yeux. Elle était sa famille. Ce qui le faisait vivre pleinement. À preuve, sa réponse à ceux qui l'informait que sa mère le cherchait. Jésus, pour citer saint Éphrem (306-373), diacre en Syrie, cette terre présentement en proie à de profonds déchirements, était le fils d'un grand nombre. Il ne s'appartenait plus.

Maître Eckhart affirmait dans son langage provocateur que Marie n'était pas sa mère parce qu'elle l'a d'abord porté dans son sein, mais qu'elle était sa mère parce qu'elle l'a laissé naître dans son cœur. Qu'elle l'a laissé réchauffer son cœur. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre ce matin la réaction de Jésus. Qui est ma mère ? Jésus admire ces gens parce qu'ils le laissent réchauffer leur cœur.

Pour parler le langage du pape François, Jésus se tenait  sur le terrain où se vivait les luttes quotidiennes. Son engagement «social» le plaçait «à la une» de toutes les discussions de son temps. Il était recherché. Jésus ne décevait jamais la foule tant il était pour elle l'agneau de Dieu. Toute sa vie, Jésus a décloisonné les frontières, religieuses ou pas, pour rejoindre ceux qui étaient dans le besoin. Sur la croix, il a étendu ses bras pour caresser leurs besoins, dirait le pape.

Si beaucoup d'intellectuels et docteurs de son temps se sont méfié de lui : il a perdu la raison (Mc 3, 21), il se fait l’égal de Dieu (Jn 5, 18), la foule, elle, se sentait revivre en sa présence. Revivre parce que Jésus était crédible. L’agneau auquel Jésus est comparé dans l’évangile n’est pas un dominateur agressif.  Vous êtes proches du cœur de l’Église, leur a-t-il dit, ne perdez pas l’espoir d’un monde meilleur. Ne perdez pas l’espérance d’un monde meilleur ! (François)

Ce qui fascinait la foule, le rendait crédible c'est sa confiance envers celles et à ceux auxquels la société refusait toute confiance. Il leur a rendu leur dignité. Contrairement aux leaders religieux et politiques, il n’a fait qu’aller vers elle pour leur dire qu'une terre neuve, son royaume, s'ouvrait à eux.  Il n'imposait rien à personne ni n'enseignait une doctrine. Il était authentique. Transparent. Déconcertant de simplicité dans son langage. Dans sa manière de vivre. Le lien que Jésus avait avec cette foule était «personnalisé». Il n'entretenait pas avec elle un dialogue du genre chef d'état et la masse. C'est comme si chacun était seul à seul avec lui.

Pour demeurer en extase devant Jésus, la foule remémorait sans cesse comme Marie sa mère, les faits et gestes de Jésus à son endroit. Elle avait les yeux fixés sur lui.  Le souvenir de sa présence la faisait espérer un avenir meilleur. Le bonheur de l'écouter la faisait exister. Jésus était pour elle le vrai sabbat, le vrai repos que le sabbat prétendait offrir. Il y avait entre Jésus et la foule, comme entre Jésus et sa mère, une charité d'affection. Elle  se savait ravie d'être introduite pour parler le langage du Cantique des cantiques, au cellier divin. Elle goûtait la sagesse sortant de sa parole. Elle goûtait qu'en lui l'amour de Dieu rayonnait sans aucun ombre.

A votre contemplation, ce lien d'affection entre Jésus et la foule est nôtre au quotidien quand nous laissons sa Parole naître en nous, quand nous sommes des goûteux amoureux de son pain. AMEN.

 

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Date: 
Mercredi, 1 janvier, 2014

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