1995-C Vendredi 19e semaine ordinaire Mtt.19, 3-12: ne pas baisser la barre des exigences évangéliques
Année C: Vendredi de la 19e semaine ordinaire (litco19v.95)
Mtt.19 3-12: ne pas baisser la barre des exigences évangéliques
Pour bien comprendre cette page évangélique, connue et méconnue, il faudrait relire l'émouvante méditation qui forme le premier tiers de Veritatis Splendor . La vie chrétienne, la vie conjugale, c'est plus que l'observance d'un code. C'est suivre Jésus qu'on découvre dans la foi et à qui on s'attache dans l'amour.
Se donner une manière de vivre qui nous indique que nous suivons le Christ, voilà le message de l'Evangéliste Matthieu. Il nous présente autre chose qu'une foi réduite à un système ethique. La question à se poser ce matin : Où est la splendeur de la vérité dans cette page évangélique ?
Jésus nous montre que les exigences de fidélité - dans le couple comme dans la vie religieuse - sont autre chose que des limites à ne pas dépasser mais plutôt une route ouverte vers le bonheur dont le centre est l'amour mutuel (VS15). Plus qu'une norme à suivre, Matthieu nous propose un appel à entendre : Vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5,48). L'appel à la perfection s'adresse à tous (VS 18) tient à préciser J-P 11 dans Veritatis Splendor .
Dans notre société, il ne faut pas se " contenter de dire ce qui doit se faire mais il faut se donner la force de faire la vérité (VS24). Dans la vie conjugale ou religieuse, la splendeur de la vérité exige ce don total à l'A(a)utre. Quelqu'un qui demandait à son père comment il faisait pour aimer et vivre avec sa mère, se fit répondre : " C'est la personne avec laquelle j'avais le moins de difficulté à accepter ses défauts". N'est-ce pas là le chemin de la splendeur de la vérité ?
On arrive pas là d'un seul coup. Dans notre monde de l'immédiateté, de l'instantanée, le processus lent de maturation risque d'en détourner plusieurs. Inutile de baisser la barre des exigences évangéliques. Reconnaissons plutôt la loi de la gradualité qui permet d'avancer à partir du point de départ qui est le nôtre. Un chemin non d'obligation mais d'amour nous est proposé, un chemin pour se donner une vie heureuse, une vie de béatitude.
Notre temps a un urgent besoin d'une reformulation de cette page évangélique qui encouragerait notre monde à dire " oui j'aimerais adopter cette forme de vie ". Il nous faut aujourd'hui parler d'un renouveau de la vie du couple qui est quelque chose de plus profond qu'un simple changement de mentalité. Et l'Evangile nous offre ce matin un langage de renouveau. Impossible de vivre ensemble sans fidélité. Impossible d'assurer la communion des personnes sans l'assurance qu'elle ne sera pas trahie.
Pour réussir cette page d'Évangile, la "volonté inébranlable" de chacun demeure essentielle. Au mouvement demesuré de recherche de soi, l'Evangile privilégie le don de soi. Il s'agit là d'un achèvement dont nous sommes peut-être incapable lance la poète Raimer-Marie Rilke.
A votre contempation : femmes consacrées, époux-ses unis l'un à l'autre par les liens du mariage, sachez que votre option de vie n'existe qu'en vue des noces éternelles. C'est par le don de soi et non la mentalité comptable, strictement égalitaire, que nous y parviendrons. AMEN
ACCUEIL :
Comprenne ce matin qui pourra. Que ce soit dans le mariage ou la vie consacrée, un appel à se laisser consacrer par Dieu en vue des noces éternelles. Dans l'une ou l'autre des options de vie, le Seigneur est ma joie, l'objet de tous mes désirs (ct5:16)